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Les États-Unis offrent 18 mois d'asile temporaire aux résidents de Hong Kong

joe biden à la tribunejoe biden à la tribune
Le président Biden ne changera pas de politique des Etats Unis vis à vis de la Chine
Écrit par Didier Pujol
Publié le 12 août 2021, mis à jour le 13 août 2021

Elle est la dernière en date d’une série de mesures prises par Joe Biden pour riposter à ce que son administration juge comme une érosion de l’État de droit de Hong Kong, l’ancienne colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997. Il ne se passe pas une semaine sans que les deux premières puissances mondiales, désormais engagées dans une course ouverte à la domination économique, technologique et militaire, ne s’accrochent.

Sursis de 18 mois à l’expulsion pour les Hongkongais

En réponse à ce qu'il estime être une atteinte de Pékin contre la démocratie sur Hong Kong, le président des États-Unis, Joe Biden, a ordonné jeudi 5 août un "report d’expulsion" d’un maximum de 18 mois aux résidents de Hong Kong se trouvant actuellement aux USA. Un "refuge" temporaire permettrait à ce qui pourrait être des milliers de personnes de prolonger leur séjour sur le sol américain, en invoquant des “raisons impérieuses de politique étrangère” et qui leur donnerait le droit de travailler aux États-Unis. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois a sans surprise fustigé dès le lendemain cette prise de position en début de semaine en indiquant que les "interventions anti-chinoises ne mèneront nulle part" et que "en offrant un soit-disant asile, ils (les Etats-Unis) essayent de faire du tort à Hong Kong, attaquer au passage la Chine et oeuvrent à détruire la prospérité et la stabilité de la ville."

La décision de l’administration américaine s’inscrit dans le cadre du programme de départ forcé différé (DED), qui n’offre pas la citoyenneté ni l’asile permanent, mais peut être renouvelé indéfiniment par un président. Les personnes de Hong Kong craignant d’être persécutées par la Chine pourraient donc obtenir un statut de réfugié. Des dizaines de milliers de personnes pourraient être éligibles à ce programme, dont des milliers avec des visas étudiants. Beaucoup souhaitent retourner à Hong Kong, mais cela pourrait prendre plus d’un cycle de 18 mois.

 

Etats-Unis asile permanent Hong Kong
@Nitish Meena unsplash.com

 

Les États-Unis s’allient au Royaume-Uni, Canada, Australie pour accueillir les Hongkongais 

Face aux préoccupations de la communauté internationale face à la loi pour la sécurité nationale imposée à Hong Kong par la République populaire de Chine, certains pays - dont le Canada et l’Australie - ont mis en place des mesures pour faciliter l’immigration des Hongkongais, en offrant notamment des permis de travail aux jeunes diplômés ou la résidence permanente dans le pays d’accueil.

Au début de cette année, le Royaume-Uni avait d’ailleurs décidé dès le 31 janvier de proposer des visas prolongés à des millions de Hongkongais ayant le statut de British Nationals (Overseas), leur permettant d'obtenir un visa de cinq ans. Ce visa leur permettra de vivre, travailler et étudier au Royaume-Uni, avec leur famille, et leur ouvrira la voie à un établissement permanent et la possibilité de devenir citoyens britanniques. Le Royaume-Uni avait estimé que près de 3 millions de familles hongkongaises pourraient bénéficier de ce visa.

 

Pour Joe Biden, un consensus entre démocraties est nécessaire pour faire front commun

Cette volonté d’octroyer un "asile" aux résidents de Hong Kong est selon la Chine, une attaque flagrante à la Loi de la République populaire de Chine sur la sauvegarde de la sécurité nationale dans la Région administrative spéciale de Hong Kong et la politique de la Chine à l’égard de Hong Kong.

Il ne se passe pas une semaine sans que les deux premières puissances mondiales, désormais engagées dans une course ouverte à la domination économique, technologique et militaire, ne s’accrochent. 

Joe Biden s’était rendu en juin dernier en Cornouaille au sommet du G7 pour renouer les liens transatlantiques brisés par Donald Trump. Son objectif était clair: ressouder l’alliance outre-Atlantique et mettre l’Europe dans le camp américain, celui de la démocratie contre les autocraties, comme il l’avait exposé au Congrès.

S’il est un sujet sur lequel le président américain ne corrigera pas la politique de Donald Trump, c’est la Chine. Estimant à la différence de son prédécesseur qu’un solide consensus des démocraties outre-Atlantiques est nécessaire pour faire front commun face à la plus grande des autocraties.

 

 

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