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ISTANBUL, HIER ET AUJOURD’HUI – La Colonne serpentine

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 octobre 2013

Chantal et Jacques Périn, infatigables voyageurs dans l'Istanbul d'hier et d'aujourd'hui, reviennent chaque mardi avec une nouvelle série d'articles. Ils nous emmènent aujourd'hui au pied de la Colonne serpentine et vous proposent, à la fin de l'article, une nouvelle photo mystère.

La Colonne serpentine (hier)

Pendant plus de huit siècles, elle orne le temple d'Apollon à Delphes jusqu'à ce qu'en 326, Constantin le Grand la transfère à Constantinople pour l'ériger dans l'hippodrome, où on peut la voir aujourd'hui.

Photographes Gülmez frères (circa 1880)

Composée de trois serpents enlacés, ses 29 torsades de bronze élevaient à une hauteur de huit mètres les trois têtes des serpents destinées à supporter une coupe en or de trois mètres de diamètre.

Si la coupe d'or fut très rapidement volée et probablement fondue, la destruction des trois têtes des serpents généra de nombreux récits.

On raconte que le Patriarche de Constantinople aurait été le premier à l'abîmer, que les Sultan Murat III ou Mehmet II auraient cassé la tête de l'un des serpents puis, qu'en 1700, les deux autres serpents auraient été décapités à leur tour?

Ce n'est qu'en 1848 que l'une des têtes fut retrouvée par l'architecte Gaspare Fossati lors de fouilles faites autour de Sainte-Sophie. Elle est désormais exposée au musée archéologique d'Istanbul.

 

La colonne serpentine (aujourd'hui)

En 1856, le déblaiement initié par le Consul d'Angleterre permit de mettre au jour toute la partie enterrée. Un puits fut creusé par 40 soldats qui dégagèrent le socle de la colonne, puis, une balustrade, toujours en place aujourd'hui, fut scellée pour protéger l'ensemble.

Photo J.P. (2013)

Les nouvelles fouilles de mai 1927 dévoilèrent que la colonne repose sur une base recouvrant une canalisation ottomane.

La partie orientale du monument, qui fait face à la mosquée Sultanahmet, présente la gravure de caractères archaïques d'un centimètre de hauteur mentionnant les noms de cités grecques qui prirent part à la bataille gagnée par les Grecs sur les Perses en 479 av. J.C.

Aujourd'hui et malgré tous les aléas de son histoire, la colonne serpentine est toujours à l'emplacement où Constantin l'avait mise et garde sa place de choix, encadrée par l'obélisque muré et celui de Théodose.

Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 15 octobre 2013

LA PHOTO DE LA SEMAINE - Connaissez-vous bien votre ville?

Chaque semaine, nos auteurs vous proposent un petit jeu: deviner dans quel lieu la "photo de la semaine" a été prise.

Savez-vous où l'on peut trouver cette statue d'Atatürk et ce qu'elle représente?

Réponse à la photo de la semaine dernière:

Il s'agissait de la tombe de Mimar Sinan: Sculptures et peintures figuratives étant interdites par l'Islam, l'architecture a toujours tenu une place primordiale dans la culture ottomane.

A ce titre, tous les sultans se sont attachés les services d'architectes qui, au fil des siècles, ont rivalisé d'ingéniosité pour surpasser le travail de leurs prédécesseurs.

Parmi ceux-ci, il est une figure incontournable qui, par la qualité et la profusion de ses réalisations est devenu synonyme d'excellence et référence de l'architecture ottomane. Mimar Sinan (Kayseri 1489 ? Istanbul 1588) né d'une famille chrétienne orthodoxe, enrôlé en 1521 dans le corps des Janissaires, se fait immédiatement remarquer pour ses talents de charpentier.

Prenant part à de nombreuses campagnes militaires, il construit des bateaux et un pont qui attirent l'intérêt de Soliman le Magnifique. Architecte en chef du Sultan pendant un demi-siècle, on lui doit l'édification dans l'Empire ottoman de 84 grandes mosquées dont 42 à Istanbul, 51 petites mosquées, 3 hôpitaux, 57 medrese, 7 écoles coraniques, 22 türbe, 17 imaret, 7 aqueducs, 48 caravansérails, 35 palais et castels, 8 arcs de triomphe et 46 établissements de bains.

Prolifique mais discret, mort presque centenaire, il repose en dehors de l'enceinte de la Süleymaniye Cami, à l'opposé des mausolées de Soliman et de sa femme la Sultane Hürrem, plus connue sous le nom de Roxelane.

Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique. Jacques et Chantal Périn ont aussi créé un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée

lepetitjournal.com istanbul
Publié le 14 octobre 2013, mis à jour le 14 octobre 2013
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