Seulement 12 pays au monde possèdent des navires de cette envergure. Le TCG Anadolu (L-400), long de 232 mètres pour 32 mètres de large, est à ce jour, le plus grand navire de guerre turc et devient ainsi le vaisseau amiral et le premier porte-aéronefs de la marine turque. Pour comparaison, les porte-hélicoptères amphibies (PHA) de la marine française, les Mistral, sont eux, longs de 199 mètres.
Ouvert au public à Istanbul du 17 au 23 avril 2023 lors du week-end de Bayram, vous pouviez braver la foule afin de le visiter. Visible jusqu’au 1er mai sur les quais de Sarayburnu, les Stambouliotes n’ont pu qu’être impressionnés par son envergure…
Un navire polyvalent, répondant aux besoins du commandement des forces navales
Le TCG Anadolu (L-400) est un navire de guerre amphibie, c’est-à-dire qu’il est en mesure d’être utilisé pour débarquer des troupes au sol. Ce type de navire possède une véritable capacité d’intervention à la fois sur la mer, dans les airs (hélicoptères, drones), et sur terre.
Selon le président Erdoğan, ce navire a donc pour mission première de "mener des opérations militaires et humanitaires aux quatre coins du monde si nécessaire", montrant toute sa capacité de projection.
Avec un pont d'envol pouvant transporter dix hélicoptères (ou onze drones de combat) ainsi que 19 hélicoptères (ou 30 drones de combat) supplémentaires dans son hangar, le navire peut également accueillir jusqu'à 94 véhicules terrestres, dont treize chars.
Ce navire d’assaut polyvalent, dont la construction a démarré en 2016, comprend un hôpital militaire d'une capacité d'au moins trente lits, avec un bloc opératoire et des unités de soins intensifs. Il pourra ainsi être utilisé pour des missions de secours en cas de catastrophe naturelle par exemple.
İhtişam, gurur, #23Nisan! ?? pic.twitter.com/UnK8h3tcvz
— Recep Tayyip Erdoğan (@RTErdogan) April 23, 2023
La Turquie s’affirme comme puissance industrielle dans l’armement naval et renforce ses capacités d’interventions militaires
Pour rappel, l’armée turque est la treizième armée du monde et la première armée du Moyen-Orient (avec l’Égypte). La Turquie est désormais un producteur important d'armements et compte quatre entreprises parmi les 100 plus grandes entreprises d'armement. Elle a également deux bases militaires hors du pays, au Qatar et en Somalie.
Les drones de combat de la société Baykar (constructeur aéronautique fondé en 1984 par Özdemir Bayraktar, gendre du président Erdoğan) constituent le principal élément d’aviation du navire et un outil diplomatique avec lequel la Turquie peut poursuivre des politiques régionales de plus en plus ambitieuses. Leur particularité ? Ce sont des véhicules aériens de combat sans pilote à moyenne altitude et longue endurance, capables d'atterrissage et de décollage à courte portée. Özdemir Bayraktar décrivait ainsi le drone de combat Bayraktar TB2 en 2022 : "Il fait ce pour quoi il a été conçu : neutraliser les systèmes d’artillerie, de défense antiaérienne et les véhicules blindés parmi les plus avancés au monde".
Après le succès du Bayraktar TB2, notamment dans le conflit ukrainien et au Haut Karabakh, la Turquie poursuit le développement du TB3. Ces drones seront les premiers véhicules aériens sans pilote armés au monde capables de décoller et d'atterrir à partir de navires à piste courte tels que le TCG Anadolu (L-400).
Par cette acquisition, la Turquie renforce considérablement sa force de dissuasion et la projection de sa puissance militaire.
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