

Après Paris et Marseille, un Mama Shelter vient d'ouvrir sur l'avenue Istiklal. Le trio Trigano-Starck-Senderens reproduit sa formule fétiche à Istanbul : un hôtel-restaurant convivial, design, abordable pour ceux qui réservent assez tôt. Rencontre avec Jérémie Trigano, directeur général du groupe et responsable de projet pour le ?Mama? d'Istanbul.
A noter : 20% de réduction le midi pendant tout le mois d'avril pour les lecteurs du petitjournal.com d'Istanbul (sur présentation d'une version imprimée de cet article)
Lepetitjournal.com d'Istanbul : Ho? geldiniz?
Jérémie Trigano : Te?ekkürler !
Jérémie Trigano et Mety Arici, manager du Mama Shelter d'Istanbul (photo MD)
En fait, vous êtes un peu à la maison à Istanbul ?
Oui, mon arrière-grand-mère paternelle était turque de Bursa, ma femme est turque et notre enfant est turc. Je vis entre Istanbul et Paris. J'ai déjà vécu à Istanbul deux ans en 2001. J'avais un restaurant à Ortaköy, le Dada, à la place de l'actuel House Café. On est resté ouvert un an, avant de déplacer le restaurant à ?i?li. Puis j'ai revendu pour partir aux Etats-Unis. Je suis revenu en 2010 avec Tayfun Demirören, propriétaire de l'immeuble dans lequel nous sommes aujourd'hui. Il m'a dit qu'il voulait ouvrir un Mama Shelter à Istanbul. Nous avons tout fait pour que le projet voie le jour. Nous sommes en contrat de gestion ici.
L'idée ne venait pas de vous, donc ?
Nous voulions monter quelque chose à Istanbul et l'occasion a fait que cela s'est réalisé avec un ami. Mais quand Tayfun m'en a parlé, j'ai répondu que l'avenue Istiklal était le meilleur endroit pour un Mama. C'est un endroit jeune, décalé, éclectique, au centre culturel d'Istanbul. Un endroit piéton, ce qui est rare à Istanbul, entouré par les bars, les cafés, les puces pour chiner? Parfait pour un Mama !
Peut-être faut-il rappeler en quelques mots le concept du Mama Shelter?
Le Mama est un lieu de vie avec des chambres au-dessus. L'idée est que les gens passent un très bon moment dans leur chambre mais aussi dans les parties communes. Le staff est super décontracté et très sympathique. On casse un peu tous les codes de l'hôtellerie. On laisse aux équipes leur personnalité, on leur donne un tablier, on leur demande de s'habiller en noir mais c'est tout. Au restaurant, nous sommes sur un concept de nourriture à partager. L'idée est de venir ici avec des amis, la famille, les collègues et de casser la croûte ensemble, de manger un gros Parmentier, un b?uf bourguignon, de se servir un peu comme à la maison? Et puis il y a toujours des choses qui se passent : les jeudi, vendredi et samedi, on a des live, soit des DJ, soit de la musique avec laquelle on essaye d'apporter un peu d'ambiance.
Et tout ça à quel prix ?
Les prix font partie du concept. L'idée est d'offrir un prix abordable. Le kuru fasulye à 29TL pour manger à trois, la pizza, les gros desserts à partager, les pichets de sangria à partager? Les chambres commencent à 69 euros, un très bon prix pour des chambres faites par Starck, une literie cinq étoiles, la plupart avec un balcon? On attend encore l'arrivée d'un baby-foot géant. Il y a aussi un photo booth pour se prendre en photo, les envoyer par email etc. L'idée est de faire un lieu fun où les gens se rencontrent. S'ils veulent manger, ils mangent, on n'est pas là pour survendre. Un lieu aussi où tous les milieux se rencontrent?
Vous ne voulez pas avoir l'image d'un lieu ?select? ?
Pas du tout ! A Istanbul, les endroits sont souvent très catégorisés : ici c'est la clientèle branchée, là c'est la clientèle huppée? On est branché, certes, mais c'est parce que c'est le design de Starck?
C'est Philippe Starck qui a fait toute la déco ?
Oui, restaurant et chambres. Starck est notre partenaire, on fait tous les Mamas avec lui. Il a l'ADN Mama : toujours le bar central, une scène, les graffitis au plafond, les bouées au-dessus du bar, un loft? mais Starck apporte sa touche à chaque nouveau Mama. Ici, les graffitis ont un rapport avec la Turquie, on trouve des instruments turcs sur la scène, on va avoir des moustaches sur le tissu des canapés? Chaque Mama a une âme.
Et pour la cuisine ?
La cuisine, c'est Alain Senderens et Jérôme Banctel. Murat Artukmaç est l'executive chef. On s'est dit que les gens qui viennent en vacances en Turquie veulent goûter la cuisine turque. Et puis les Turcs ont une très bonne cuisine, pourquoi chercher à faire une nouvelle cuisine turque ? On a dont voulu apporter le meilleur de la cuisine turque (kuru fasulye, mezze, yo?urt kebap?) et une cuisine traditionnelle française. Sauf qu'ici, on a dû adapter notre plat fétiche, les coquillettes-jambon, avec du b?uf local. La carte est encore limitée parce qu'on vient de démarrer mais elle va s'allonger au fur et à mesure. L'idée est d'attirer au restaurant la clientèle locale pour la faire se mélanger avec la clientèle internationale qui occupe les chambres.
Istanbul est votre troisième Mama. Et ensuite ?
Le premier a ouvert en septembre 2008 à Paris, le deuxième à Marseille en avril 2012 et Istanbul est donc le troisième. Lyon a ouvert il y a cinq jours. On n'ouvre que dans les villes où on a envie d'aller. On nous a proposé Dubaï mais pour l'instant, on n'y va pas. On va ouvrir Los Angeles bientôt, il est encore en travaux. Et en France, on ouvrira à Bordeaux en octobre.
Vous êtes quand même installés à Istanbul dans un endroit assez polémique, le centre commercial Demirören. Le groupe a d'ailleurs été contraint de détruire les étages supérieurs avant l'inauguration en 2011?
Cela ne nous concerne pas. Apparemment l'immeuble est aux normes maintenant. Nous ne sommes pas promoteurs, constructeurs, ni propriétaires. On loue des endroits. Ici, je sais qu'ils ont un peu endommagé la mosquée voisine (Hüseyin A?a Camii, ndlr) mais ils sont en train de la refaire. Je pense qu'ils ont résolu leurs problèmes.
Au cinquième, certaines chambres ont une vue sur la fausse façade qui a été recréée mais au sixième, presque toutes les chambres sur la partie extérieure ont une vue.
Le bar, les bouées, la scène. Des classiques du Mama (photo MS)
Et vous devez aussi inaugurer une terrasse?
Oui, cet été. On travaille encore sur les plans avec Philippe Starck.
Propos recueillis par Meriem Draman et Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 26 mars 2013
|
Le Mama Shelter Istanbul en chiffres : - 4ème étage : 240 couverts au restaurant, jusqu'à 280 couverts avec le bar ?stiklal Caddesi No:50-54 Beyo?lu/Istanbul T +90 212 252 01 00 F +90 212 252 01 01 http://www.mamashelter.com/fr/istanbul/ |











































