Lepetitjournal.com Istanbul s’est entretenu avec Halit Mirahmetoğlu, Directeur du centre GUHEM, Gökmen Uzay Havacılık Eğitim Merkezi (centre Gökmen de formation à l’aviation et à l’aérospatiale), qui vient d’être inauguré à Bursa.
Halit Mirahmetoğlu, franco-turc, est diplômé de l'Université Ege en astronomie et sciences spatiales et a une maîtrise sur la "gestion de projets spatiaux" de l'Université internationale de l'espace (ISU) en France. Il poursuit ses études doctorales à l'Institut des technologies aérospatiales de l’Armée de l’Air turque de l'Université de la Défense Nationale. Halit Mirahmetoğlu, qui a plus de 4000 heures à son actif en tant que formateur et modérateur de panels dans le domaine de l’aviation et de l’aérospatiale en Turquie et à l'étranger, a participé à de nombreux programmes organisés par les Nations Unies, le Conseil de l'Europe, le Ministère de l'Intérieur turc et le Centre des programmes éducatifs de l'Union européenne. Il a aussi travaillé pour Göktürk-1, le premier satellite de haute résolution de Turquie.
Eliza Pieter pour Lepetitjournal.com Istanbul : Le centre GUHEM, centre Gökmen de formation à l’aviation et l’aérospatiale, vient d’être inauguré à Bursa et vous en êtes le directeur. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste ce centre ?
Halit Mirahmetoğlu : GUHEM est le tout premier centre de Turquie entièrement consacré aux thèmes de l'espace et de l'aviation. Il s’étend sur 13000 m2 et son architecture en forme de zeppelin lui donne un caractère unique, désormais un des bâtiments phares de la ville de Bursa. Il se compose de zones d'expositions et d'appareils éducatifs liés à l'aérospatiale et à l'aviation. Nous comptons plus de 160 configurations interactives installées à des fins éducatives sur le thème de l'aviation et de l'espace. Nous essayons d'accroître l'intérêt du public pour l'aviation avec des simulateurs de vols modernes. Nous souhaitons faire naître des vocations auprès des petits/petites astronautes de demain avec notre centre d'innovation spatiale et des simulateurs de formation d'astronautes.
Le public pourra visiter notre centre tous les jours de la semaine et se balader librement de salle en salle dans notre espace d'exposition interactif. De même, les visiteurs pourront participer à nos activités en s'inscrivant à nos formations dans différents domaines.
Comment est née l’idée de ce projet ?
En 2013, le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Bursa, Ibrahim Burkay, a exprimé son souhait que le premier astronaute (Gökmen en turc) de Turquie provienne de Bursa. Le projet Gökmen a été mis en œuvre comme un projet visionnaire, plaçant Bursa comme ville pionnière dans le domaine de l'espace et de l'aviation, un peu comme Toulouse en France. J'ai été invité pour la première fois à Bursa en 2014. Avec l'astronaute français Patrick Boudry, nous avons partagé nos idées sur le type de centre éducatif qui pourrait voir le jour ici. Bursa a d'abord lancé un cluster aéronautique, puis la construction du GUHEM a commencé en 2017 avec la coopération de la municipalité métropolitaine de Bursa et le soutien du TÜBİTAK (Conseil pour la recherche scientifique et technologique de Turquie).
Quel est le public que vous souhaitez attirer au GUHEM ?
Le premier étage de notre espace d'exposition est réservé à l'aviation et le deuxième étage à l'espace. Nos portes sont ouvertes aux visiteurs de tous âges intéressés par ces domaines. Notre groupe cible pour les enfants est celui du primaire et du secondaire, et nous avons également une galerie de jeux pour les enfants de 3 à 6 ans.
Nos simulateurs de vol fonctionneront principalement pour les adultes. Dans ce cadre, nous travaillerons avec des écoles de pilotage. Les étudiants qui reçoivent leur formation théorique pourront fréquenter des écoles de pilotage pour une véritable expérience de vol après s'être perfectionnés en simulateurs dans notre centre.
Votre centre a-t-il des projets de collaboration avec des institutions françaises ?
Le premier satellite turc avait été lancé par Arianespace en 1994. Plus récemment, Thales faisait partie du programme pour le satellite Göktürk-1 sur lequel j'ai travaillé auparavant et Thales est mentionné sur ce satellite. Les satellites 5A et 5B de Türksat, qui seront bientôt lancés, sont fabriqués par Airbus. Une coopération étroite, pas seulement dans l’espace, mais aussi dans l’aviation se poursuit depuis des années entre la France et la Turquie. Notre centre attend le soutien des entreprises françaises pour représenter cette coopération de manière plus visible. Nous avons aménagé un espace d'exposition dans notre siège pour des entreprises turques telles que Roketsan. Nous pouvons également donner un espace aux entreprises partenaires françaises.
De plus, de nombreuses entreprises françaises opèrent à Bursa, notamment Renault. Nous souhaitons accueillir le personnel et les enfants de ces entreprises dans notre centre.
Comment accueillez-vous le public en ce moment avec les restrictions sanitaires en place liées à la Covid-19 ?
Les visites de notre centre avec des guides scientifiques sont maintenant arrêtées. Néanmoins, nous nous sommes adaptés aux restrictions sanitaires en vigueur et nous assurons toujours des visites mais celles-ci se font désormais sur rendez-vous et en groupes limités. Nous accueillons toujours des groupes scolaires. En fonction de l'évolution de la pandémie, nous espérons commencer à recevoir des visiteurs en mode "portes-ouvertes" dans les mois à venir. Tout notre équipement est axé sur une découverte des sciences et technologies de l’aérospatiale à travers des expériences où il faut manipuler des manettes, expérimenter dans des tunnels ou bien porter des équipements dans les simulateurs, nécessitant dès lors de toucher du matériel. Pour cette raison, nous essayons de prendre les précautions nécessaires pour protéger à la fois nos visiteurs et nos employés en respectant les règles sanitaires.
Pour plus d’informations et réservations pour les visites du centre : info@guhem.org.tr
Facebook, Instagram : @guhemas