Alors que les mesures de distanciation existent déjà en ville depuis plusieurs semaines, limitant les sorties en groupes et tablées de restaurant à deux, le gouvernement vient d’annoncer la fermeture des plages publiques. À l’origine de cette mesure, un post d’internautes chinois choqués par les foules du week-end dernier.
Décision de fermer les plages confirmée mercredi
Ce n’est qu’à 15 h ce mercredi que le département des loisirs et de la culture de Hong Kong (LCSD) a annoncé qu’au-delà du fait que les plages publiques n’étaient plus surveillées, elles seraient interdites à l’accès à partir de jeudi 17 mars. Cette mesure avait déjà été mise en place en juillet 2020, alors que de nombreux Hongkongais avaient pris d’assaut les 42 plages publiques du territoire, en quête d’activités du fait de la fermeture des centres de spectacles et des salles de sport. Alors que le virus Omicron a récemment pris de cours les autorités en déclenchant un 5ème vague d’une ampleur encore inédite de 54 000 cas quotidiens à son pic, des mesures d’urgences ont été prises par Carrie Lam, incluant la construction de centres d’isolement express et la programmation d’un vaste plan de testing obligatoire des 7,4 millions d’habitants. Entre temps, Hong Kong est passé à 27 700 cas quotidiens et environ 220 décès, ceux-ci concernant principalement les personnes âgées dont une large part n’est toujours pas vaccinée, faisant de Hong Kong le plus fort taux de mortalité au Covid du monde. Les efforts se sont dès lors portés sur les patients les plus graves, saturant tous les hôpitaux de la ville et reléguant au second rang comme les initiatives de mass testing liées à la stratégie zéro Covid souhaitée par Pékin.
Les internautes chinois choqués
Profitant d’un week-end particulièrement ensoleillé, de nombreux Hongkongais se sont précipités dès samedi dernier sur les plages pour profiter des températures clémentes et s’aérer alors que presque toutes les entreprises ont mis en place le travail à domicile. Or lundi, un post totalisant 126 000 likes et 5 000 commentaires sur le réseau d'état chinois Weibo, fustigeait le comportement des habitants du Port des Parfums, les internautes pointant du doigt que les personnes sur les photos ne portaient pas de masques. "La Chine continentale a envoyé de l'aide à Hong Kong, et maintenant elle se brûle !", pouvait-on lire, suivi par "C'est à cause de Hong Kong si Shenzhen en est là". Ce post, supprimé depuis par les administrateurs de Weibo, faisait référence au lockdown de 17 millions de personnes à Shenzhen, située à quelques kilomètres du cœur de Hong Kong tandis que plusieurs villes en Chine procèdent aussi à des lockdown partiels ou totaux pour parer à la croissance exponentielle des cas. Suite à cette levée de boucliers, plusieurs médias locaux informaient que le département des loisirs envisageait de procéder à la fermeture des plages, sans que cette mesure ne soit confirmée officiellement jusqu'à hier.
La Chine aménage sa politique zéro Covid
L’expérience de Hong Kong semble avoir capté l’attention des autorités centrales puisque le manque de ressources médicales engendré par l’application de la politique zéro Covid a pénalisé la prise en charge des patients les plus fragiles. La large diffusion des auto-tests permettant aux familles craignant à juste titre d’être séparées en cas de résultat positif pour un membre a conduit de nombreux résidents à s’auto-isoler à domicile, tant que les symptômes graves n’apparaissent pas, allégeant la pression sur le système de santé. Aussi, les recommandations d'experts chinois viennent d'être adoptées, préconisant d'assouplir les règles sur l’hospitalisation de tous les cas positifs en la limitant aux seuls cas de symptômes avérés et supprimant les 14 jours d’isolement à l’hôpital lors de la convalescence pour la transférer à domicile. De même, la tolérance basse des tests d'anticorps pour considérer un cas négatif passe de 40 Ct à 35 Ct, suivant le modèle en vigueur en Europe. Cette semaine aussi, l’autorisation des pilules Pfizer contre les formes graves du Covid semble indiquer une nouvelle stratégie permettant de vivre avec la maladie en atténuant les symptômes au lieu de viser l’éradication, une tendance désormais majoritaire dans les pays du monde qui reprennent peu à peu leurs échanges et activités commerciales.
À suivre