Édition internationale

TERRORISME, SHORT, EPAVES... - Ce qu’il ne fallait pas rater en Turquie cette semaine

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 février 2018

C’est l’heure de notre nouveau rendez-vous hebdomadaire ! Lepetitjournal.com d’Istanbul vous propose désormais, tous les vendredis, sa sélection d’informations immanquables de ces derniers jours en Turquie. Découvrez aussi l’actualité insolite de la semaine…

 

Les titres de la presse nationale turque

 

ANTI-TERRORISME – Les ministres de la Défense turc et américain discutent de la lutte contre Daech

Le ministre turc de la Défense Fikri Işık et son homologue américain Ashton Carter se sont réunis mercredi, à Bruxelles, en marge de la réunion des ministres de la Défense de l’Otan. Le ministre français de la Défense Jean-Yves le Drian s’est joint à eux pour discuter de leurs efforts communs de lutte contre l’organisation terroriste Daech en Syrie et en Irak. 

Il s’agissait de la deuxième rencontre en cinq jours entre les ministres turc et américain. Le 21 octobre, Ashton Carter s’est rendu en Turquie dans un contexte de tensions entre Ankara et Bagdad. L’Irak a refusé la proposition de la Turquie de prendre part à l’offensive contre l’organisation djihadiste à Mossoul. Défiant le refus de Badgad, le ministre des Affaires étrangères a affirmé mardi, sur la chaîne de télévision Kanal 24, l’éventualité d’une opération terrestre turque depuis sa base de Bashiqa, dans le nord de l’Irak. "S’il y a une menace contre la Turquie, nous utiliserons tous nos moyens et y compris une opération terrestre (…) pour éliminer cette menace", a-t-il déclaré.

SYRIE – Le gouvernement turc veut intensifier ses opérations

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan estime que les troupes turques et américaines, aux côtés de l’Armée syrienne libre (ASL), peuvent déloger les djihadistes de leur fief syrien de Raqqa sans le soutien des YPG (Unités de protection du peuple, branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan ou PKK). C'est ce qu'il a réaffirmé, mardi, à Barack Obama lors d'un entretien téléphonique avec le président des Etats-Unis. Contrairement à Washington, la Turquie considère le YPG comme une organisation terroriste et condamne donc toute coopération. Dans le cadre de son opération Bouclier de l'Euphrate, lancée le 24 août dernier dans le nord de la Syrie en appui de l'ASL, l'armée turque a d'ailleurs bombardé à plusieurs reprises les milices YPG.

Le chef de l'Etat a réaffirmé sa volonté d'intensifier les opérations militaires turques en Syrie : "Nous sommes allés à al-Rai, Daech a quitté la ville. Nous n’arrêterons pas là. Dabiq se trouve au sud d'al-Rai. C’était le lieu sacré de Daech. Nous y sommes allés. Maintenant, nous nous dirigeons vers al-Bab. Parce que c’est leur [Daech] forteresse. Ils y seront chassés. Ensuite, nous irons à Manbij [ndlr: reconquise cet été à Daech par les YPG] et Raqqa", a-t-il déclaré. 

ENQUÊTE – Des réfugiés syriens exploités dans des ateliers textiles de grandes marques

Asos, Mango, Marks and Spencer ou encore Zara… Une enquête, diffusée mardi par la BBC, révèle que des réfugiés syriens travaillent dans des conditions déplorables dans des ateliers sous-traitants de ces grandes marques de vêtements. Le journaliste Darragh MacIntyre, qui a passé plusieurs mois à enquêter en Turquie, précise que les réfugiés syriens -dont certains sont des enfants de moins de 10 ans- travaillent pour un salaire d’une livre sterling de l’heure (1,12 euro environ).

Asos et Marks and Spencer ont réagi en faisant savoir qu’il s’agissait d’usines non-autorisées et que les ateliers officiels, eux, étaient régulièrement contrôlés.

DIYARBAKIR – Heurts après l’arrestation des deux maires de la ville

Gültan Kışanak et Fırat Anlı, les deux maires de Diyarbakır, la principale ville kurde du sud-est de la Turquie, ont été arrêtés mardi dans le cadre d’une enquête antiterroriste. Les deux responsables sont accusés de soutien idéologique ou matériel au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux. Au lendemain de leur interpellation, de violents heurts ont éclaté entre policiers et manifestants à Diyarbakır. La police a dispersé la foule à l’aide de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

Ces dernières semaines, dans le sud-est du pays, les autorités turques ont multiplié les suspensions et arrestations de responsables locaux ou fonctionnaires soupçonnés de "propagande terroriste" ou "soutien logistique" au PKK.  

