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TÉMOIGNAGES - "Mon échange étudiant à Istanbul est annulé"

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 5 septembre 2016, mis à jour le 8 février 2018

Après le coup d’Etat manqué, plusieurs universités ont décidé de ne pas envoyer leurs élèves en mobilité en Turquie pour des raisons de sécurité. Le pays était devenu une destination étudiante à la mode depuis quelques années. Témoignages d'élèves, entre déception et solutions de repli.

 

"J’ai reçu un mail des responsables de mon école me disant que pour des raisons de sécurité,  mon échange étudiant à Istanbul était annulé. A la place, je suis envoyée en Belgique", explique Sarah, 21 ans, de l’université du Québec à Montréal. Comme elle, d’autres étudiants du Canada, de France ou encore de Belgique ont appris la nouvelle quelques jours après la tentative de coup d’Etat du 15 juillet. Plusieurs universités ont fait le choix d’annuler les mobilités étudiantes à destination de Turquie.

Photo Juraj Patekar

C’est notamment le cas de l’université française François Rabelais, à Tours : "Sur décision du Président de l’université, aucun étudiant ne sera en Turquie à la rentrée, explique Claire Durand, responsable du bureau Erasmus (programme d’échanges pour les étudiants européens), au petitjournal.com d’Istanbul. Seulement deux élèves sont concernés car la Turquie n’avait déjà pas reçu l’intérêt d’un très grand nombre d’entre eux cette année", poursuit-elle.

Environ la moitié des échanges annulés à Galatasaray

Comme pour Sarah, l'étudiante de Montréal, environ la moitié des échanges ont ainsi été annulés, sur décision de diverses universités partenaires, à l’université francophone Galatasaray d’Istanbul. L'établissement leur avait pourtant envoyé un message pour les rassurer sur la situation en Turquie.

"L’annulation m’a bouleversée, j’étais prête psychologiquement à partir et j’avais tout prévu, y compris le logement. Cet échange, c’était un rêve. J’y pensais depuis trois ou quatre ans", explique Sümeyye, qui poursuivra à la rentrée son cursus normal à l'université d’Avignon. "J’avais choisi Istanbul parce que j’ai des origines turques, parce que c’est une ville pleine d’opportunités et parce que c’était l’occasion de vivre deux cultures à la fois en étudiant dans une université française tout en habitant en Turquie."

Un sentiment amer également partagé par Sibel, étudiante en économie-gestion à l’université de Nantes : "Quand j’ai appris que mon Erasmus était annulé, ce fut une déception immense. Après cinq ans d’attente, c’est encore un sujet très sensible pour moi, confie-t-elle. C’était un projet tant personnel que professionnel. Mes parents sont turcs et je voulais découvrir la culture au quotidien, autrement que comme je la vois en vacances depuis que je suis toute petite. J’avais aussi réfléchi plusieurs mois à un sujet de recherches lié à mon domaine d’études à mener sur place, qui consistait à comparer la gestion du budget dans les ménages turcs et français."

La décision de son université concerne seulement le premier semestre, pour l’instant. "J’ai encore beaucoup d’espoir pour le second", continue Sibel, qui affirme comprendre les mesures de précaution prises par son établissement mais qui se sentait prête à partir, malgré les récents événements. "L’insécurité est partout aujourd’hui. C’est un vrai risque si les pays commencent à se renfermer sur eux-mêmes", poursuit celle qui, avec l’argent économisé pour son départ en échange Erasmus, s’est finalement offert "deux semaines de voyage culturel en Turquie cet été".

Solène Permanne (http://lepetitjournal.com/istanbul) mardi 6 septembre 2016

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Publié le 5 septembre 2016, mis à jour le 8 février 2018

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