En fin de journée Lundi, on apprenait que Hong Kong fermait la quasi totalité de ses postes frontières continentaux avec la Chine pour une période indéterminée, afin de se protéger plus avant de l'épidémie de coronavirus 2019-nCOV. Cette mesure était souhaitée par de nombreux hongkongais dont les personnels hospitaliers qui s'étaient mis en grève depuis le matin.
426 morts
Alors que les chiffres de ce Mardi faisaient état de 20.622 cas d'infection dans le monde par le virus et de 426 décès dont un en dehors de la Chine, soit plus que les victimes du SARS de 2003 en Chine, la liste des pays ayant décidé de fermer leurs frontières avec la Chine et parfois Hong Kong s'allongeait: après l'Australie, les Etats-Unis, le Vietnam et les Philippines, la Malaisie, l'Indonésie rejoignaient le groupe des états dont les compagnies ne servaient plus la Chine tels la France, la Grande-Bretagne, le Japon ou encore l'Italie. Autant dire qu'il est devenu de plus en plus aléatoire de se déplacer en cette période, comme en témoignent ces touristes chinois bloqués en Thailande ou au Vietnam Vendredi. A Hong Kong, on ne compte pourtant que 15 personnes infectées mais la proximité de la Chine inquiète les Hongkongais.
Home office
Dès la fin de la semaine dernière et l’annonce d’une fermeture prolongée des écoles, nombre de familles d'expatriés résidant à Hong Kong avaient fait le choix de rapatrier au moins temporairement leur famille, le temps que la situation se normalise. La plupart des cadres de sociétés hongkongaises ou étrangères se sont mis à travailler de leur domicile, remplaçant les rendez-vous physiques par des conférences téléphoniques. Nous avons joint Kevin, responsable de projet dans une société immobilière travaillant sur la Grande Baie. Depuis la chambre à coucher familiale où il passe désormais le plus clair de son temps, il se tient informé de l'avancement des différents chantiers avec ses équipes. "Le suivi de la facturation et de l'avancement des projets sur Macao m'oblige habituellement à faire l'aller-retour plusieurs fois par semaine”, déclare-t-il, “mais les nouvelles mesures me conduisent aujourd’hui à déléguer certaines taches. Comme le pont me fait perdre trop de temps par rapport au trajet en bateau du fait des attentes aux checkpoints et des taxis trop rares, j’ai décidé d’annuler tous mes rendez-vous vous cette semaine".
Frontière bouclée
En effet, seuls trois points d'entrée-sortie sont accessibles entre Hong Kong et le reste de la Chine, et ce depuis Lundi soir: le pont Hong Kong-Macao-Zhuhai, le checkpoint de Shenzhen Bay Port et l’aéroport. L'ensemble des autres postes frontières dont les très fréquentés Lo Wu et Lok Ma Chau ainsi que tous les ferries allant vers Macao ont été supprimés. Ces mesures ont un impact direct sur les échanges transfrontaliers entre Hong Kong et la Chine, qui font notamment vivre des villes situées le long du train telles que Sheung Shui. Un partie de ses habitants dispose d’un permis de résidence chinois, le plus souvent émis par Shenzhen, ouvrant des possibilités d’achats de marchandises à des conditions de taxation avantageuses. Or ce sont précisément ces flux incessants que visent les nouvelles restrictions de déplacement, plusieurs cas de contamination ayant été confirmés à Shenzhen. 2.700 personnels de plusieurs hôpitaux publics de Hong Kong dont 900 infirmières et 300 médecins s'étaient mis en grève Lundi pour demander la fermeture de la frontière de manière plus hermétique. La mise sous clés des checkpoints terrestres et des ferries répond à priori à leur demande sans que l’on sache combien de temps va durer cette situation.
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