Le leader de l'AKP tenait un meeting, dimanche soir place Taksim, afin de remobiliser ses troupes en vue du nouveau vote pour la municipalité d'ıstanbul, le 23 juin prochain.
Recep Tayyip Erdoğan était à Istanbul, dimanche soir, pour participer au repas de rupture du jeûne organisé place Taksim, et surtout y tenir un meeting aux côtés d’autres membres de l’AKP.
Devant une foule acquise à sa cause, Erdoğan a d’abord tenu à justifier l’annulation de l’élection municipale d’Istanbul. Prenant pour exemple l’Autriche, où l’élection présidentielle avait été invalidée par la Cour constitutionnelle un mois après le scrutin, le Président a expliqué que la décision du Haut-Conseil électoral d’ordonner un nouveau vote n’était pas le signe de dérive autoritaire, mais au contraire la preuve du bon fonctionnement de la démocratie.
Le leader de l’AKP s’en est ensuite pris au CHP, auquel il reproche d’être soutenu par le HDP, le parti pro-kurde, qu’il considère être une branche du PKK, l’organisation indépendantiste reconnue comme terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne. Les artistes turcs « pro-CHP » ont aussi été vertement critiqués. Erdoğan leur a reproché de trop influencer les électeurs alors que, selon lui, ils ne représenteraient pas la mentalité de la majorité du pays.
La date du 12 mai n’a pas été choisie au hasard. Elle correspond à la fête des mères en Turquie. Une façon pour le Président turc de rappeler son attachement aux droits des femmes, bien que plusieurs associations féministes reprochent au pouvoir d’avoir réprimé à coups de gaz lacrymogènes le rassemblement en faveur des femmes du 8 mars dernier.
Large vainqueur des municipales avec 44,31% des voix mais défait à Adana, Antalya et surtout Ankara, Erdoğan est bien décidé à peser de tout son poids pour conserver Istanbul, acquise à l’AKP depuis 25 ans. « Celui qui contrôle Istanbul contrôle la Turquie », a-t-il coutume de dire.
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