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Législatives en Turquie : quelle répartition des sièges avec le système d’Hondt ?

Ce dimanche 14 mai se tiendront les élections présidentielles, mais également les élections législatives, à l’ombre du duel politique entre R.T Erdoğan et K. Kılıçdaroğlu. Les enjeux sont grands, face à un scrutin qui reste très incertain et des forces politiques en présence très diverses.

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Écrit par Pauline Sorain
Publié le 9 mai 2023, mis à jour le 30 novembre 2023

Les résultats à ces élections détermineront les politiques menées dans le pays. Mais quelles sont les particularités de ce système électoral qui maintient de grandes incertitudes sur le résultat du scrutin ?

Un fonctionnement régi par le système d’Hondt

En un seul tour, les Turcs devront élire 600 députés qui siègeront à la Grande Assemblée nationale (Türkiye Büyük Millet Meclisi Binası) pour 5 ans. Istanbul, par exemple, compte 98 députés et Ankara 36. Cette Grande Assemblée représente 87 circonscriptions électorales réparties dans 81 provinces du pays.

Les membres sont élus à travers un système de représentation proportionnelle, avec un seuil électoral national abaissé de 10% à 7%, depuis la nouvelle loi de mars 2022. Cela signifie qu'un parti politique doit obtenir au moins 7% des voix au niveau national pour siéger à l'Assemblée.

La particularité du système turc est que ces circonscriptions électorales se voient donc attribuer des sièges parlementaires proportionnellement à leur population. C’est ce qu’on appelle le système d’Hondt. Ce système fait référence à un système de représentation proportionnelle mis en place en 1878 par le juriste et mathématicien belge Victor D'Hondt. Il est appliqué en Turquie depuis 1961 (hormis quelques exceptions en 1965 et 1966), mais également en Belgique, au Brésil, au Danemark, au Japon et en Suisse.

Quelle est la particularité d’un tel système ?

Les électeurs votent pour des partis politiques plutôt que pour des candidats individuels, et les sièges sont répartis entre les partis en fonction du nombre total de voix qu'ils reçoivent dans l'ensemble du pays.

Le système d'Hondt fonctionne de la manière suivante. Le nombre total de sièges à pourvoir est divisé par les voix obtenues par chaque parti, ce qui donne un quotient pour chacun d'entre eux. Les sièges sont alors attribués aux partis politiques en fonction de leur quotient électoral, en commençant par le quotient le plus élevé jusqu'à ce que tous les sièges aient été attribués.

Cependant, pour qu'un parti politique soit représenté à la Grande Assemblée nationale de Turquie, il doit donc obtenir au moins 7% des voix lors des élections. C’est ce qui a posé des problèmes aux petits partis, notamment lorsque le seuil était à 10%. Par exemple, si le parti HDP (Parti démocratique des peuples) obtient de très bons résultats dans une région, mais qu’il n’atteint pas le seuil des 7% à l’échelle nationale, il ne pourra pas présenter de candidat à la Grande Assemblée nationale.

Quelles sont les limites d'un tel système ?

Le système d'Hondt favorise les grands partis politiques au détriment des petits partis, car ils ont plus de chances d'obtenir un quotient plus élevé en raison de leur plus grand nombre de voix. Mais ceux-ci profitent plus encore du fait qu'un parti n'obtient aucun siège s'il ne recueille pas au minimum 7% des suffrages exprimés à l'échelle nationale (afin d’éviter la dispersion des sièges).

Pour rappel, pour obtenir la majorité absolue, un parti doit remporter plus de la moitié des sièges du parlement, soit 301. Le suspens est donc à son comble…

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Publié le 9 mai 2023, mis à jour le 30 novembre 2023

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