18 000 km à bicyclette à travers 18 pays… De Blois à Nouméa, avec leur projet Bike Up and Down, Émilie et Davy Sanchis souhaitent défendre l’inclusion par le sport pour les personnes porteuses de trisomie 21, grâce à des activités organisées dans les pays traversés. Rencontre à Istanbul avec ce couple d’aventuriers !
Émilie (40 ans) et Davy (42 ans) se sont rencontrés en 2012, alors qu’ils étaient bénévoles dans la Sarthe pour la construction d’une kerterre, un habitat écologique auto construit.
Tous deux passionnés de course à pied et de cyclisme, forts d’une solide expérience des voyages en autonomie, des capacités d’organisation et d’adaptation, et avec une bonne endurance physique et mentale, ils ont décidé de se lancer dans un long périple à bicyclette ; une aventure qui les mènera jusqu’en Nouvelle-Calédonie !
Bike Up and Down : sensibiliser à l’inclusion par le sport pour les personnes porteuses de trisomie 21
La trisomie 21, aussi appelée syndrome de Down, est l'anomalie chromosomique la plus fréquente chez l'être humain ; elle apparaît dans approximativement un cas sur 770 naissances. C’est comme cela que l’idée du projet Bike up & Down (pour le syndrome) est née.
Sensibiliser par le biais de ce handicap permet également à Émilie et Davy d'attirer l’attention sur les handicaps mentaux de manière plus générale.
“Ce qui est intéressant, c’est qu’en fonction des pays, la perception est très différente. Par exemple, en Moldavie ou en Ukraine, c’est un gros poids pour la famille que d’avoir un enfant handicapé, on en a presque honte. En Turquie, il semblerait que les choses aient beaucoup changé ces 20 dernières années. Avant, on avait tendance à cacher les personnes handicapées. Aujourd’hui, si les structures existent, la famille est également très impliquée. Si l’enfant n’a pas ses parents, des proches s’occuperont de lui…”.
Un projet qui nécessite des soutiens
“Nous prenons appui sur les associations et la presse locale de chaque pays traversé pour faire passer le message de l’inclusion, et récolter des fonds, si possible, autour d’événements sportifs. Aussi, nous avons le label ‘Aventure du bout du monde’, un organisme qui délivre environ 5 labels / an sur dossier. Ils aident à préparer un dossier de presse et un spécialiste du vélo peut nous conseiller.”
Le sponsor principal d’Émilie et Davy, et ce, pendant toute la durée du voyage, est une mutuelle familiale, Mutuale, qui a notamment financé leurs vêtements de cyclisme.
Beaucoup de leurs demandes de sponsoring ont échoué, avec toujours l’excuse de la pandémie et des restrictions financières.
Ils voyagent, ainsi, en grande partie sur leurs propres économies. Mais, partout où ils se sont arrêtés jusqu’à maintenant, “on offre des thés ou à manger !”, plaisantent-ils.
Par ailleurs, dans chaque pays traversé, Émilie et Davy contactent les Ambassades, Consulats, Alliances françaises, Instituts français, ainsi que les associations officielles de trisomie 21, afin de partager avec eux leur projet.
Des actions menées à Istanbul
Émilie était déjà venue à Istanbul il y a 16 ans, mais pour Davy, c’est la première fois. Le rêve devient réalité, cela faisait des années qu’il pensait à ce voyage : “Pour moi, la Turquie a toujours été une passion. J’ai rencontré des Turcs pendant mes études et j’ai toujours voulu découvrir leur pays”, confie-t-il.
La semaine du 15 novembre, Émilie et Davy étaient à Istanbul pour plusieurs actions de sensibilisation à la trisomie 21.
Ils ont notamment participé à une activité avec un des deux cafés “inclusifs” Tebessüm, mis en place par la mairie d’Üsküdar (sur la rive asiatique d’Istanbul), où travaillent des personnes porteuses du syndrome de trisomie 21.
“C’est pour nous une grande première, voir qu’une mairie prend ce type d’initiative c’est extrêmement positif, alors que jusqu’à présent, nous avions constaté que ce n’étaient que des initiatives privées”.
Mustafa Yildiz, le responsable des projets sociaux à la mairie d’Üsküdar, espère, grâce à ce projet : “lier les peuples autour d’une cause globale”.
Émilie et Davy ont également participé à des ateliers à l’école française Pierre Loti (Beyoglu et Tarabya), où ils ont rencontré les élèves de six classes différentes.
Nos deux aventuriers prévoient de mener d’autres actions en Turquie, où ils devraient rester jusqu’à la mi-février.
Émilie s’étant fait une entorse, “les aléas du voyage !”, Davy va continuer 2 semaines le voyage seul jusqu’à Izmir (en passant par Bursa), où ils se retrouveront début décembre.
“Si nous n’avions pas le problème du visa (90 jours), nous aurions souhaité rester en Turquie plus longtemps, voire y travailler un peu. Même si nous le connaissons assez mal pour l’instant, nous aimons ce pays, et nous y sentons en sécurité. Et Istanbul, avec ses collines, est une ville magnifique !”
Émilie et Davy prévoient d’être en Nouvelle-Calédonie début 2023. Pour y parvenir, ils devront peut-être trouver des alternatives au chemin initialement tracé, en raison d’éventuelles restrictions d’entrée liées à la Covid-19. C’est “kismet”, car comme ils disent : “il faut savoir s’adapter” !
Parce qu’au bout du compte, tu ne te souviendras pas du temps passé au bureau ou à tondre la pelouse. Va grimper cette foutue montagne", Jack Kerouac
(Le motto d’Émilie et Davy)
> Retrouvez le dossier de presse d’Émilie et Davy en cliquant ICI
> Suivre Émilie et Davy : sur leur blog, sur Facebook, sur Instagram, sur YouTube
> Pour soutenir financièrement Trisomie 21 France avec Bike up & Down, cliquer ICI. Pour participer à la cagnotte du projet, cliquer ICI.
Merci à France Duymaz (de l'école française Pierre Loti) pour son implication dans l'organisation du programme à Istanbul : un bel exemple de la fraternité franco-turque !