Au 31 décembre 2018, 1 802 382 Français étaient inscrits au registre des Français établis hors de France. La population française résidant à l'étranger augmente de 3% en moyenne chaque année. Toutefois, l’inscription au registre des Français à l’étranger auprès des ambassades et consulats n’étant pas obligatoire, seule une partie des Français qui vivent à l’étranger est connue des services statistiques et consulaires ... Découvrez l'état des lieux avec lepetitjournal.com
Il est en effet très intéressant d’étudier l’expatriation afin de connaitre les profils socio-démographiques des français qui décident de quitter le territoire pour vivre une expérience professionnelle et humaine à l’étranger. Malgré l’absence de données exhaustives sur la question, due au nombre important de Français invisibles dans les référencements administratifs, les données existantes permettent d’avoir une idée générale de qui sont ces personnes:
Le profil socio-démographique des expatriés
S’expatrier, c’est quitter volontairement sa patrie, partir en exil de son plein gré. Mais l’expatriation dans sa définition, est aussi assimilée à un statut, celui "d’expatrié". C’est-à-dire au salarié qui exerce son activité professionnelle dans un pays autre que le sien. L’expatrié est alors avant tout défini selon sa trajectoire professionnelle et non selon son histoire personnelle et sociale. Dans le sens commun et le langage courant, un expatrié est une personne qui a quitté son pays d’origine pour des raisons professionnelles. En réalité l’expatriation est hétérogène et donc plurielle. Elle révèle des profils divers et variés mais dont il est tout de même possible d’extraire quelques tendances.
Le sexe
Les femmes sont légèrement plus représentées que les hommes lorsque l’on parle d’expatriation mais l’écart est très faible et sensiblement égal à la représentativité des femmes dans la société française. Cependant une différence s’accentue quand on compare les tranches d’âges et la zone d’expatriation. Les femmes entre 18 et 40 ans s’expatrient plus que les hommes. En revanche au dessus de 40 ans on trouve une majorité d’hommes. De même les femmes privilégient les états membres de l’Union Européenne et l’Asie-Océanie dans leur destination d’expatriation.
L’âge et la situation professionnelle
Pour ce qui est de l’âge, les données statistiques sur l’expatriation mettent en valeur une population active et insérée socialement comprise en 26 et 60 ans. En lien avec ces données, près de 8 expatriés sur 10 travaillent soit 80% de la population. Parmi ces travailleurs on retrouve différents statuts professionnels: cadres d’entreprise ou de la fonction publique, professions libérales, employés de la fonction publique, chefs d’entreprise. Il faut savoir que l’image de l’expatrié qui bénéficie des avantages du code du travail français se fait de plus en plus rare. En effet la majorité des français expatriés ont signé un contrat de travail local. Les secteurs d’activité les plus représentés sont l’éducation, le service aux entreprises, l’administration, le commerce et le secteur de la finance. Les 20% restants sont retraités, étudiants, ou travaillent bénévolement pour des ONG.
Si les femmes, dans une moindre mesure, sont plus nombreuses que les hommes, elles ne sont pas nécessairement plus actives. En effet, une partie de ces femmes font le choix de ne pas travailler et ne cherchent pas forcément du travail. Ceci peut s’expliquer par le fait, que dans une grande majorité des cas, les françaises ont subi leur expatriation en suivant leurs conjoints. Bien que les chiffres le démontrent encore, les femmes sont tout de même de plus en plus actives même quand elles ont dû s’établir à l’étranger involontairement pour suivre leurs conjoints. Dans une dernière décennie marquée par le combat pour l’égalité hommes-femmes, les données scientifiques tendent à s’équilibrer un peu et de plus en plus d’hommes quittent leur pays natal pour suivre leur conjointe. Les femmes sont de plus en plus indépendantes professionnellement et de plus en plus émancipées socialement et moralement ce qui laisse à penser que les données vont s’équilibrer, même si peu d’études récentes peuvent en apporter une preuve concrète.
Situation conjugale et familiale
Pour finir sur ces données socio-démographiques, la majorité des expatriés sont en couple avec ou sans enfants. Même si certains tentent leur chance seuls, ils restent minoritaires à vouloir quitter le pays et créer une nouvelle vie en célibataire. Pour beaucoup d’ailleurs, l’expatriation renforce le couple. Loin de leurs repères sociaux d’avant, le couple est un cocon réconfortant qui permet de mieux vivre l’isolement social dû au départ. Qui plus est quand on sait qu’en moyenne les expatriés quittent leur pays d’origine pour une durée de 6 à 10 ans, si ce n’est plus. Même si certains créent de forts liens d’amitié à l’étranger, le couple apporte une stabilité qui aide à passer les années et à accepter la distance, c’est un support social. De plus en plus de célibataires trouvent l’amour sur place puisque les données statistiques quant aux couples "mixtes" sont en augmentation permanente. Ce qui peut expliquer l’enracinement durable de ces personnes qui décident de fonder une vie de famille à l’étranger.
Les sociétés évoluent et leurs expatriés aussi et chaque parcours est différent. L’important au final est que chaque personne, qu’importe son capital social, économique ou culturel, s’enrichisse de cette expérience exceptionnelle qu’est l’expatriation. D’ailleurs comme disait magnifiquement Hippolyte Taine, philosophe français: "On voyage pour changer, non de lieu, mais d’idées."
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