

Les IAE (instituts d'administration des entreprises) se revendiquent comme les "grandes écoles" de l'université, conduisant à tous les métiers de l'entreprise. Mais sont-ils aussi efficaces que les traditionnelles écoles de commerce ?
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Pour y voir clair, l'Etudiant a décrypté leurs points communs et leurs différences. Et parce que les IAE sont aussi parfois très différents de l'un à l'autre, découvrez un banc d'essai, côté études et côté insertion (photo AFP).
Les IAE, plus "rentables" que les ESC ?
En école de commerce, on le sait, il faut prévoir un bon pécule de départ pour couvrir les frais de scolarité (plusieurs milliers d'euros sur au moins trois ans : comparez leurs tarifs grâce à nos palmarès et banc d'essai). Mais, le plus souvent, les élèves et leurs parents considèrent de tels cursus comme un investissement. Qu'en est-il pour les cursus en IAE ? Bien moins coûteux, les instituts d'administration des entreprises n'ont pas à rougir face aux ESC en termes d'insertion professionnelle.
Des frais de scolarité moindres pour les IAE
En matière de rentabilité, les IAE gagnent haut la main face aux ESC (écoles supérieures de commerce). Avec des frais de scolarité universitaires (231 ? en 2009-2010 pour un M1 ou M2), ils sont imbattables. La moins chère des écoles conduisant à un master (Télécom Ecole de Management) vous demandera 2.500 ? par an. Mais la moyenne des frais de scolarité exigés en école de commerce tourne davantage autour de 8.000 ?, voire plus. Ainsi, l'ESC Grenoble facture ses 2e et 3e années 9.500 ? chacune, et l'ESSEC 12.000 ?. Les écoles post-bac sont encore plus chères dans le sens où vous devrez payer 5 années de frais de scolarité (par exemple 7.000 ? par an à l'ESSCA).
Les IAE tirent leur épingle du jeu côté insertion professionnelle
Les IAE affichent de bons chiffres d'insertion : selon le Réseau des IAE, 92% des diplômés trouvent un emploi en moins de 3 mois, et le salaire annuel brut à l'embauche s'établit à 31.500 ? en moyenne, soit environ 2.000 ? nets par mois au bas de la fiche de paie. "Hormis les 5 très grandes écoles de commerce, qui possèdent un véritable avantage concurrentiel, les IAE placent leurs étudiants aussi bien que les ESC", assure Pierre Louart, président du réseau des IAE. Un avis nuancé par Antoine Lecoq, directeur de Page Personnel, un cabinet de recrutement : "Les IAE ont du mal à rivaliser avec les 10-15 meilleures écoles de commerce, qui sont vraiment des filières d'élite, et qui ont une forte notoriété auprès des recruteurs. Mais en dehors de celles-ci, les DRH recrutent ces deux types d'étudiants aux mêmes postes et aux mêmes salaires".
L'enquête "jeunes diplômés" 2010 du cabinet Towers-Watson pour l'Expansion confirme cette tendance. Si les jeunes diplômés de l'EM Lyon, l'ESSEC ou l'EDHEC empochent au minimum 36.000 ? par an, ceux, par exemple, de l'INSEEC, de l'ESSCA ou de l'ESC Montpellier gagnent des salaires comparables aux étudiants d'IAE. Sauf que contrairement aux diplômés de ces instituts, nombre de ces jeunes doivent, lors de leurs premières années, rembourser le prêt qu'ils ont contracté pour payer leurs frais de scolarité !
Des disparités entre IAE
Derrière ces chiffres globaux se cachent de grandes disparités entre les IAE. Les "gros" IAE (celui de Lyon-3 a 5.000 étudiants !) ont les moyens de ressembler à de véritables écoles de commerce, et peuvent proposer des prestations spécifiques pour leurs élèves (services carrières et relations internationales uniquement pour leurs élèves, organisation d'évènements, vie associative dynamique?). D'autres, plus petits, n'en n'ont pas les moyens. Ils ressemblent alors davantage à de classiques départements universitaires anonymes, comme celui de Corte, qui forme moins de 200 étudiants par an.
Parmi les IAE les plus cotés, il faut distinguer celui de Paris-1, bien connu des entreprises grâce à son intense activité de formation continue, et l'IAE d'Aix-Marseille-3, le seul à avoir obtenu l'accréditation Equis, un label que possèdent les meilleures écoles de commerce. L'IAE de Lyon-3 et l'IAE de Toulouse-1 disposent quant à eux du label Epas, une autre accréditation internationale très cotée. A cette liste s'ajoutent ceux de Lille-1, Grenoble-2, Paris-12 (Créteil), Nantes et Rennes, de gros IAE dynamiques, qui ont les moyens d'apporter plus de services à leurs étudiants
Jessica Gourdon de notre partenaire L'Etudiant.fr, mardi 24 août 2010
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