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Top 9 des arrangements avec le coronavirus

Erreurs coronavirusErreurs coronavirus
Eternuer durant la messe n’est pas forcément à faire en ce moment
Écrit par Patricia Herau-Yang
Publié le 12 mars 2020, mis à jour le 13 mars 2020

Les conseils moralisateurs et contraintes hygiéniques pour se protéger de Covid-19 commencent à en lasser plus d’un. Véritable ombre du commandeur, le virus menace et contraint notre quotidien: adieu rouge à lèvre, bise et poignée de main, bonjour masque, signes de tête et coudes qui s’entrechoquent. Mais chassez le naturel il revient au galop. Voici quelques petits arrangements ou erreurs identifiés ces jours derniers, et des alternatives futées.

1. J’aime mon masque

Pas question de devenir asocial. Comme il est de bon ton de mettre un masque quand on dîne en ville, tout le monde s’exécute. Mais certains visiblement n’y croient pas trop ou n’ont pas lu le mode d’emploi. Ainsi, au moment de manger, un client du restaurant japonais Ca-Tu-Ya à Yau Ma Tei a été piégé sur les réseaux sociaux: il avait posé son masque (face interne) sur les baguettes en libre-service de ses heureux successeurs et pianotait tranquillement sur son mobile (qui n’a pas dû voir de lingette désinfectante depuis longtemps). Il aimait vraisemblablement tellement son masque qu’il a voulu éviter qu’il ne se salisse sur la table. Usagé, tiède, réutilisé à loisir, on imagine le bain de culture que ce masque est devenu. Bon appétit! Le restaurant a dû présenter ses excuses. Un masque se met entre deux kleenex propres (on y revient de suite), dans un sachet en plastique.

 

Erreurs coronavirus
Bon appétit!

 

2. J’aime mon kleenex

Les kleenex valent de l’or, pas question de les gaspiller alors qu’on les a péniblement amassés en des jours d’achats panique et de queues mémorables. Alors, quand l’humidité leur met la goûte au nez et que le kleenex vient les soulager, chez d’aucuns les réflexes radins et pas très hygiéniques reprennent le dessus. Ils roulent en boule, ou au contraire replient consciencieusement, leur kleenex et son précieux contenu, puis l’enfoncent dans leur poche. Bien au chaud dans leur lit douillet, nos amis les virus vont faire des petits. A la prochaine occasion, ils ressortiront… Que celui qui n’a jamais fait ça lève la main! Ce n’est en fait pas mieux que le vieux mouchoir en tissu de votre grand-père qui servait à essuyer son nez et son couteau (beurk).

3. J’aime mon voisin

Ils aiment le contact physique, ils sont chaleureux, ils sont galants. Pour eux, la bise c’est forcément quatre, à la Normande. Notre Président a pourtant pris une mesure forte pour freiner la progression du Covid-19 en France: la bise, c’est fini. Qu’à cela ne tienne, c’est plus fort qu’eux, peut-être aussi qu’ils ne voient pas trop comment une bise toute chaste peut transmettre un virus. Un French kiss, je ne dis pas, mais un simple piou piou… Et pourtant adopter la distance sociale fait partie des mesures de prévention: si vous aimez votre voisin, pour le protéger, ne l’embrassez pas! On attend encore les conclusions définitives sur la capacité de Covid-19 à franchir les distances. On a déjà compris qu’il n’a pas peur des frontières. D’ici là, j’embrasse pas!

4. J’aime serrer des mains façon Jacques Chirac

C’est plus que culturel: se serrer les mains est une vraie déclaration de paix entre chasseurs préhistoriques, une pratique inscrite dans notre cerveau reptilien. Les femmes ne sont pas en reste, même les plus en vue. Angela Merkel s’est ainsi vue rejeter par son Ministre de l’Intérieur Horst Seehofer. Celui-ci, qui par son geste, aurait été considéré hier comme le pire des malotrus, est ainsi apparu comme très tendance: 

 

 

