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ERASMUS  - Etudiants moins nombreux mais étudiants heureux !

ERASMUSERASMUS
De gauche à droite, de haut en bas : Marie, Sevgi Baraz, Romane, Juliette, Volkan, Camille, Meilie, Jade, Gökhan
Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 5 octobre 2017, mis à jour le 20 novembre 2018

Malgré la reprise des échanges Erasmus, annulés en grande partie l’année dernière, Istanbul n’a plus la cote auprès des étudiants français. Les élèves présents sont pourtant ravis de leur choix.

"Je n'étais pas sûre de partir à Istanbul, jusqu’à ce que je sois dans l’avion", raconte Romane, 20 ans, en échange universitaire à Galatasaray. Comme elle, d’autres étudiants Erasmus ont préparé leur valise avec la crainte de voir leur mobilité étudiante annulée. L'année dernière, plusieurs universités françaises ont fait le choix de n'envoyer personne en Turquie. Une décision de dernière minute, prise pour des raisons de sécurité après la tentative de coup d'État de juillet 2016.

"Cette année, mon université m'a demandé de choisir une deuxième destination au cas où, poursuit Romane. On me disait que je ne pourrais peut-être pas partir à Istanbul. Comme l’année dernière, l’échange pouvait être annulé à tout moment. Alors tout l’été, j’ai scruté les informations pour voir s'il y avait un événement en Turquie qui m’empêcherait de partir !"

Même son de cloche à l'université de droit de Nancy, où Meilie étudie en master : "On m’a prévenue que l’échange pouvait être annulé. J’avais mis Prague en deuxième vœu. Mais je voulais vraiment découvrir Istanbul. J’ai toujours entendu dire que c’était une ville magnifique, entre Orient et Occident, entre traditions et modernité. "

"Galatasaray était un rêve pour moi"

De son côté, Jade a du faire preuve d'une motivation sans faille pour que le campus de Sciences Po à Menton, spécialisé sur le Moyen-Orient et la Méditerranée, accepte son échange universitaire avec la Turquie. "Durant toute l'année, on a un peu essayé de me décourager de venir à Istanbul en dressant une vision assez noire de la ville", explique l'étudiante, qui a déjà vécu à Istanbul de 2005 à 2008. "Mes parents sont expatriés. J'ai l'habitude de déménager : aux États-Unis, au Canada, au Brésil... Mais je voulais absolument revenir à Istanbul. Je pense que Sciences Po a accepté car j’étais la seule à venir à Istanbul et surtout, parce que je connaissais déjà la ville. Je ne partais pas en terre inconnue !"

Pour Volkan aussi, Istanbul était un choix tout tracé. "Je suis venu en Turquie pour faire plaisir à mes grands-parents, qui vivent à Samsun, explique le Franco-turc. Depuis tout petit, je rêve de finir mes études à Galatasaray car c'est une université prestigieuse en Turquie. Heureusement, mon université française n’a jamais émis l’idée d’annuler l’échange cette année, mais ils m'avaient conseillé de bien réfléchir avant de partir."

Cinq fois moins d’étudiants qu’il y a deux ans

A l’université François-Rabelais de Tours, la consigne est la même que l’an passé : "Les échanges avec la Turquie, que ce soit Istanbul ou Ankara, ne sont toujours pas accessibles aux étudiants et au personnel de l’université, explique Claire Durand, responsable du bureau Erasmus. L’année dernière, nous avions dû refuser la mobilité à deux étudiants. Cette année, il n’y a même pas eu de demande pour la Turquie." Il y a deux ans encore, ils étaient 17 étudiants de l’université François-Rabelais en échange à l’université Galatasaray.

Si Istanbul était devenue une destination tendance auprès des étudiants ces dernières années, elle n’a plus la cote désormais. L’université francophone de Galatasaray accueille actuellement 57 élèves en échange Erasmus. Soit beaucoup moins que les années précédentes selon Sevgi Baraz, responsable des étudiants arrivants : ils étaient une centaine l'année dernière et jusqu'à 290 il y a deux ans.

Preuve qu’Istanbul n’est plus prisée par les étudiants français, de nombreuses places pour les mobilités avec la Turquie restent vacantes dans les universités qui ont pourtant autorisé à nouveau les échanges. Marie, élève à l’université d’Angers, s’est vue refuser son premier vœu d’échange avec une université australienne. Au mois de juin, on lui a proposé d'étudier à l’université de Galatasaray à la place, et elle a accepté.  "Istanbul n'était pas mon premier choix, raconte aussi Camille, étudiante en communication. Je voulais partir au Canada mais c'était très sélectif et je n'ai pas été retenue. Il restait des places disponibles à Istanbul donc je suis venue. La culture turque m'intéressait." Finalement, la Française ne regrette pas : "Je suis contente d'être ici plutôt qu'au Canada!"

Les étudiants interrogés sont unanimes : ils sont satisfaits de leur choix et se sentent en sécurité à Istanbul. "C'est encore mieux que ce que j'avais imaginé", s'enthousiasme Juliette. L'étudiante, initialement venue pour quatre mois, envisage même de prolonger son échange d'un semestre supplémentaire.

Solène Permanne (http://lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 5 octobre 2017

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