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ISTANBUL, HIER ET AUJOURD’HUI – La Porte dorée

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 5 mai 2014

Chantal et Jacques Périn, infatigables voyageurs dans l'Istanbul d'hier et d'aujourd'hui, reviennent chaque mardi avec une nouvelle série d'articles. Ils nous font découvrir aujourd'hui la Porte dorée et vous proposent, à la fin de l'article, une nouvelle photo mystère.

La Porte dorée (hier)

Partie intégrante des remparts de Théodose, la Porte dorée ou Porte d'Or est la première ouverture dans les murailles terrestres en partant de la mer de Marmara.

La date de sa construction fait toujours polémique chez les historiens qui l'attribuent au règne de Théodose 1er pour les uns alors que d'autres privilégient celui de Théodose II.

Photographes Sebah et Joaillier (circa 1890)

Quoi qu'il en soit, c'est entre 379, début du règne du premier et 450, fin de celui du second qu'elle fut érigée.

Si la version Théodose II est la bonne, la porte n'aurait donc pas été initialement un arc de triomphe mais bien une porte construite en même temps que  les murailles.

Principale entrée des fortifications, elle est réservée aux cérémonies dont celles organisées pour l'Empereur au retour de ses victoires militaires.

Très rares sont les occasions où quelques visiteurs prestigieux ont droit à l'honneur de franchir le seuil de ce portail à l'instar des légats papaux en 519 et du Pape Constantin en 710.

C'est pour fêter la reprise de la ville aux Latins que Michel VIII Paléologue entre le 15 août 1261 dans la ville par la Porte d'Or, ultime cérémonie avant qu'elle soit modifiée.

En dépit de la fin de son rôle cérémoniel, la Porte dorée est l'une des positions les plus puissantes de l'enceinte de Constantinople.

A l'arrière, on construit une citadelle destinée à défendre l'accès à la cité et, plusieurs assauts y sont repoussés lors de différents sièges jusqu'à celui du 29 mai 1453.  

Dépouillée progressivement de ses statues, reliefs et autres décors impressionnants, la porte perd définitivement son lustre et son prestige, tombe dans l'oubli et disparaît progressivement sous la végétation.

La Porte dorée (aujourd'hui)

Lorsqu'en 1985, la ville d'Istanbul est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l'Humanité, plusieurs campagnes de restauration plus ou moins heureuses sont entreprises pour limiter de nouveaux  effondrements et sauvegarder le maximum de ces célèbres murailles.

Hélas, il semblerait que la Porte d'Or ait été quelque peu oubliée car, à ce jour, la végétation en cache quasi complètement la façade extérieure qu'il est donc impossible d'admirer.

Photo J.P. (2013)

A l'intérieur, dans la cour de Yedikule, on peut encore voir les trois arches qui la formaient et dont une seule serait encore franchissable si une grille n'en interdisait l'accès.

Une légende grecque relative à la chute de Constantinople raconte que lors de la prise de la ville, un ange vint au secours de l'empereur Constantin XI.

Transformé en statue de marbre, caché dans une grotte sous la Porte dorée, le monarque attendrait de revenir à la vie pour reconquérir la cité. Aussi, informés de cette prédiction, les Turcs de Mehmed II auraient jugé plus sage de murer la porte afin d'éviter tout danger. On n'est jamais trop prudent !

Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 6 mai 2014

LA PHOTO DE LA SEMAINE - Connaissez-vous bien votre ville?

Chaque semaine, nos auteurs vous proposent un petit jeu: deviner dans quel lieu la "photo de la semaine" a été prise.

=> Où peut-on admirer ces faïences et d'où viennent-elles?

Réponse à la dernière photo mystère :

Plaques de marbre blanc

Si l'on cherche un homme dont la fidélité et l'attachement à la Turquie restèrent indéfectibles jusqu'à sa mort, Pierre Loti en est l'exemple le plus parfait.

De 1876, date de son premier voyage à Istanbul, à l'année 1913 qui marque la fin de ses séjours dans cette ville tant aimée, Loti ne cesse de défendre farouchement le sort de la Turquie mise à mal par la coalition des pays occidentaux.

En 1910, lors de son sixième et avant-dernier voyage, il s'installe pour quelques mois dans une petite maison du quartier de Çemberlita?, au 15 de Yeniçeriler Caddesi (aujourd'hui Divan Yolu Cad.)

Ainsi peut-il vivre comme il aime, au rythme de l'appel du muezzin et de ses moments de détente dans les petits cafés environnants.

En 1920, à l'initiative de la mairie d'Istanbul, cette plaque commémorative est posée sur cette maison, en souvenir de son hôte prestigieux.

Toujours visible, le lieu est aujourd'hui investi par le restaurant Vuslat. 

Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique. Jacques et Chantal Périn ont aussi créé un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée

lepetitjournal.com istanbul
Publié le 5 mai 2014, mis à jour le 5 mai 2014
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