Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

Loi de sécurité: la fin du statut spécial de Hong Kong

trump loi securité nationale Hong Kongtrump loi securité nationale Hong Kong
Donald Trump lors de sa déclaration de Vendredi soir devant la presse
Écrit par Didier Pujol
Publié le 30 mai 2020, mis à jour le 1 juin 2020

Le président Trump vient de déclarer publiquement ce Vendredi qu’il souhaitait mettre fin aux accords commerciaux privilégiés avec Hong Kong suite à l’imposition par Pékin de la loi de sécurité nationale à Hong Kong. Cette décision est assortie de sanctions individuelles contre des leaders chinois.

Loi de sécurité nationale

Présentée il y a une semaine dans la cadre de la réunion du National People’s Congress (NPC) à Pékin, la "loi de sécurité nationale" doit permettre de punir les actes de "sécession", "subversion", "terrorisme" et "ingérance étrangère" à Hong Kong. Par ce projet de loi, approuvé Jeudi pas le NPC, Pékin envisage de traiter l’opposition à Hong Kong comme elle le fait déjà sur le reste de son territoire, les définitions des délits étant largement liées à l’interprétation du pouvoir central. Cette loi prévoit notamment la mise en place d’agences chinoises sur le territoire même de Hong Kong pour s’assurer de son application, en contradiction avec la constitution hongkongaise qui indique que les affaires de Hong Kong doivent être gérées par les Hongkongais eux-mêmes et qu’aucun dispositif ou organisme dépendant de Pékin n’a autorité dans les décisions de Hong Kong. Afin d’éviter le vote au parlement hongkongais, Pékin prévoit que la loi soit ajoutée aux annexes de la constitution.

 

Sanctions américaines

C’est dans ce contexte que Michael Pompéo, sécrétaire d’état américain, a indiqué Mercredi que Hong kong n’était "plus autonome vis-à-vis de la Chine" du point de vue des libertés individuelles et que le traitement spécial dont bénéficiait le territoire depuis la rétrocession de 1997 devait par conséquent être remis en question. C’est en effet le sens du "Hong Kong Democracy Act" voté l’année dernière suite aux manifestations à Hong Kong et destiné à faire pression sur la Chine. Ce Vendredi, le président Trump avait donc réuni la presse dans les jardins de la Maison Blanche pour indiquer que suite à l’action autoritaire de la Chine pour changer la constitution de Hong Kong avec la loi de sécurité nationale qui constituait une "violation complète des engagements de la Chine dans la déclaration de 1984", il allait "prendre les mesures pour mettre fin au traitement préférentiel de Hong Kong par rapport au reste de la Chine en matière de douane et de déplacements". En plus de la fin de ces accords commerciaux dérogatoires avec Hong Kong, des sanctions individuelles contre certains dirigeants hongkongais et chinois liés à "l’érosion de l’autonomie de Hong Kong" seront prises indique-t-il, ainsi que l’interdiction de rentrée sur le territoire américain.

 

trump loi securité nationale Hong Kong
Barricade en feu Mercredi soir à Mongkok 

 

Un pays, un système

Désormais, affirme le président américain, Pékin a remplacé la formule promise de "un pays, deux systèmes" par celle de "un pays, un système" en "étendant  l’action intrusive de son appareil d’état dans ce qui était auparavant un bastion de la liberté". La mise au pas progressive de Hong Kong par la Chine est en effet constatée depuis ces dernières années, les enlèvements d‘opposants ayant lieu sur le territoire spécial comme dans le cas des libraires qui diffusaient des ouvrages défavorables à Pékin, le projet de loi permettant l’extradition de justiciables vers la Chine ou encore cette nouvelle loi anti-sédition qui prévoit la création à Hong Kong même d’agences chinoises chargées de son application. "C’est une tragédie pour le peuple de Hong Kong, celui de la Chine et du monde entier" conclut Donald Trump.

 

trump loi securité nationale Hong Kong
Arrestation musclée Mercredi dans le quartier des affaires

 

Au-delà des intérêts américains, représentés par 1.200 sociétés directement présentes à Hong Kong, la nouvelle situation impacte l’économie de Hong Kong déjà durement touchée par les manifestations de 2019 et la crise du coronavirus mais aura aussi des répercussions sur la Chine elle-même qui utilise largement le territoire dans ses échanges avec le reste du monde. Sur le volet psychologique également, la confiance dans la loi hongkongaise héritée de l’ère britannique qui sécurise les entreprises étrangères, pourrait bien être remise en cause par le fait qu’à tout moment, Pékin s’arroge le droit d’intervenir pour modifier le système légal en vigueur. Si tel est le cas, ce qui se déroule actuellement n’est ni plus ni moins que la fin anticipée de la période de 50 ans prévue par les accords de rétrocession de 1997, donc la fin de Hong Kong et de sa particularité.

 

Pour être sûr de recevoir GRATUITEMENT tous les jours notre newsletter (du lundi au vendredi)

Ou nous suivre sur Facebook et Instagram

 

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions