Vous êtes joueur ? Vous aimez découvrir de nouveaux lieux ? Alors l’iconographie vous plaira. C’est un univers qui vous permet en effet de découvrir des courants de l’histoire de l’art et de voyager.
L’iconographie se définit comme l'ensemble des représentations d'un même sujet, ou d’un même thème, dans les oeuvres appartenant aux arts visuels. L’exemple le plus connu est celui de l’iconographie byzantine : avec la peinture, sur différents supports -bois, murs-, avec la fresque ou la mosaïque sur différents supports également -murs, panneaux- ou encore son application dans les arts mineurs comme l’orfèvrerie…
A partir de Constantinople l’iconographie va rayonner. L’iconographie impériale, elle, issue d’une doctrine à la fois politique et religieuse, fondement même du pouvoir impérial, forme un système bien organisé et possède également des règles appliquées avec une grande rigueur.
Nous pourrions penser que cet art d’expliquer par le dessin l’histoire de la chrétienté dans les églises byzantines est cantonné à la Turquie, dans quelques régions, comme celle d’Istanbul, et notamment l’une des plus belles, l’église Saint-Sauveur-in-Chora, comme l’église de Tokali et de Karanlik en Cappadoce, l’église Sainte-Sophie à Trabzon, ou l’église de Saint-Nicolas de Demre sur la Méditerranée.
Mais quelle ne fut pas ma surprise, lors d’une visite dans la basilique Saint-Sernin de Toulouse, d’arriver à discerner une partie de fresque en reconnaissant les codes de l’iconographie byzantine dans ces traces à peine visibles sur le mur !
Comme dans la Tokali, les fresques toulousaines byzantines du XII ème siècle nous offrent un registre iconographique présentant un Agneau Pascal, entouré là de huit anges, ainsi que la scène de Deïsis (la Vierge Marie, le Christ en Majesté et Saint Jean-Basptiste), ou encore la scène de la Résurrection…
L’Empire romain, si vaste, a laissé ses empreintes culturelles à travers tout son territoire et par-delà le temps, dans les Balkans, sur le continent africain, en Russie, en Méditerranée, comme dans le sud de la France : l’église Sainte-Marie Monreale en Sicile, le baptistère de Saint-Jean à Florence, l’église russe Sainte-Trinité à Paris, l’église du monastère de Moldovita en Roumanie, l’église Saint-Marc au Caire, ou même au musée de Saint-Pétersbourg et bien d’autres encore.
Cet art est toujours vivant. L'iconographie byzantine continue d'inspirer les artistes contemporains. Les artistes d’aujourd’hui expriment aussi cet héritage culturel dense et la créativité de ces contrées, parfois dans une réinterprétation contemporaine originale. Nous en avons un exemple avec Nicolaï Greschny (1912-1985), un des maîtres fresquistes les plus connus. Il réalisa des fresques dans plus de 150 églises du sud de la France.
Actuellement, une exposition au Musée Péra d’Istanbul (du mardi au dimanche) est proposée jusqu’au 6 mars 2022 : “İstanbul’da Bu Ne Bizantinizm!” où, entre autres, l’iconographie et l’icône byzantine sont revisitées de façon parfois surprenante.
À l’exposition “İstanbul’da Bu Ne Bizantinizm!” au musée Pera
Si vous souhaitez vous initier à l’iconographie byzantine, découvrir ce monde mystérieux et mieux le comprendre, vous pouvez participer à la conférence organisée par l’association Istanbul Accueil le mardi 18 Janvier 2022.
Munis de vos codes iconographiques, vous pourrez aller à la découverte des images.
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