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1ER MAI - Un dimanche sous haute tension : échauffourées à Istanbul et attentat à Gaziantep

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 2 mai 2016

Des échauffourées ont éclaté hier à l'occasion du 1er mai aux abords de la place Taksim qui était interdite d'accès, rapporte le quotidien Hürriyet Daily News. Un important dispositif de sécurité avait été mis en place à Istanbul, avec le déploiement de 25.000 policiers. La journée des Stambouliotes a ainsi été marquée par le bruit continuel des hélicoptères qui surveillaient les différentes zones.

Les quartiers de Beşiktaş et Şişli ont été particulièrement agités. Un groupe de militants HKP (Parti de la libération du peuple) a été intercepté sur l'avenue Barbaros, alors qu'ils tentaient de rejoindre la place Taksim. Ils ont été arrêtés puis conduits au poste de police. À Şişli, les forces de l'ordre ont fouillé des véhicules jugés suspects. Une trentaine de personnes ont été interpellées puis arrêtées.

Dès le matin, la police a fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes contre une quarantaine de manifestants tentant de se rassembler sur la place symbolique d'Istanbul. En marge de ces affrontements, un homme de 57 ans a accidentellement été heurté par un véhicule anti-émeute (TOMA) alors qu'il traversait la rue. Il a succombé à ses blessures quelques heures plus tard à l'hôpital de Şişli Hamidiye Etfal.

Le 1er mai est depuis quelques années le théâtre de heurts entre opposants au gouvernement et forces de police à Istanbul. Cette année, les autorités avaient autorisé des rassemblements dans le quartier excentré de Bakırköy, près de l'aéroport international Atatürk. Plusieurs centaines de syndicalistes et de militants se sont réunis pour ce défilé autorisé. À côté de syndicats et partis tels que CHP (Parti républicain du peuple), DISK (Confédération des syndicats révolutionnaires du Turquie), KESK (Confédération des syndicats de fonctionnaires), des membres du Parti démocratique des peuples (HDP) qui tentaient de manifester de leur côté ont été la cible de gaz lacrymogènes.

Dans le reste du pays, cette journée a aussi été très tendue. À Gaziantep, deux policiers ont été tués et 22 personnes ont été blessées dans un attentat-kamikaze aux abords d'un poste de police. L'auteur de cette attaque a été identifié comme un membre du groupe État islamique (Daech). Plusieurs rassemblements du 1er mai ont été annulés par la suite, tels ceux d'Adana et Urfa. À Izmir, une poignée de jeunes manifestants a défilé torse nu pour dénoncer les fouilles corporelles. Quant à Ankara, ce sont plusieurs centaines de personnes qui se sont réunies, une première depuis l'attentat meurtrier d'octobre 2015, qui avait tué 103 manifestants devant la gare de la capitale.

Ségolène Houdaille-Hoc  (www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 2 mai 2016

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Publié le 1 mai 2016, mis à jour le 2 mai 2016
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