Il y a pourtant quantité d’alternatives: se toucher les poings, se frapper les coudes, se frapper les pieds (aussi appelé le Wuhan shake), se saluer de la tête façon reine d’Angleterre. Pour montrer votre acculturation asiatique, tentez le gongshou, le thai wai (Thaïlande), ou la courbette japonaise…

5. J’aime me toucher le visage

On se touche environ 23 fois le visage par heure! Des mains mal lavées, et on ne parle pas de celles des autres mais bien des siennes, sont donc la source de contamination la plus commune. Mis en situation de s’exprimer en public, les hommes politiques, grands communicants pourtant, ne cessent de faire le contraire de ce qu’ils prêchent. Les vidéos sur le sujet pullulent. Le léchage de doigts pour tourner les pages de son discours en pleine lecture est un classique:

 

 

Donald Trump en est tellement conscient qu’il a déclaré: "I haven't touched my face in weeks...I miss it".

Pour éviter de se toucher le visage, on peut utiliser une balle anti-stress, un petit bracelet genre perles bouddhistes, ou demander à quelqu’un un rappel à l’ordre. Enfin, le masque, s’il ne protège pas nécessairement des virus, protège bien des mains! Très bien au quotidien, plus tricky pour prononcer un discours…

6. Je n’ai plus de vie sociale alors je me laisse aller

Entre télétravail, home schooling, et fermeture de bars et restaurants, la vie sociale se réduit à peau de chagrin. Ce n’est pas une raison pour ne plus se laver! Les résultats d’une enquête de l’IFOP comparant l’hygiène des Français en 2020 par rapport à 1951 viennent de sortir, et ce n’est pas toujours brillant. Hommes, personnes âgées, personnes à la vie sociale réduite, chômeurs, ont une hygiène défaillante encore en 2020. Ce qui prêtait à sourire il y a peu est devenu un sujet de santé publique. On imagine aisément que l’état de propreté des logements est corrélé à l’hygiène corporelle de leurs habitants. Si on se lève tous pour Danette, on se lave tous pour Corona!

 

Erreurs coronavirus
Le footshake ou Wuhan shake, ça marche même avec les gens sales

 

7. Je suis pratiquant

Tout le monde connaît les conséquences désastreuses de l’entrée du virus dans la secte Shincheonji Church. D’autres lieux de culte ont aussi été des lieux de propagation, pour les mêmes raisons: prosternation ou génuflexions dans des lieux mal lavés, mal aérés, mains portées à la bouche pour la communion, ablutions. A Hong Kong, 11 personnes qui avaient pratiqué au temple bouddhiste Fook Wai Ching She (North Point) ont été infectées, avec un total de 18 cas directement liés. En Iran, c’est à Qom, lieu de pélerinage Shiite, que l’épidémie a commencé. Les responsables religieux ont dû adapter leurs pratiques. Certaines rentreront peut-être dans les mœurs: la messe en streaming s’est imposée! Les images de La Mecque désertée sont surréalistes.

8. J’aime partager autour d’un hotpot

On ne compte plus les restaurants qui ont servi de clusters pour l’épidémie. Manger c’est risqué! Ce ne sont pas seulement les graisses saturées et le sel qu’il faut chasser, mais aussi les virus qui se prélassent dans les assiettes et sur les couverts. A Hong Kong, 11 personnes ont été infectées au cours d’un repas familial de hotpot au Lento Party Room de Kwun Tong. Le hotpot va disparaître des menus…pendant quelque temps. Même chez soi, attention à l’hygiène: ne partagez pas vos couverts, lavez les sets de table. Et bien sûr, évitez le hotpot à la chauve-souris!

9. J’aime le sauna

On n’a pas encore connaissance de cas, et les saunas locaux sont fermés. Mais le sauna n’est pas le meilleur endroit pour vous détendre avec des potes. Humidité, chaleur, promiscuité, un cocktail gagnant pour le coronavirus. Qui sait, vous y croiserez peut-être quelqu’un qui vient pour faire tomber cette damnée fièvre contractée à Wuhan? On espère que le sauna n’entrera pas dans la liste de clusters collationnée ICI.

 

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