Du 17 au 21 mai 2021, lepetitjournal.com d’Istanbul/Turquie publie (par ordre d’affichage) les interviews de chaque tête de liste pour les élections des Français de l’étranger qui se tiendront le 30 mai prochain (et par vote en ligne du 21 au 26 mai). Aujourd’hui, la liste "En marche pour les Français et les Françaises de Turquie", conduite par Elvan Akansu Kara.
Lepetitjournal.com Istanbul : Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?
Elvan Akansu Kara : Je suis franco-turque. J’exerce la profession d'avocat, après avoir terminé mes études de droit et réussi l’examen d’entrée au Barreau de Paris, j’ai choisi de m’installer en Turquie. Cela fait maintenant plus de 5 ans que j’y vis. Dans le cadre de ma profession j’accompagne les entreprises locales qui souhaitent investir en France et contribue ainsi au rayonnement international de notre pays. J’interviens notamment dans le domaine du conseil aux entreprises françaises qui sont implantées sur le territoire turc. Afin de perfectionner ce volet, j’ai décidé de continuer mes études en Turquie et pu ainsi obtenir mon admission au Barreau d’Istanbul. L’exercice de ma profession me permet d’être à l’écoute des besoins d’autrui. Il me paraît aujourd’hui plus important que jamais de continuer dans cette voie en tentant de couvrir l’ensemble des Français de Turquie dont les besoins de conseil sur leurs droits et obligations se font sentir avec le plus d'acuité.
Comment avez-vous constitué votre liste ?
Pour sortir des réseaux privilégiés conventionnels, nous avons lancé un appel à candidatures à l’ensemble des Français de Turquie pour permettre à chacun de rejoindre notre liste. Suite aux retours que nous avons reçus, nous avons organisé des visioconférences pour connaitre les intéressés. Lors de sa composition, nous avons veillé à ce que la liste soit représentative de la circonscription, tant dans sa diversité géographique que dans sa classe d’âge pour refléter au mieux la diversité des Français qui y résident. Nous avons également veillé à ce que la liste comporte de nouveaux visages pour aller chercher ceux qui veulent d’une manière ou d’une autre contribuer à l'amélioration des conditions de vie des Français installés en Turquie.
Je suis fière de l’équipe plurielle constituée à l’image de la communauté française et binationale de Turquie comprenant de jeunes actifs issus de la mobilité européenne et recrutés localement, des parents, des entrepreneurs et des retraités :
Hedi Majeri, père de deux jeunes enfants, dont le parcours en Turquie a démarré par un Volontariat International en Entreprise (VIE) chez Oyak-Renault en 2005. Il a ensuite décidé de rester en Turquie et travaille actuellement dans le secteur automobile à Istanbul.
Jeanne Canan Yörük Çiçek, dont la double culture fait partie intégrante de sa personnalité, est mère d’une fille de 12 ans, vit à Izmir et travaille comme assistante de direction dans des entreprises internationales depuis plus de 20 ans.
Patrick Rolling, représentant du monde associatif qui après avoir travaillé de longues années dans une société fabriquant du mobilier de bureau à Sarrebourg, a décidé de s'expatrier en Turquie, à Ayvalık pour y passer sa retraite avec son épouse d’origine turque.
Dilek Çiftçi Altıntaş, mère de deux enfants, vit à Kuşadası depuis 13 ans. Etant interprète et traductrice assermentée, elle accompagne les membres de la communauté française de la région sur les sujets impliquant l'administration, le notariat et le secteur médical.
Anthony Cadenat (de Baets), père de deux enfants, qui après avoir passé son enfance en Turquie a décidé de s’y installer de manière durable. Il vit à Izmir depuis 11 ans et exerce la profession de garde du corps pour les personnalités du monde des affaires et célébrités.
Helin Olgun, mère de deux enfants, qui après avoir passé toute sa scolarité et les débuts de sa carrière en France en tant que commerciale a décidé de s’installer en Turquie. Elle vit à Istanbul depuis 2019 et aimerait partager son expérience avec les nouveaux arrivants.
Quel est, selon vous, le plus grand défi auquel font face les Français de Turquie ?
