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Hong Kong, Taiwan, Asie...quelle politique si Biden devient président?

Joe Biden AsieJoe Biden Asie
Écrit par Didier Pujol
Publié le 5 novembre 2020, mis à jour le 6 novembre 2020

Alors que l’élection américaine laisse de plus en plus entrevoir un changement de présidence des Etats Unis au profit du démocrate Joe Biden, nous avons souhaité revenir sur les différentes positions prises par le candidat vis-à-vis de la Chine et de l’Asie lors de sa campagne.

La fin des barrières douanières

C’est l’une des principales différences entre les deux candidats à l’élection américaine. Joe Biden a récemment durci le ton vis-à-vis de la Chine, reconnaissant que les entreprises chinoises comme Huawei ou Tik Tok devaient faire l’objet d’un contrôle strict quant à leurs activités sur le territoire américain. En matière de position politique envers la Chine, celui que Trump appelle volontiers "sleepy Joe" tant il le juge peu véhément sur ce thème indique vouloir mener "la même stratégie mais en utilisant une tactique différente". Il juge en particulier la politique de pénalités douanières sur les produits chinois contre-productive car "minant l'industrie américaine" et lui préfère une action d’alliances avec d’autres pays comme l’Inde pour mener le combat sur le terrain des droits de l’homme et de la démocratie. Il n’est donc pas exclu que l’une des premières mesures du président américain, si Biden est confirmé, sera de revenir sur les barrières douanières imposées à la Chine.

Recherche de consensus 

L’un des reproches fait par le champion démocrate à son médiatique opposant est de trop souvent faire cavalier seul dans sa politique étrangère. Biden souhaite sur ce point redonner aux Etats Unis un rôle dans les organisations internationales, dont Donald Trump a dénoncé le coût démesuré pour le contribuable américain, comme dans le cas de l’OTAN. En Asie, les accords soutenus par le président Obama du "Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership", que Donald Trump s’est empressé de dénoncer dans les premiers mois de sa candidature, pourraient finalement réémerger sous une autre forme à l’initiative de Joe Biden et de ses conseillers, à la recherche d'un rôle joué par les Etats Unis dans la zone Asie.

Le dialogue contre les armes

Selon les déclarations de campagne du candidat Biden, la reprise du dialogue, appuyée par des alliances régionales, doit pouvoir plus efficacement que le repli des pays dans leurs frontières, participer à la cause économique et politique américaine, Chine comprise. Joe Biden n’a également cessé de critiquer l’augmentation des ventes d’armes à Taiwan. Il semble sur ce point vouloir stopper cette politique ouvertement orientée sur la défense de ce territoire contre une possible invasion par la Chine continentale.

Les mains liées par le Sénat 

Concernant les grandes actions engageant le budget de la nation dont souvent Donald Trump s’est fait le porte-parole, ayant dans son cas une majorité républicaine au Sénat pour ratifier des projets comme le fameux mur avec le Mexique, Joe Biden ne pourra aussi aisément placer ses pions. En effet, le résultat de l’élection se fait dans un mouchoir de poche et d’autre part le Sénat reste contrôlé par les républicains. Il est donc prévisible que sur les sujets réclamant des budgets exceptionnels ou un vote de soutien au Sénat, le nouveau président ne voit diluer sa capacité de réaction forte et rapide. 

Hong Kong et Taïwan

La Chine considérant comme un pré-requis que les questions relatives à Hong Kong et Taiwan relèvent des affaires intérieures, l’île étant considérée comme une 23ème province, il est clair que la reprise du dialogue voulue par le candidat Biden avec Xi Jinping, pourtant qualifié de "voyou" (thug) relativement à la répression des Ouighours, passe par une désescalade dans les mesures de rétorsion et les procès d’intention, jusqu’alors portés par le vindicatif Secrétaire d’Etat Michael Pompeo. Or, le discours belliqueux des média officiels chinois concernant Taiwan ou les pays présents en Mer de Chine Méridionale dont Pékin considère qu’elle constitue à 80% des eaux territoriales chinoises du fait de la construction d’îles artificielles militarisées, risque bien de se heurter désormais à un ventre mou côté américain.

La mise à l'épreuve de la Chine

Aussi, les exercices militaires récents dans l’espace aérien de Taiwan par l’aviation chinoise et le discours de Xi Jinping aux cadres de la marine chinoise lors de sa revue des bases navales en Septembre, insistant sur le besoin de renforcer à la fois les équipements et l’entrainement des troupes navales d’assaut pourrait bien augurer d’une invasion de l’île. Le contexte n’aura en effet jamais été aussi favorable pour un passage å l’acte, tant sur le plan intérieur où la grande majorité des Chinois supportent ce projet que sur le plan extérieur. Quant à Hong Kong visée par des sanctions économiques et politiques drastiques par l’administration Trump, il est peu probable que le dialogue puisse soudainement infléchir la Chine qui grâce aux Lois de Sécurité Nationale a réussi à stopper toute contestation pro démocratie.

De grands changements sont donc à craindre dans cette partie du monde et un test par la Chine du nouveau dirigeant dès son investiture est plus que probable.

A suivre

 

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