White Storm, réalisé par Benny Chan avait été une des bonnes surprises de l’année 2013. Pour la sortie de White Storm 2, Le réalisateur Herman Yau a accepté de nous consacrer une interview.
Propos recueilis par Arnaud Lanuque
Comment vous êtes-vous retrouvé aux commandes de White Storm 2?
Dès le départ, la société de production voulait faire un polar. Ils pensaient que le succès de White Storm permettait d’enclencher une suite et ils m’ont proposé le projet. Mais, pour moi, White Storm 2, ce n’est qu’un titre. Vous avez toutes les caractéristiques du genre: des policiers, des gangsters, de la drogue mais ce sont les histoires de chaque personnage qui importent avant tout.
Pourquoi avoir choisi de centrer l’histoire sur le trafic de drogue?
Le trafic de drogue est simplement un prétexte pour faire se confronter les trois principaux personnages. Nous aurions tout à fait pu faire la même histoire en traitant de trafic d’armes ou de prostitution. Bien sûr, quand vous traitez de drogue, il y a des conventions à suivre. Vous devez avoir des histoires de trafic, des dealers et des victimes. La question de la drogue est importante dans le film mais ce n’est pas le plus important.
Le personnage d’Andy Lau passe de petit malfrat à un tycoon de la finance. Comment traiter cette évolution?
Ce type d’évolution n’est pas quelque chose de vraiment nouveau. C’est un peu comme le personnage d’Al Pacino dans "Le Parrain", qui passe de soldat patriote à chef de gang. La difficulté, c’est de rendre la transition crédible sans passer trop de temps sur les explications. Nous avons cherché à atteindre le bon équilibre mais c’est toujours difficile de savoir où placer le curseur.
En plusieurs décennies, avez-vous remarqué une évolution dans le jeu d’Andy Lau et de Louis Koo?
Oui, bien sûr. Individuellement, ils ont évolué. Aujourd’hui, la mode est à un jeu moins expressif qu'auparavant, les performances sont plus subtiles. C’est une mode, consciente ou non, suivie par toute l’industrie.
Comment avez-vous appréhendé les scènes d’action?
Quand les gens disent qu’ils veulent quelque chose de neuf, que ce soit les investisseurs ou le public, en réalité, c’est rarement le cas. J’ai donc choisi une approche classique. Je n’ai pas voulu faire de la caméra tremblante parce que c’est souvent un cache misère. Je le sais bien puisque je l’ai fait sur mes petits budgets!
Le clou du film, c’est cette course poursuite en voiture dans la station MTR de Central. Comment avez-vous eu cette idée?
Quand nous développions le script, nous avions prévue une scène de poursuite à la fin. Nous avions besoin qu’elle se termine sur les personnages principaux se parlant sans l’intervention de la police ou des passants. J’ai donc réfléchi et j’ai eu l’idée d’un tunnel de train. A partir de là, nous avons construit la séquence dans le MTR. Comme c’était impossible de tout tourner dans la vraie station, nous avons fait quelques séquences dans le métro et le reste en plateau.
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