Le Pera Palace, hôtel historique et emblématique, a accueilli de nombreuses personnalités, dont certaines voyageaient à bord du légendaire Orient-Express. Mustafa Kemal Atatürk y a lui aussi séjourné plusieurs fois, dans la fameuse chambre 101. C’est dans celle-ci qu’est aujourd’hui exposé un tapis qui lui a été offert plusieurs années avant sa mort, et sur lequel est brodé une "horloge" indiquant... l’heure de son décès…
Pour tous les passionnés d’architecture, de culture et d’histoire, le Pera Palace, situé dans l’arrondissement de Beyoğlu, est un lieu incontournable à visiter à Istanbul. Il s’agit de l’hôtel historique de la métropole, qui a accueilli pendant des décennies des hôtes célèbres tels qu’Agatha Christie, Ernest Hemingway, Le roi du Royaume-Uni George V, Mata Hari, Joséphine Baker, Valéry Giscard d’Estaing, Jacqueline Kennedy, et tant d’autres... Le Pera Palace, construit aux normes européennes entre 1892 et 1895, est un mélange de l’art néo-classique, art nouveau et de style oriental ; il est le premier hôtel et premier bâtiment de Turquie à disposer de l’électricité, de l’eau chaude courante, mais surtout, d’un ascenseur électrique.
Parmi les 115 chambres, dont 16 suites, qui constituent l’hôtel Pera Palace, il est aujourd’hui possible de visiter la célèbre chambre 411, dans laquelle Agatha Christie a séjourné, et où elle aurait écrit son célèbre roman : Le Crime de l'Orient-Express. Mais c’est surtout la chambre 101, dans laquelle Mustafa Kemal Atatürk a posé plusieurs fois ses valises (à partir de 1917), qui est la plus sollicitée. Mustafa Kemal a mené plusieurs réunions privées dans le salon de cette chambre.
Un cadeau indien à Atatürk qui continue d’interroger
Désormais "musée", la chambre et le salon privé sont ouverts aux visiteurs tous les jours de 10h à 11h, et de 15h à 16h. On y trouve des effets personnels du fondateur de la République de Turquie : chapeau, vêtements, documents etc. L’hôtel a tout conservé en l’état, mais c’est surtout deux tapis de prière qui attisent la curiosité du visiteur… Un d’eux a été offert à Atatürk en 1929 par un maharaja indien. Une venue qui avait d’ailleurs surpris le président turc, son pays étant en désaccord avec l’Inde. Sur ce premier tapis, la paix et la richesse semblent être représentées, au travers d’hirondelles, d’éléphants et d’un chandelier, le tout, orné d’or. Des chrysanthèmes (appelés kasımpatı en turc, kasım signifiant "novembre"), fleurs souvent associées à la tristesse, figurent également sur le tapis. Selon certaines sources, dans la mythologie indienne, les éléphants pourraient signifier le deuil.
Neuf ans plus tard, à la mort d’Atatürk, ce tapis considéré comme "ordinaire" jusque-là, questionne. Sur ce dernier est en effet aussi représentée une horloge, brodée à la main, indiquant l’heure (9h07/9h08) presque exacte de la mort (9h05, le 10 novembre 1938) du fondateur de la République de Turquie. L’identité de l’offrant reste inconnue. Était-ce une prophétie de la part de l’Indien, une prémonition ou simplement une coïncidence ? Le mystère autour de ce tapis persiste encore aujourd’hui.
L’autre tapis représente, quant à lui, la réincarnation. Une employée de l’hôtel sourit : "On ne pourra jamais savoir si, comme l’autre tapis, il s’agit d’une vérité…"
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Cet article a été publié une première fois en août 2022