ETAT D’URGENCE – Un rapport dénonce les mauvais traitements infligés aux détenus

Des personnes arrêtées durant l’état d’urgence après la tentative de coup d’Etat avortée ont été "maltraités ou torturés", selon l’ONG Human Rights Watch. Privation de sommeil, passages à tabac, sévices sexuels, menaces de viol… Le rapport de 47 pages, intitulé "Carte blanche : suspension des garanties contre la torture consécutive au coup d’Etat en Turquie", décrit treize cas d’abus présumés. L’ONG estime que les décrets adoptés dans le cadre de l’état d’urgence ont eu "un impact négatif sur les conditions de garde à vue dans les locaux de police et sur les droits des détenus". Elle appelle les autorités turques à rétablir les garanties essentielles contre ces mauvais traitements.

Depuis la tentative de putsch, plus de 35.000 personnes ont été arrêtées en Turquie et plus de 100.000 fonctionnaires mis à pied ou limogés.

AGRESSEE POUR UN SHORT… - Un tribunal d’Istanbul remet l’agresseur en liberté

Un tribunal d’Istanbul a libéré en première audience et jusqu’à son procès, l’homme qui avait agressé une femme dans un bus d’Istanbul parce qu’elle portait un short. Abdullah Çakıroğlu a réaffirmé, comme en garde-à-vue, que la tenue de sa victime était "inappropriée". Il a déclaré à nouveau souffrir de troubles psychologiques. Sa remise en liberté a déclenché la colère d’une partie des internautes. Le procureur général a fait appel de cette libération.

JEAN-MARC AYRAULT – État d’urgence : une différence de “nature juridique” entre la France et la Turquie

"Concernant l'état d'urgence, la Turquie a parfaitement le droit de se défendre et de se protéger", a déclaré lundi Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse conjointe à Ankara avec son homologue turc, Mevlüt Çavuşoğlu. Il a cependant estimé que l’état d’urgence en France, décrété après les attentats du 13 novembre 2015 et prolongé jusqu'à fin janvier 2017, ne pouvait pas être comparé à l’état d’urgence en Turquie, décrété pour 90 jours après la tentative de putsch du 15 juillet et prolongé pour la même durée le 19 octobre.

Jean-Marc Ayrault, premier responsable français de haut rang à effectuer une visite en Turquie depuis le putsch avorté, a affirmé qu’il existait une différence de "nature juridique" entre les deux situations. Il a déclaré : "En France, l'état d'urgence ne prévoit pas de transfert du pouvoir législatif au pouvoir exécutif. Le Parlement conserve tous ses pouvoirs de législation et l'indépendance de la justice est totalement garantie". Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu a jugé, au contraire, que dans les deux pays, "le cadre et les objectifs sont les mêmes. Les terroristes qui ciblent la France sont traités de la même manière que les terroristes liés à FETÖ [ndlr : Organisation terroriste Fetullahçi – du nom de Fethullah Gülen] qui ont tenté un coup d’État. L’état d’urgence en France et en Turquie n’a pas restreint les libertés des citoyens français et turcs”.

DECOUVERTE – Des épaves datant des empires byzantin et ottoman trouvées en mer Noire

Plus de 40 épaves antiques, datant des empires byzantin et ottoman, ont été découvertes à 1.800 mètres de profondeur, lors d’une expédition dans la mer Noire, rapporte Hürriyet Daily News. Le Projet archéologique de la mer Noire (Black Sea MAP) est réalisé par une équipe internationale et dirigé par le centre de l’université de Southampton (Angleterre). Les chercheurs utilisent des outils parmi les plus avancés au monde. "Ces épaves ont été étonnamment préservées en raison des conditions anoxiques (absence d’oxygène) de la mer Noire", a expliqué Jon Adams, chercheur principal du projet.

INSOLITE – La justice détermine le vrai restaurant de boulettes de viande de Sultanahmet

Un tribunal d’Istanbul a finalement décidé, après quatre ans de procédure judiciaire, que le restaurant "Sultanahmet Kötfecisi" était le véritable fabricant de köftes (boulettes de viande turques) du quartier historique de la ville. "Sultanahmet Kötfecisi" a été créé en 1920 par Mehmet Seracettin Efendi, le grand-père des actuels propriétaires. Ces derniers ont déposé plainte pour concurrence déloyale contre la société "Sultanahmet Gıda Sanayi". La justice leur a donné raison et "Sultanahmet Gıda Sanayi" doit leur verser 629.993 livres turques (186 000 euros environ) de compensation. 

Solène Permanne (http://lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 28 octobre 2016

Rejoignez-nous sur Facebook et sur Twitter

Inscrivez-vous à notre newsletter gratuite !

 

 

 

lepetitjournal.com istanbul
Publié le 27 octobre 2016, mis à jour le 8 février 2018
Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.

Flash infos