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INFRASTRUCTURES: Le Tribunal condamne la Grande Vitesse dans le Mugello

Le Tribunal de Florence a condamné le Consortium Cavet, responsable du chantier pour la construction de la ligne à Grande Vitesse entre les Régions d'Emilia Romagna et Toscane. A la suite d'un procès commencé il y a quatre ans, le Juge Alessandro Nencini a condamné 27 personnes (peines de 3 mois à 5 ans). Le Consortium se prépare à payer une somme astronomique

Le jugement du Tribunal
Après 100 audiences, le Procès, ouvert le 26 novembre 2004, vient d'établir que la construction de la ligne à Grande Vitesse a sauvagement sacrifié le territoire du Mugello, qui sépare la Toscane de l'Emilia Romagna. Le Juge Alessandro Nencini a condamné 27 personnes, dont 13 sont ingénieurs et techniciens du Consortium Cavet, le constructeur général de cette œuvre gigantesque. Cavet est accusé d'avoir abandonné dans la nature du Mugello les détritus des chantiers, c'est-à-dire du matériel contaminé par des hydrocarbures et du ciment. Le Consortium, contrôlé par le groupe Impregilo. a été condamné à verser une première somme de 150 millions d'euros, en trois tranches égales, à l'État, à la Région Toscane et à la Province de Florence. L'enquête, menée par la Police et par les Carabinieri, remplit un dossier de 200 pages.

Le vol de l'eau

Le délit considéré comme le plus grave par l'autorité Judiciaire est celui qui concerne le vol d'eau publique. Il a été calculé que le Consortium Cavet a utilisé une quantité immense d'eau publique pour une utilisation industrielle, sans aucune autorisation. Il semble qu'à la suite des travaux de ce chantier la situation des fleuves dans le territoire du Mugello est devenue dramatique: 57 km de fleuves se sont appauvris, 37 sources et 5 aqueducs sont désormais desséchés dans cette région, considérée comme une des plus riches d'eau en Italie. Le Juge Nencini a établi que la Loi Galli de 1999, qui a dépénalisé l'appropriation illicite d'eau publique, est contraire aux normes de la Constitution Italienne. Celles-ci, au contraire, sauvegardent le patrimoine naturel du Pays. La décision est finalement remise à la Cour Constitutionnelle. L'argument, qui concerne la tutelle du patrimoine naturel italien, est d'actualité;car la décision de la Cour pourrait avoir des conséquences importantes sur l'emplacement des centrales nucléaires, prévues par un accord très récent entre France et Italie.

Les actions

En attendant la décision de la Cour Constitutionnelle, l'État italien envisage de dénoncer les fonctionnaires qui n'ont pas veillé au respect des normes;tandis qu'un grand nombre de petits villages du Mugello, d'entreprises locales et privées, vont se constituer partie civile contre le Consortium Cavet. Une première estimation a calculé que les dommages causés par le chantier au Mugello s'élèvent à la somme astronomique de 750 millions d'euros.

Giacinto Elefante (www.lepetitjournal.com Toscane) Jeudi 5 mars 2009

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