Dans ce climat pour le moins pathologique, ces quelques initiatives solidaires, anecdotes cocasses et technologies innovantes, ont le mérite de redonner le sourire!
Réseaux sociaux
Qui n’a pas vu sur les réseaux sociaux, ces citoyens rivalisant d’inventivité pour faire face à la pénurie de masques? Parmi les créations les plus imaginatives, on voit apparaître des masques en peau d’orange, ou bien confectionnés à partir d’un demi soutien-gorge, ou d’un bidon de cinq litres dont le fond a été découpé, permettant de recouvrir le crâne entier d’un "scaphandre" transparent…
De même, dans plusieurs vidéos devenues "virales", des voisins criaient à l’unisson des slogans d’encouragements à la ville de Wuhan ("武汉加油", littéralement "allez, Wuhan!") depuis leurs fenêtres. Pourtant, cette initiative fut rapidement stoppée, qualifiée de"trop dangereuse" par les médecins, des postillons pouvant se déposer aux étages inférieurs et propager le virus…
Pour faire passer le temps et sensibiliser l’opinion à leur sort, certains habitants partagent un peu de leur quotidien sur Weibo. Le hashtag "Journal intime d’une ville en quarantaine" (封城日记) a déjà été vu plus d’un milliard de fois. Dans d’autres régions de Chine, les internautes affichent leur solidarité en postant des photos des fameuses "nouilles sèches et chaudes" (热干面), une spécialité de Wuhan, aux côtés de leurs plats favoris. Heureusement, l’humour n’a pas disparu: une blague "contagieuse" prédit un boom des naissances au mois de novembre 2020 suite à ces longues heures passées entre quatre murs…
Animaux
Nos amis les bêtes ne sont pas oubliés. Une association a déjà sauvé plus de 200 animaux de compagnie à Wuhan, abandonnés par leurs propriétaires craignant pour leur santé. D’autres habitants, incapables de rentrer chez eux, ont fait appel aux bénévoles pour aller nourrir leur chien ou leur chat…
Dans le Hubei, un homme originaire du district de Huangmei, se trouva bien embêté par la quarantaine rendant impossible de traverser le fleuve Yangtze et donc de rejoindre son lieu de travail à Jiujiang, ville de 5 millions d’habitants située sur l’autre rive. Il prit donc le large dans une embarcation de fortune, équipé d’une rame, d’un petit tabouret en bois et d’un seau en plastique pour écoper l’eau qui s’infiltrerait. Intercepté par une patrouille maritime, il fut ramené à bon port.
Robots
Pour réduire les risques d’infection, des robots conçus par le groupe shanghaien Linzhi Technology, sont envoyés désinfecter les unités de confinement des hôpitaux. Les machines autonomes peuvent asperger sols et couloirs de produit désinfectant pendant 3 heures. A Shanghai, un assistant vocal intelligent a été mis au point pour aider au suivi des personnes en isolation chez elles. Après un bref interrogatoire de la personne au bout du fil (identité, condition physique), l’assistant traite les réponses, prodigue des conseils aux patients et émet des rapports quotidiens, permettant à l’équipe médicale de contrôler la progression du virus. Le robot est capable de passer 200 coups de fil en 5 minutes ! Les géants de la livraison de repas Meituan et Ele.com eux aussi s’adaptent à la crise sanitaire, lançant un service « sans contact » avec le livreur, qui dépose le colis dans un endroit désigné.
Enfin, préparant la vague des retours, les compagnies Qihoo 360 et NoSugar Tech viennent de mettre en ligne un service gratuit permettant aux voyageurs de vérifier a posteriori si leur voisin de voyage était ou non contaminé par le virus. Il suffit de renseigner son numéro de vol ou de train, et la date du voyage. En tapant (en chinois) le nom de sa ville, on peut également voir quels vols en partance ont transporté des personnes malades. Au 31 janvier, le service avait déjà reçu 55 millions de demandes. Dans une ambiance "chasse aux sorcières", Tencent Health (腾讯健康) lancait un mini-programme permettant de localiser dans plus de 30 villes les résidences de personnes ayant été infectées.
De son côté, le champion de la reconnaissance faciale Megvii teste des caméras thermiques capables de scanner 15 personnes par seconde à plus de 5 mètres et de prendre leur température avec une marge d’erreur de 0,3 degrés. Enfin, Baidu, célèbre moteur de recherche, met aussi à l’épreuve ses capteurs infrarouges permettant de prendre la température d’une personne à 0,05 degrés près. Le système devrait être bientôt installé à la station de métro de la gare du sud à Pékin. Le coronavirus n’arrête pas le progrès!
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