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Répression à Hong Kong: les arrestations continuent

Repression Hong KongRepression Hong Kong
Les députés démocrates lors de la démission en masse de Novembre 2020
Écrit par Didier Pujol
Publié le 6 janvier 2021, mis à jour le 7 janvier 2021

On apprend ce mercredi que plus de 50 activistes ont été arrêtés au titre des lois de Sécurité Nationale. Ils sont accusés de "subversion" pour avoir organisé une primaire pour les dernières élections législatives qui ont finalement été repoussées. Ces arrestations d’opposants font partie d’une longue série depuis la reprise en main de la ville après les manifestations.

Lois de Sécurité

Imposées par Pékin sans qu’aucun débat ni vote au Parlement n’ait pu avoir lieu, les lois de Sécurité Nationale ont été rajoutées dans les annexes de la mini-constitution de Hong Kong, la "Basic Law" dans la nuit du 30 juin 2020. Elles punissent 4 nouveaux crimes que sont "subversion", "collusion avec les forces étrangères", "terrorisme" et "sécession" de lourdes peines de prison allant jusqu’à la perpétuité. La mise en place de ces lois, alliée aux limites de rassemblement dues à l’épidémie de Covid a brisé depuis toute tentative de protestation à Hong Kong et donné lieu à de nombreuses arrestations d’opposants.

 

Repression Hong Kong
Benny Tai Yiu-ting, co-fondateur de "Occupy Central" et initiateur de "35 Plus" est arrêté

Stratégie "subversive"

Alors que les élections de district donnaient la victoire au camp démocrate fin 2019 avec 17 districts sur 18 acquis aux anti-Pékin, l’espoir pour les opposants au gouvernement de conquérir la majorité au Parlement en Septembre 2020 s’était matérialisé dans une stratégie d’adhésion aux partis politiques et syndicats susceptibles de rassembler des votes favorables. En effet, les votes des districts s’additionnant au renouvellement des sièges prévus en Septembre 2020 auraient compensé le quorum acquis d’office aux pro-Pékin. Dans ce cadre, la dirigeante Carrie Lam, avait déjà mis en garde l’opposition contre toute stratégie de blocage visant à contrecarrer les propositions faites par le gouvernement en jugeant "subversif" le projet "35 plus" en référence au nombre de députés démocrates nécessaires pour gagner la majorité. De même la tenue des primaires démocrates en Juillet 2020 pour désigner leurs candidats avait été dénoncée par le gouvernement comme contraire au processus légal des législatives.

Députés démocrates évincés

C’est au titre de cette accusation qu’il a été procédé Mercredi matin à plus de 50 arrestations dont celles du co-fondateur de "Occupy Central" et initiateur du projet "35 plus" Benny Tai Yiu-ting. De même, les anciens députés et membres de partis démocrates James To Kun-sun, Lam Cheuk-ting, Andrew Wan Siu-kin, Alvin Yeung Ngok-kiu et Wu Chi-wai figurent parmi les interpellés, tout comme Owen Chow Ka-sing, Lester Shum et Gwyneth Ho Kwai-lam qui avaient remporté les primaires en Juillet 2019. Cette nouvelle vague d’arrestations suit celles de Joshua Wong et Agnès Chow, condamnés à des peines de prisons de 13 et 7 mois et la démission en bloc du camp démocrate au Parlement pour protester contre l’éviction par Pékin de 4 d’entre eux pour avoir participé à des manifestations non autorisées.

 

Repression Hong Kong
Les primaires démocrates de 2019 avaient obtenu une large mobilisation

 

A ce jour, il n’y a donc plus d’opposition légale à Hong Kong, le camp pro-Pékin se contentant de ratifier tous les projets du gouvernement. Par ailleurs, la vague de terreur se traduit par la chasse systématique aux opposants, les fuyards étant jugés pour passage illégal des frontières comme dans le cas des 12 Hongkongais ayant tenté de rejoindre Taiwan en bateau et les exilés sommés de se livrer comme pour Nathan Law, parti vivre au Royaume Uni. Jimmy Lai, le magnat de la presse, résolument hostile à Pékin, est quant à lui en prison en attente d’un procès pour fraude financière. L’intégration politique de Hong Kong à la Chine continentale, initialement prévue en 2047, est donc aujourd’hui largement engagée.

 

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