À l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la coupe du monde au Qatar le dimanche 20 novembre, les présidents turc et égyptien se sont serré la main pour la première fois.
Arrivé au pouvoir par un coup d’état en 2013, Abdel Fattah al-Sissi avait alors destitué Mohamed Morsi, premier président égyptien démocratiquement élu. Le président Erdogan avait refusé à plusieurs reprises de rencontrer son homologue égyptien, ne lui reconnaissant aucune légitimité. Le président turc avait déclaré en 2019 "il n’y a ni élections, ni pouvoir judiciaire indépendant en Égypte, mais un régime complètement autoritaire et totalitaire".
Les deux chefs d’état ont jusqu’à présent démontré de nombreuses divergences politiques, notamment au regard de la situation en Libye. Mais les relations turco-égyptiennes pourraient s’améliorer suite à la symbolique poignée de main de ce dimanche.
Vers un assouplissement des relations diplomatiques dans la région
Cet événement fait suite au rétablissement récent des relations diplomatiques entre la Turquie et Israël, qui ont procédé à une remise en place de leurs représentations diplomatiques en septembre et novembre 2022, après quatre ans d’interruption. En effet, Ankara avait rappelé son ambassadeur à Tel-Aviv en mai 2018, après la mort d’une cinquantaine de Palestiniens tués par l’armée israélienne à Gaza.
Dans un contexte d’inflation record, et avec le lancement d’une opération militaire dans le nord syrien, la Turquie semble vouloir renforcer ses intérêts sécuritaires et économiques dans la région. En octobre dernier, le président Erdogan a par ailleurs annoncé une potentielle reprise du dialogue avec son homologue syrien, Bachar al-Assad, "quand le temps viendra".