Le 13 février dernier, une énorme partie du terre-plein de déchets miniers de la mine d’or de Çöpler (province d’Erzincan) s’est effondrée ensevelissant 9 ouvriers. Près de 2 semaines après le drame, les chances de les retrouver en vie semblent inexistantes. Ces catastrophes sont malheureusement fréquentes en Turquie. Hier encore, un nouvel accident a eu lieu dans une mine de chrome de la province d'Elazığ, où 4 ouvriers sont restés sous terre avant d’être secourus…
Le 13 février dernier, l’effondrement d’une partie du terre-plein de la mine d’or de Çöpler, engendrant une énorme coulée de terre, a rappelé de mauvais souvenirs au pays. 9 mineurs ont été emportés et n’ont malheureusement pas été retrouvés. Quelle a été la cause de ce glissement ? Selon les premiers rapports d’expertise, des fissures dans l'empilement de terre retirée de la mine en seraient à l’origine. Dans le processus d’extraction de l’or, le minerai contenant le précieux métal est déplacé vers des piles de stockage, qui sont traitées pour en extraire l’or (notamment avec du cyanure ou alors du mercure). Des camions transportent ensuite les déchets miniers qui sont à leur tour stockés par empilement.
🚨 A collapse has happened at a gold mining shaft in Erzincan, #Turkey, as per local media. Authorities mention the possibility of workers being underground, but the exact count is uncertain. No information regarding casualties or fatalities is currently available. 😱 pic.twitter.com/7aqGcEnpZJ
— Volcaholic 🌋 (@volcaholic1) February 13, 2024
La mine avait été fermée en 2020 à la suite d’une fuite de cyanure. Elle avait toutefois repris ses activités deux ans plus tard, en 2022, après une opération de nettoyage et le paiement d’une amende par l’entreprise. La mine est gérée par la société privée Anagold, qui extrait de l'or dans la région depuis 2010. 80% d'Anagold appartiennent à la société SSR Mining, basée à Denver, et 20 % à la société turque Lidya Mining.
Au regard des risques environnementaux et de la sécurisation des lieux et des personnes, les appels pour fermer cette mine d'or se sont multipliés.
Des catastrophes minières en série
La liste des accidents miniers est longue. Certains ont particulièrement marqué les esprits. Après la catastrophe de Kozlu qui a causé la mort de 263 personnes le 3 mars 1992, l'une des catastrophes minières les plus meurtrières de l'histoire de la Turquie s'est produite en mai 2014 à la mine de charbon de Soma, dans la province de Manisa. Une explosion avait déclenché un incendie et piégé les mineurs sous terre. Plus de 300 personnes avaient été tuées et des dizaines d'autres blessées. Ce drame avait suscité une indignation générale en Turquie, notamment en raison des conditions de travail dangereuses dans les mines et des allégations selon lesquelles les responsables de la mine auraient ignoré les alertes émises sur la sécurité des lieux.
Récemment encore, en 2022, ce sont 41 personnes qui sont mortes après une explosion (coup de grisou) dans la mine de charbon d’Amasra.
Ces catastrophes minières ont mis en lumière les défis auxquels est confrontée l'industrie minière turque en termes de sécurité et de réglementation. Elles ont également suscité de nombreux débats sur la nécessité d'améliorer les conditions de travail et les normes de sécurité dans les mines du pays.
S’agissant de la mine d’or de Çöpler, les inquiétudes environnementales sont également de taille. Les associations craignent en effet que le cyanure utilisé dans le processus d’extraction de l’or et présent dans la coulée, se propage jusqu’à l’Euphrate et dans les eaux souterraines. À la catastrophe humaine, s’ajouterait une catastrophe environnementale. En effet, l’exploitation minière est très proche du Karasu, un affluent de l'Euphrate.
Va désormais se poser la question des diverses responsabilités dans cette affaire…
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