La dissolution du Parti civique de Hong Kong, qui a été la deuxième plus grande formation de l'opposition, marque un tournant historique dans la politique de la ville.
Fin de l'opposition à Hong Kong, faute de combattants
Samedi 27 Mai, les 31 membres réunis en assemblée générale n’ont pas su trouver tous les candidats nécessaires à la constitution de la direction du parti et ont finalement voté pour son auto-dissolution.
Fondé en 2006 par six législateurs, le parti s'est battu pour le suffrage universel et l'État de droit, remportant plus de 70 sièges au Conseil législatif au cours de sept élections. Surnommé le "parti des avocats", il a longtemps tenté de soutenir une ligne sociale libérale, constitutionaliste. Le parti tenta même de présenter en 2007 un candidat pour le poste de chef de l’exécutif, malgré la quasi impossibilité de succès que lui imposait le mode électoral.
Cependant, la situation politique de Hong Kong s'est encore assombrie ces dernières années avec l'imposition de la loi sur la sécurité nationale par Pékin en 2020, qui cible les actes de sécession, de subversion, de terrorisme et de collusion avec des forces étrangères, en entrainant une volée de répression contre l'opposition.
Une absence d'opposition au parlement de Hong Kong
En 2021, quatre membres de base du Parti civique ont été inculpés de subversion en raison de leur rôle dans une primaire non officielle visant à sélectionner des candidats pour les sièges du Legco, ce qui a été décrit par les autorités comme faisant partie d'un complot visant à paralyser le gouvernement. Suite à cette annonce, l'ensemble des députés pro-démocratie de Hong Kong avaient pris l'option risquée de démissionner en masse, laissant du coup le champs libre aux législateurs pro-Pékin, ce qui n'a jamais été démenti depuis. En effet, outre le fait qu'ils n'ont pas été remplacés, le changement des règles électorales à Hong Kong en sélectionnant les candidats possibles selon des critères "patriotiques" a permis de redessiner totalement la composition du nouveau parlement, laissant 2 sièges seulement à l'opposition.
"Hong Kong aux patriotes": la réforme du système électoral adoptée
Auto-sabordage du parti démocrate à Hong Kong par ses fondateurs
Depuis, l'absence de prise réelle sur les décisions à Hong Kong ont achevé de démotiver les membres restant du feu Parti civique, "le manque de leadership et à des contraintes financières", faisant le reste selon son président et co-fondateur, Alan Leong Kah-kit. Leong a exhorté les résidents de Hong Kong à rester optimistes malgré cette dissolution. Les actifs du parti, seront donnés à des œuvres de charité une fois la liquidation terminée. Ronny Tong, l'un des co-fondateurs du parti qui a quitté le parti en 2015 pour poursuivre une voie politique plus centriste, a déclaré que la dissolution du parti était regrettable. Il a soutenu que le camp de l'opposition avait pris une voie plus radicale ces dernières années, ce qui pourrait avoir conduit Pékin à introduire la loi sur la sécurité nationale.