Sans hésitation, je dirai l’accès à l’information. En effet, l’information est le préalable essentiel pour revendiquer un droit. Elle doit être suffisamment claire et précise pour permettre à chacun d’exercer pleinement ses droits. La plupart d'entre nous ne connaissent pas l'ensemble des mesures d'aides destiné aux Français de l’étranger (handicap, vieillesse, faibles revenus et aides exceptionnelles). Ces aides sont nombreuses mais faute d’information il n’y a qu’une faible partie de la communauté qui en bénéficie. La même difficulté demeure pour les conditions d’accès aux bourses scolaires destinées aux familles ou encore l’existence de formations professionnelles qualifiantes destinées à tous ceux qui souhaitent se former pour la première fois ou dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Pour y remédier, nous utiliserons le mailing (et pas seulement en période électorale…), les réseaux sociaux et les permanences pour que chaque Français de Turquie ait accès à toute l'information dont il a besoin pour exercer pleinement ses droits. Un accompagnement personnalisé sera également proposé lors des permanences pour les aider à accomplir les démarches administratives requises.
Que représente pour vous la mission principale de conseiller des Français de l'étranger ?
La mission principale doit être celle de se faire connaitre auprès de l’ensemble des Français de Turquie pour les informer de ses attributs en tant que conseiller et proposer son aide en cas de survenance de difficultés, propres aux Français, rencontrées au quotidien. En effet, l’éloignement du territoire national génère un ensemble de problématiques qu'il convient d'appréhender pour porter de manière efficace la voix des Français de Turquie dans toutes les instances où le conseiller sera appelé à intervenir. Le conseiller doit ainsi devenir le point de rassemblement des Français de Turquie et le premier allié sur qui compter. C’est dans cette optique que s’inscrit notre démarche de renouveler et donner un sens au travail du conseil consulaire, en étant au plus près du terrain pour écouter la réalité de chacun et l’exprimer auprès des autorités consulaires et nationales. Nationales en effet, puisque les conseillers une fois élus seront appelés à participer à l’élection des sénateurs des Français de l’étranger. Dans cette élection, notre liste affiche avec transparence son appartenance politique. Si l’on regarde de près le suffrage exprimé par les listes dites"indépendantes" ou "apolitiques" on peut très vite s’apercevoir de leur couleur politique à travers le groupe auquel siègent leurs candidats.
Pouvez-vous nous détailler les grands axes de votre programme ?
Améliorer l'accès à l'enseignement français est l’une de nos préoccupations majeures. Aucun enfant ne devrait être exclu de l’école pour des raisons financières. Une collaboration étroite avec les lycées français et les associations de parents d'élèves sera établie pour mieux répartir les bourses scolaires et pour plus d’inclusion dans nos écoles. Nous soutiendrons également le développement du dispositif FLAM (Français Langue Maternelle) en Turquie pour permettre aux enfants de familles n’ayant pas les moyens de payer les frais de scolarité d’un lycée français et à ceux qui résident hors Istanbul et Ankara, de conserver la pratique du français et de maintenir un lien fort avec la culture française dans un contexte extrascolaire.
Quant à la protection sociale, les Français de Turquie qui sont en situation de fragilité sociale pourront compter sur nous pour bénéficier du dispositif d’aides destiné aux Français de l’étranger. Une assistance dans la préparation des demandes d’aides sera également assurée dans le cadre des permanences.
Autre point du programme, faciliter l’accès à l’emploi et à la formation professionnelle. Pour cela nous nous engageons à encourager et à soutenir les projets d'entrepreneuriat chez les jeunes et les conjoints de Français dans le cadre des permanences juridiques destinées à les accompagner dans les premières démarches de création.
Enfin, nous œuvrerons pour la dématérialisation des démarches administratives afin de lutter contre les lourdeurs bureaucratiques et promouvoir un véritable e-consulat et vous aider à y accéder. Cela passe notamment par la modernisation des outils de transmission de l’information, nous solliciterons fréquemment votre participation à nos actions sociales, éducatives et culturelles via les réseaux sociaux, webinaires et visioconférences pour être plus accessibles et inclure les nouvelles générations. Nous avons la chance d’avoir une belle représentation des Français de l’étranger, j’espère vraiment que le vote par Internet permettra d’augmenter sensiblement le taux de participation afin de renforcer la légitimité des élus.
Profession de foi de la liste conduite par Elvan Akansu Kara