Découverte d'un village situé au bord de la Mer Noire à environ 150 kilomètres du centre d'Istanbul, sur la partie occidentale de la Turquie...
Une quiétude particulière se dégage de cet endroit charmant qui vit au rythme des pêcheurs. La majeure partie des heures passées là l'ont été au port, au milieu des chalutiers amarrés et des filets reposant sur les berges.
Il y règne une atmosphère légère, nonchalante. Les seuls bruits de K?y?köy sont les moteurs des embarcations qui rentrent et qui sortent du port à toute heure et... le coassement des grenouilles, peut être aussi nombreuses ici que les individus.
Les quelque 2.300 habitants de K?y?köy, qui s'appelait autrefois Medea, vivent surtout de la pêche et de l'exploitation forestière, mais également du tourisme en saison. Plusieurs pensions accueillent des visiteurs venus principalement d'Istanbul.
Il est difficile de s'imaginer que cette cité si paisible aujourd'hui, qui portait aussi dans l'Antiquité le nom de Salmydessos, ait eu un passé mouvementé. Elle fut occupée tour à tour par les Perses, les Macédoniens, les Romains et bien d'autres civilisations encore tout au long de son histoire. Son port tenait une place importante en Thrace.
Plus tard, les Byzantins et les Ottomans se sont battus près de K?y?köy au milieu du XIXème siècle. Les orthodoxes étaient, semble-t-il, nombreux à vivre là durant l'empire ottoman.
Autrefois, les maisons de pierre et de bois étaient nombreuses à K?y?köy. Ces dernières subsistent encore et sont visibles lorsqu'on arpente les rues du centre situé en hauteur.
L'accès se fait par une porte monumentale taillée dans les murs d'enceinte de l'ancien château qui date également du règne de Justinien, au VIème siècle.
A quelques centaines de mètres à peine du centre du village se trouve un lieu étonnant taillé dans la roche à l'orée d'un bois, Aya Nikola Manasteri, le monastère Saint-Nicolas.
Ce monument, à l'architecture originale et intéressante, a vu le jour également au VIème siècle, durant le règne du célèbre empereur byzantin Justinien.
Selon les documents historiques, une construction en bois, servant d'annexe, a été réalisée devant la masse rocheuse au XIXème siècle mais n'existe plus à ce jour.
Le monastère comprend au rez-de-chaussée, la chapelle et au sous-sol, le lieu d'où jaillissait une source considérée comme sacrée.
Les cellules des moines ainsi que leurs lieux de vie communs occupent le reste du site.
Aux alentours, de nombreuses grottes mériteraient bien une promenade approfondie...
Le retour se fait par un lieu romantique à souhait, au bord d'une des deux rivières qui se jettent ensuite dans la Mer Noire.
Un pont de bois, des herbes un peu folles, des endroits aménagés pour profiter du bon temps, des barques à louer pour la promenade, le décor est planté.
Il est difficile de résister au charme de cet endroit, propice au délassement et à l'évasion, où le temps semble s'être arrêté.
Le jour se lève doucement et le port a encore les yeux ensommeillés... La plupart des bateaux dorment encore...
Il faut reprendre la route... ou plutôt la mer, le moteur d'une barque se fait déjà entendre et nous précède.