On apprenait ce Mercredi que 4 députés du Civic Party avaient été révoqués du Legislative Council de Hong Kong sur recommandation de Pékin. Cette nouvelle a entrainé une réaction collective du camp pro-démocratie dont les 15 députés restant ont tous démissionné.
Décision de Pékin
Dès la promulgation d’une résolution du National People’s Congress Standing Committee (NPCSC), l'un des bras armés du Parti Communiste Chinois, permettant au gouvernement local de destituer des députés, les élus pro-démocratie Alvin Yeung Ngok-kiu, Kwok Ka-ki, Kenneth Leung et Dennis Kwok ont été démis de leurs fonctions. Cette décision a été salué par les deux organismes représentant Pékin à Hong Kong, le Bureau de Liaison et le Bureau des Affaires de Hong kong et Macao. Les quatre députés exclus avaient déjà été empêchés de participer aux élections législatives prévues initialement en Septembre et reportées de un an depuis sur la base de l’appel aux pays étrangers à sanctionner Hong Kong et Pékin lors des manifestations.
All of #HongKong's pro-democracy lawmakers have resigned after four of their colleagues were disqualified.
— International Observatory of Human Rights (@observatoryihr) November 11, 2020
The move is being seen as the latest attempt by #China to restrict Hong Kong's freedoms. #StandWithHongKong https://t.co/ZbCztbC31U pic.twitter.com/R0F2XYEk0h
Démission collective
En apprenant cette décision, l'ensemble du camp démocrate a fait savoir qu'il démissionnait collectivement pour protester contre ce que son porte-parole Wu Chi-wai qualifie de "violation manifeste de la Basic Law", la mini-constitution de Hong Kong. Dans une conférence de presse Mercredi matin, la Chief Executive Carrie Lam indiquait que Pékin avait tout pouvoir dans l’appréciation et l’interprétation de la Basic Law et que les quatre représentants du camp démocrate ne seraient pas remplacés car des élections étaient déjà prévues dans 9 mois.
Legal sector lawmaker @cpdenniskwok said its his honour to be disqualified for fighting for democracy and due process, and thanks his fellow party members and electorates. pic.twitter.com/JZM8OBtLne
— Alvin Lum (@alvinllum) November 11, 2020
Un pays un système
Depuis la mise en place au mois de juillet de la Loi de Sécurité Sationale, de nombreux observateurs dénoncent la perte rapide d’autonomie de Hong Kong et la violation des accords de Rétrocession signés avec le Royaume Uni en 1984. Ceux-ci devaient en effet garantir un certain degré d’indépendance en matière de décisions locales et l'application d’une mini constitution pour Hong Kong, seule partie de Chine à procéder à des élections. Or, la mise en place d'organismes locaux rattachés à Pékin a conduit à émettre des avis concernant plusieurs opposants ou le contenu des communications dans les média et sur les réseaux sociaux, réduisant drastiquement la marge de manœuvre du camp démocrate. Ce dernier épisode spectaculaire ressemble malheureusement à un baroud d'honneur de la part de l'opposition, désormais considérablement affaiblie.
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