Rentrée au Lycée International de Hong Kong: premier bilan

La dernière date de reprise d’après l’échelonnement proposé par le LFI à l’EDB, le 1er juin, est dorénavant derrière nous. Tour d'horizon avec parents et élèves de cette nouvelle rentrée.
La reprise pour tous, ou presque
Les commentaires sur la page Facebook du LFI indiquent la satisfaction globale des parents de voir leurs enfants reprendre la classe. Bien sûr, pour les familles avec plusieurs enfants, l’échelonnement a été difficile à gérer. Pour Yann, "dommage que le LFI ait besoin de 10j supplémentaires pour intégrer les GS, et de plus en mi-journée". Les Moyennes Sections ne retrouveront pas les bancs de l’école, au LFI comme dans les écoles locales et autres écoles internationales, l’EDB ayant considéré que les gestes barrière étaient trop difficiles à faire respecter pour cette classe d’âge.

Pour la très grande majorité des parents comme des enfants, la reprise annoncée après quatre mois d’interruption, quoique très attendue, était un peu stressante. Lucie (15 ans) indique être "contente de pouvoir reprendre les cours mais en même temps un peu inquiète de devoir porter un masque et garder ses distances". Le protocole sanitaire, dont les grandes lignes ont été expliquées via une vidéo et des messages, change en effet largement les habitudes.
Peu de parents semblent avoir choisi de ne pas remettre leurs enfants à l’école. Certains n’avaient pu anticiper les difficultés à rejoindre Hong Kong pour la rentrée, en temps de choix de vols très restreint. Ils sont donc en quarantaine ou sur liste d’attente.

Comment s'est passé le Jour J
Au Jour J, pour les élèves bien briefés sur les nouvelles règles, il n’y a pas eu de surprise côté sanitaire. Côté pédagogique, chaque niveau, chaque campus, voire chaque classe, a connu une situation différente. Voici quelques tendances rapportées par des parents et enfants.
Au lycée
Au lycée, pour M, 17 ans, les débuts de l’arrêt de l’école ont été très difficiles. Il était "très impatient de reprendre. Mais quand la réouverture a été annoncée, l’inquiétude s’est installée, notamment sur le rythme et les attentes. Finalement, la reprise par demi-journées, en douceur, se passe bien. Deux amis bloqués l’un en France et l’autre au Japon, sont dégoûtés de se retrouver dans cette situation à cause de cette connerie".
Au collège
Au collège, les élèves ont dû s’adapter à un nouveau rythme: cours en présentiel le matin, en distanciel l’après-midi. Lucie trouve ainsi "un peu difficile à gérer d’avoir la moitié des cours à l’école et la moitié à la maison. A midi, je pense avoir fini ma journée alors qu’en fait non".

Autre surprise: la disparition des cours du créneau 13h-14h des collégiens. Le retour à la maison et le déjeuner mordant en effet sur ce créneau, des cours en distanciel fondés sur l’utilisation d’écrans ne peuvent y avoir lieu. Certains enseignants ont pu proposer des déplacements vers d’autres créneaux horaires, mais la plupart des 5 heures de la semaine qui sont concernées n’ont pu l’être. Les permanences n’ont cependant pas disparu de l’agenda du matin.
En primaire
Niveau primaire, en plus d’assurer les cours du matin en présentiel, les enseignants préparent des fiches pour l’après-midi, correspondant à l’heure qui doit se faire en distanciel. Chaque enfant organise donc son temps à sa guise.
T, 10 ans, pensait que ce serait facile: "j’ai travaillé plus dur en home schooling qu’à l’école". Le protocole sanitaire est très strict: le sport a disparu (trop difficile d’y faire respecter les gestes barrières), la bibliothèque vient aux élèves (mais les emprunts ne sont pas possibles), et, au grand dam des élèves, la récréation se fait en classe. Les plans de classe ont dû être revus. Le nombre de lavages de mains requis ainsi que les procédures impressionnent beaucoup.
Pour les mêmes raisons sanitaires, les classes doivent rester séparées. Ainsi, l’enseignement en anglais, traditionnellement par niveaux de compétences, c’est-à-dire en mélangeant les élèves d’une même classe d’âge, a été jugé trop risqué. Les élèves, qui s’étaient fait des copains dans les autres classes, ne peuvent désormais plus les approcher. C’est la fin du décloisonnement, et l’agora, symbole même de cette politique, est désertée. T. est ainsi "très frustré de ne pas pouvoir voir ses copains d’autres classes". Les mesures sanitaires sont pesantes, mais bien comprises: "c’est un peu comme être confiné ensemble pendant 3h30".
Tous niveaux confondus, pour les écoliers, le plus dur est sans aucun doute de ne plus retrouver certains copains partis définitivement, encore en quarantaine, ou gardés à la maison par précaution. Certains enseignants, également, n’ont pu rejoindre à temps leur poste.

Besoin d'accompagnement
Les parents retrouvent donc de la sérénité au moins jusqu’à 11h, avant d'aller chercher les enfants. Certains ont fait appel à des psychologues, les enfants ayant accusé le coup de quatre mois hors normes. Sur ce point, seul le site de Blue Pool bénéficie d’une assistance psychologique.
Si les parents doivent gérer des enfants perturbés, les enseignants doivent aussi gérer des élèves qui ont été accompagnés de manière très diversifiée en fonction des situations familiales. Décrochage et retard dans la remise des devoirs demandent beaucoup de patience. Une remise à niveau est souvent nécessaire.
Même si un bilan individuel semble difficile, certains parents trouvent dans la reprise des motifs d’inquiétude. Voici les questions relevées: "Nos enfants ont-ils fait moins bien que les autres? Vont-ils perdre leur année? Comment seront-ils notés s’ils n’ont pas remis leurs devoirs? Faut-il rattraper les devoirs en retard?" "Des équipes de la vie scolaire pourraient-elles être sollicitées pour soutenir les enfants fragiles?" Nul doute que le temps permettra de répondre progressivement à toutes ces interrogations.

Vers des journées complètes à partir du CE1
Après cette étape, le LFI a déposé une demande à l'EDB pour des journées complètes, qui pourrait commencer le 8 juin. Les primaires feraient des journées complètes à partir du CE1 inclus, les secondaires alterneraient journée complète et demi-journée, chaque semaine. Point clé du dispositif sanitaire, la pause déjeuner deviendrait un temps de partage d'un nouveau genre, chacun devant apporter son panier repas. La communauté se réjouit de ces perspectives, qui susciteront certainement de nouvelles questions mais qui vont indéniablement dans le bon sens.
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