

Le Nord du Karnataka et le Sud du Maharashtra vivent un différend frontalier depuis un moment. Des protestations sont attendues dans les semaines à venir.
Quelle est la source du conflit frontalier ?
Tout commence en 1956. Une loi de réorganisation des Etats selon des critères linguistiques et administratifs délimite des frontières, plaçant de nombreux villages dans l’Etat de Mysore (ancien nom du Karnataka). Seulement voilà, cela ne plaît pas à de nombreux habitants du Maharashtra qui soutiennent que certaines de ces régions sont majoritairement « marathophones », c’est-à-dire où l’on parle le marathi. L’Etat revendique alors depuis de nombreuses années une zone de plus de 7000 km² le long de sa frontière avec le Karnataka, comprenant 814 villages dans des zones où l'on parle principalement le marathi.

Ainsi, au cours des six dernières décennies, chaque discours de parlementaire ou de gouverneur mentionne le différend frontalier, chacun invoquant ses arguments. Chaque gouvernement accuse l’autre d’inciter à la violence, d’occuper un territoire qui n’est pas le sien, ou encore de ne pas respecter les lois établies. L’affaire est devant la Cour Suprême, et ce depuis 2004. Des tensions ressurgissent régulièrement, c’est pourquoi les moyens de transport sont souvent arrêtés dans ces régions.

De probables tensions dans les prochaines semaines
De nouvelles tensions ont été signalées suite aux récentes déclarations du ministre en chef du Maharashtra, Uddhav Thackeray. Celui-ci a déclaré que des zones telles que Belgaum devraient être converties en territoires de l'Union jusqu'à ce que la Cour suprême se prononce sur leur statut. De leur côté, les dirigeants politiques du Karnataka ont appelé à la tenue d'une session de l'assemblée législative pour contrer ces demandes. Le 12 mars, des échauffourées localisées ont été signalées à Belgaum entre des militants des deux camps.

Des manifestations sont aussi probables à Bangalore, la capitale du Karnataka. Parmi les sites de manifestation potentiels figurent Freedom Park, l'hôtel de ville Sir Puttanna Chetty, Raj Bhavan (la résidence du gouverneur) et Suvarna Vidhana Soudha (l'assemblée législative). Des manifestations similaires pourraient avoir lieu à Mumbai, la capitale du Maharashtra. Les lieux de manifestations potentiels comprennent les bureaux des partis politiques, en particulier ceux du Shiv Sena au pouvoir et du Bharatiya Janata Party, qui reste au pouvoir au Karnataka. Par ailleurs, des perturbations de circulation et/ou des rassemblements protestataires pourraient également avoir lieu dans les régions de Belgaum, Bidar, Bijapur, Dharwad, Gulbarga et Uttara Kannada (tous au Karnataka), ainsi que Kolhapur, Latur, Sangli et Solapur (tous au Maharashtra).
Source : SOS International
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