Allan Zeman : "LKF se réinvente à Hong Kong:

California, le début de LKF

Allan Zeman nous replonge dans ses souvenirs du début des années 1980, à une époque où LKF n’était qu’un quartier sans restaurants ni boîtes de nuit. Il se remémore les restaurants dans les hôtels, où l’accès n’était permis qu’aux mieux vêtus : costumes-cravates obligatoire. C’est dans ce contexte qu’a ouvert California, le bar-restaurant emblématique qui a donné son nom à la célèbre tour située au cœur de LKF. Un concours de circonstances a transformé l’ancien quartier rempli de petits artisans en le centre de la fête que l’on connaît aujourd’hui. Alors qu’il travaillait dans le secteur de la mode, Allan Zeman décide de lancer ce bar-restaurant après qu’une de ses employées lui confie vouloir être réunie avec son petit ami, employé dans la restauration à Los Angeles. Zeman propose alors d’ouvrir un restaurant à Hong Kong, qui serait géré par le jeune homme. 

Le California, nommé en hommage à la région d’origine de ce dernier, ouvre ainsi ses portes. Rapidement, le restaurant évolue en bar grâce aux talents de barman du nouvel arrivant américain. Observant une fuite des consommateurs vers la boîte de nuit 1997, Allan Zeman décide d’innover en transformant le California en boîte de nuit à partir de 23h, prolongeant ainsi son activité jusqu’au bout de la nuit. Le California gagne en popularité, tout comme Lan Kwai Fong dans son ensemble. Ce succès est notamment renforcé par le lancement, sous l’impulsion de Zeman, des célébrations emblématiques d’Halloween. LKF devient ainsi le quartier "crazy" que l’on connaît aujourd’hui."Crazy", c’est le mot choisi par Monsieur Zeman pour décrire son quartier : "C’est un endroit où l’Ouest rencontre l’Est, où les riches côtoient les pauvres, et où les générations se mélangent, des plus âgés aux plus jeunes."

LKF est devenu très international

Allan Zeman le reconnaît, beaucoup de choses ont changé depuis l’ouverture de California. La clientèle à changé. D’une clientèle internationale, majoritairement britanniques, LKF est devenu aujourd'hui une clientèle plus chinoise. Les expatriés se font de plus en plus rares et sont remplacés par des anciens habitants de la chine continentale, souvent recrutés par le dispositif “talent scheme” qui a accueilli plus de 160 000 individus de Chine, soit 95% des personnes recrutés par ce programme. Par ce changement de clientèle s’impose un changement d’offre. Allan Zeman nous indique louer de plus en plus de restaurants chinois, déjà connus, qui pourraient plaire à ces nouveaux consommateurs. Le Chaotianmen Hot Pot, une chaîne de Hot Pot originaire du Chongqing a ouvert ses portes en mai de cette année On retrouve également Cheong ou encore Yuan, ce dernier est un restaurant qui réinvente les plats traditionnels chinois de manière innovatives et 100% végétarien. Ces nouveaux restaurants à LKF, au menu chinois s'intègrent dans un décor autrefois dominé par des cuisines plus internationales, notamment Japonaise et européenne. 

Avec le succès, de nouveaux défis pour LKF aujourd’hui

D’après Allan Zeman, la consommation d’alcool semble augmenter après la réduction des taxes sur l’alcool et incite les Hongkongais à sortir plus, ce qui contrebalance une baisse de fréquentation après la période du Covid-19. Cependant les petites supérettes type 7 Eleven ou Circle K reste une concurrence dans la vente d’alcool. Les soirs de fin de semaine, des attroupements humains se forment autour des quelques boutiques des franchises et les rayons d’alcool se font dévaliser. Comme le précise Mr Zeman, en tant que vendeur, ils ne doivent pas se doter d’une licence et ceci constitue une compétition directe à la vente d’alcool dans les bar et les boîtes de LKF. Mais la popularité de LKF entraîne également des défis liés à la sécurité. Pour réguler les affluents humains lors de la soirée d’halloween, où 65.000 fêtards en costumes se sont retrouvés dans les quelques rues de LKF, des caméras de surveillance ont été installées. Celles-ci sont dotées d’une technologie permettant de compter et ainsi réguler le nombre d’individus dans la zone, qui peut rapidement se retrouver surchargée.