Chaque vendredi, lepetitjournal.com Inde vous offre un récapitulatif des infos de la semaine. Cette semaine en une, détérioration des relations avec les Maldives, jugement de la Cour Suprême sur le cas Bilkis Bano et grève des transporteurs.
Pour écouter le récap de la semaine :
Le Premier ministre indien Narendra Modi booste le tourisme sur les îles Lakshadweep
Avez-vous vu les dernières photos de plage du Premier ministre indien Narendra Modi ? Marchant seul sur la plage, faisant de la plongée en apnée ou encore admirant le paysage, celles-ci pourraient prêter à sourire si elles n’avaient pas presque déclenché un incident diplomatique après que trois ministres maldiviens les aient commentées avec des remarques désobligeantes, voire insultantes.
For those who wish to embrace the adventurer in them, Lakshadweep has to be on your list.
— Narendra Modi (@narendramodi) January 4, 2024
During my stay, I also tried snorkelling - what an exhilarating experience it was! pic.twitter.com/rikUTGlFN7
Le gouvernement des Maldives, qui pourtant s'est fait élire en partie grâce à une campagne “out India”, a rapidement pris ses distances par rapport à leurs commentaires, suspendant les trois fonctionnaires, mais le mal était déjà fait.
Ce sont sur ces même réseaux sociaux que les citoyens du net ont lancé une campagne #Boycottmaldives et #visitLakshwadeep. Parmi les participants, de grandes stars de Bollywood tels que Salman Khan, et Amitabh Bachchan.
Or 32,5% du PIB des Maldives provient du tourisme. L’Inde étant le deuxième pays en termes de touristes, cette baisse de visites pourrait gravement affecter le pays.
En attendant, c'est le tourisme sur les îles indiennes telles que Lakshadweep et même Andaman qui bénéficie d’un regain d'intérêt : les plateformes touristiques ont enregistré une augmentation de 3.000% des recherches concernant Lakshadweep. Reste à espérer que ces îles protégées (il faut un permis pour s’y rendre), ne seront pas victimes du tourisme de masse.
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Décision de la Cour Suprême indienne sur le cas Bilkis Bano
Est-ce finalement le temps de la justice pour Bilkis Bano ?
Elle a vécu le pire. En 2002, lors d'émeutes communautaires au Gujarat, la jeune fille, alors agée de 21 ans et enceinte de 5 mois, est la victime d’un viol collectif barbare. Elle se réveillera au milieu des cadavres de sa petite fille de 3 ans et des membres de sa famille.
Après un (déjà) long combat pour la justice, elle réussit à voir ses 11 bourreaux condamnés à la prison à vie en 2008 pour les 14 meurtres et 3 viols collectifs qu’ils ont commis… avant de les voir s’offrir une remise de peine et d'être libérés en août 2022 par l'État du Gujarat.
Une décision que vient de renverser la Cour Suprême indienne. Dans son jugement, celle-ci déclare que l’État du Gujarat n’a aucun pouvoir de juridiction sur l’affaire, celle-ci ayant été jugée au Maharashtra, et ordonne aux 11 condamnés de retourner en prison d’ici deux semaines. Malheureusement, sur les 11 condamnés, 9 sont aujourd’hui introuvables…
Autre jugement attendu, au Maharashtra cette fois, qui est le vrai Shiv Sena ?
L’État du Maharashtra a vécu de nombreuses crises politiques ces dernières années.
À la suite des élections de 2019, trois partis politiques, le Shiv Sena (parti d’ultra droite régionaliste marathi), le NCP (National Congress Parti de Centre gauche) et le Congrès (de Centre gauche) s’allient pour former le gouvernement de coalition MVA “pour empêcher le BJP d'accéder au pouvoir”.
Suite à la scission du Shiv Sena en deux groupes distincts, l’un allié du Congrès (parti de gauche) porté par Udhav Thakeray, et l’autre allié du BJP (parti ultranationaliste au pouvoir) mené par Eknath Shinde, ce gouvernement de coalition a été renversé et s’en est suivie une bataille politique et judiciaire pour savoir qui était le vrai Shiv Sena et qui donc pouvait former le gouvernement du Maharashtra.
Cette décision, attendue depuis 18 mois, déclare la faction d’Eknath Shinde comme le vrai Shiv Sena au détriment d’Udhav Thakeray, fils du fondateur du parti politique. Une décision que la faction d’Udhav Thakeray voit comme “meurtre de la démocratie”. Il a aussi déclaré faire appel auprès de la Cour Suprême. À moins d’un an des élections, l'instabilité politique dans l’État ne semble pas proche de l'apaisement.
Et pour finir la semaine sur une note plus humoristique :
Le pays a fait face à une grève des conducteurs de camions dont ceux transportant le pétrole, pour protester contre la nouvelle loi sur le “Hit and run”. Celle-ci déclare “Quiconque cause la mort d’une personne en commettant un acte imprudent ou négligent n'équivalant pas à un homicide coupable, est puni d’un emprisonnement pour une durée pouvant aller jusqu’à cinq ans et est passible d’une amende.”
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Or beaucoup des accidents de la route faisant état d’un décès impliquent des camions et grands transporteurs. Les conducteurs ont donc démarré une grève pour protester contre cette loi, et cette grève a provoqué un mouvement de panique lié à la peur d’une pénurie de pétrole…
Mais certains, au lieu de s'inquiéter, ont décidé de faire preuve de créativité.
À Hyderabad, un livreur de la compagnie Zomato, a ainsi décidé de se déplacer à cheval pour faire ses livraisons ! N’hésitez pas à regarder la vidéo, qui est déjà devenue virale en Inde.