Tous les textes et toutes les images n’y sont pas, loin de là, mais la sélection drastique à laquelle nous nous sommes attachés a été réalisée avec la volonté de retranscrire ce que chaque auteur ou photographe a voulu exprimer au plus près de sa sensibilité.
Très nombreux sont les ouvrages qui subliment les splendeurs d’Istanbul et notre propos n’est pas d’ajouter à la déjà longue liste, des textes supplémentaires qui ne pourraient être que redondants. Alors pourquoi ces articles, puisque tout semble avoir été dit, écrit et montré ?
En fait, ce que nous avons choisi de réaliser dans ce travail est la mise en parallèle des écrits de différents auteurs ayant séjourné ou visité Istanbul avec les photographies des lieux décrits par ces derniers.
Pour ce, nous avons puisé dans les nombreux ouvrages dont nous ont gratifié les "écrivains-voyageurs" du XIXème siècle, en nous efforçant d’en extraire les lignes répondant à notre objectif de mise en correspondance la plus précise entre texte et image.
Certes, nous aurions pu nous contenter d’un seul auteur par description, tout comme nous aurions pu ne sélectionner qu’un seul artiste par photographie, mais il nous a semblé plus honnête et surtout plus objectif de laisser le plus grand nombre s’exprimer afin de montrer l’éventail le plus vaste possible des différentes sensibilités tant littéraires qu’iconographiques. Et même si certains auteurs ne sont pas des maîtres de l’écriture, leur vision et la manière dont elle est exprimée n’en n’est pas moins intéressante, voire attendrissante.
Il serait difficile de supposer une cité vivante derrière ces remparts morts qui pourtant cachent Constantinople. Théophile Gautier
Je ne crois pas qu’il y ait nulle part au monde une promenade plus austèrement mélancolique que ce chemin qui circule pendant près d’une lieue entre un cimetière et des ruines. Théophile Gautier
Ce sont les antiques murailles de Constantin, telles que les assauts, le temps, les tremblements de terre, les ont faites; dans leurs assises de briques et de pierres, on voit encore les brèches ouvertes par les catapultes, les balistes, les béliers et cette gigantesque couleuvrine, mastodonte de l’artillerie, que servaient sept cents canonniers, et qui lançait des boulets de marbre du poids de six cents livres. Théophile Gautier
Ça et là une immense lézarde fend une tour du haut en bas, plus loin, tout un pan de mur est tombé au fond du fossé; mais où la pierre manque, le vent apporte de la poussière et des graines, un arbuste se développe à la place du créneau absent, et devient un arbre... Théophile Gautier
C’est une belle promenade que celle qui fait longer les remparts de Stamboul. Une ville fortifiée, ce n’est pas seulement un amas de pierres, c’est une personnalité, c’est un être dont les contours sont nettement dessinés, et qui n’admet pas d’hésitation sur ses frontières ; elle semble dire à chaque promeneur : voici mes limites, car telle fut ma volonté de ne pas déborder plus loin. Gabriel de La Rochefoucauld
Entre la partie habitée de la ville et ses fortifications s’étendent de vastes terrains vagues occupés par des masures inquiétantes, des ruines éboulées de tous les âges de l’histoire.
Et rien au dehors ne vient interrompre la longue monotonie de ces murailles ; à peine, de distance en distance, un minaret dressant sa tige blanche ; toujours les mêmes créneaux, toujours les mêmes tours ... Pierre Loti
Tout le long des mornes murailles grises, qui déploient à perte de vue, en pleine solitude, la série de leurs bastions crénelés, les cimetières succèdent aux cimetières... Pierre Loti
Nous vous proposons avec "ConstantIstanbul, l'oeil et la plume", une publication bi-mensuelle.