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INTERVIEW - Illustrateur et musicien, Ludovic Debeurme se dévoile en avant première !

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 22 mars 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Mars 2011 : la Francophonie bat son plein. L'illustrateur Ludovic Debeurme est cette année l'invité d'honneur du programme francophone élaboré par le Lycée Sainte Pulchérie. Entretien sans détours.

Ludovic Debeurme, illustrateur, scénariste, compositeur et musicien ! (photo LD)

Depuis quand dessinez-vous? Est-ce une vocation ou une rencontre qui a guidé vos pas vers cette carrière?

Je crois avoir toujours dessiné et cherché à raconter des histoires. Enfant, je réalisais des livres que je brochais moi-même, des revues auxquelles mes parents s'abonnaient ! Le dessin, c'est ce que je partageais avec mon père. Je le regardais pendant des heures peindre et dessiner, couler de l'étain dans des formes et en sortir de curieuses créatures de métal. Je crois qu'il est ma toute première influence ! Même si la filiation a souvent été complexe. A la fois pour cela et aussi certainement pour fuir l'affrontement lié à cette "compétition" étrange, je me suis dirigé vers l'illustration.

J'ai commencé à publier pour le Monde et son ancien supplément ADEN. Puis petit à petit pour Télérama, Libération, etc...
C'est en voyant par hasard des croquis préparatoires que j'avais réalisés pour "L'Étrange Cas du Dr. Jekyll et de M. Hyde" que Charles Berberian, du célèbre duo de dessinateurs Dupuy-Berberian, m'a contacté et m'a présenté à Jean-Louis Gauthey des éditions Cornélius. Jean-Louis m'a proposé de créer une histoire, une bande-dessinée, avec une totale liberté, pour sa maison d'édition. C'était en 2002, et le livre qui en est sorti est "Céfalus".

Comment qualifier votre graphisme ? Quelles sont vos sources d'inspiration ?

Je viens autant de la peinture, de la bande-dessinée que de l'art contemporain. Même si des influences très directement liées à la peinture comme celles des peintres flamands ou celle d'un Otto Dix, sont évidentes pour moi, je pense trouver autant d'inspiration, à travers le travail d'un écrivain comme Samuel Beckett, ou d'un cinéaste comme Bergman, ou encore en écoutant la musique de Steve Reich, ou bien à travers les sculptures de plasticiens comme les frères Jake et Dinos Chapman. La psychanalyse, notamment les travaux de Jacques Lacan sont une source fantastique de créativité.

Affiche pour l'un des groupes de musique de Ludovic Debeurme

Quels sont les thèmes que vous aimez le plus traiter ?

Je ne crois pas choisir les thèmes. Des visions s'imposent à moi et je constate qu'il existe des récurrences. Elles évoluent, les questionnements font place à d'autres questionnements. L'adolescence comme lieu de passage entre deux états, et ses corrélations symboliques avec le quotidien de l'artiste en perpétuelle mutation. La filiation, la complexité d'hériter de ce que l'on nous lègue psychologiquement et socialement. La figure du monstre comme vision de l'autre, mais aussi de nous-même. La colère inscrite dans le corps, comme langage mortifère.

Parlez-nous de votre participation au programme de Ste Pulchérie: quelles sont les raisons qui vous ont poussées à accepter de participer à cette manifestation ?

Je crois aux rencontres constructives et souvent surprenantes qui se font dans ce genre de cadre. Rencontrer un public, des artistes, des étudiants en arts, des gens qui travaillent autour de la création, ou bien les gens de la ville, du pays, est toujours une expérience très forte et marquante. Je crée avec ces rencontres. Et puis voyager, surtout avec cette occasion de montrer son travail, d'en discuter, c'est la possibilité de s'ouvrir au monde. C'est précieux pour un artiste.

Bande dessinée de Ludovic Debeurme

Vous avez une autre corde à votre arc puisque vous êtes aussi guitariste. Parlez nous de vos groupes. Quel genre de musique jouez-vous? En quoi est-ce une complémentarité avec votre activité d'illustrateur ?

Nous allons jouer le répertoire de deux groupes que j'ai créés avec Fanny Michaëlis.

"Yum Yum" est davantage tourné vers les standards de jazz et l'improvisation. C'est là d'où je viens, le jazz manouche que j'écoutais avec mon père depuis tout petit. C'est la musique avec laquelle j'ai commencé la guitare. Nous jouerons ensuite des compositions de mon autre groupe « FATHERKID », davantage orienté pop-rock.  Au coeur de ces deux groupes, il y a l'improvisation, notion très importante pour moi. En musique comme en dessin. La musique est pour moi le lieu du partage entre les autres musiciens et le public. C'est un partage "live", direct.
A Istanbul, je jouerai avec la chanteuse et batteuse (et dessinatrice) Fanny Michaëlis, Le contrebassiste Arnaud Legrand et le guitariste  (et comédien) Vincent Ozanon.

Geneviève du Parc Locmaria (www.lepetitjournal.com Istanbul) Mardi 22 mars 2011
Concert / Exposition le 22 mars prochain à 19H00 précises au Lycée Sainte Pulchérie
Gratuit et ouvert à tous

lepetitjournal.com istanbul
Publié le 22 mars 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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