Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

Covid-19 : La Chine connait une explosion record de virus Omicron

centre de test en chinecentre de test en chine
Testing dans un quartier de Shenzhen
Écrit par Didier Pujol
Publié le 14 mars 2022, mis à jour le 15 mars 2022

Alors que les différents variants semblaient jusqu’alors sous contrôle en Chine, le nouveau variant Omicron déclenche un nouvel épisode pandémique sans précédent, conduisant les autorités à aménager leur politique sanitaire.

17 millions de personnes confinées à Shenzhen

Dans la ville de Shenzhen, voisine de Hong kong, l’apparition de plusieurs centaines de cas a conduit le gouvernement local à décréter le lockdown ou confinement général de cette métropole de 17 millions d’habitants, l’une des plus grandes de Chine. À Shanghai, toutes les écoles ont été fermées et il n’est plus possible de rentrer dans la ville à moins de disposer de 3 tests négatifs lors des dernières 48 heures. À Yanji, au Nord-Est du Pays, près de la frontière Nord-Coréenne, les 700 000 personnes de la ville ont été mis en confinement forcé, tandis que Chanchun, ville industrielle de Jilin de 9 millions d'habitants, a été mise sous cloche depuis vendredi.

Le vaccin Sinovac inopérant face à Omicron

Alors que la Chine affiche un taux de vaccination de 87,4%, le vaccin Sinovac qui avait démontré des résultats légèrement supérieurs à 50% face aux premières souches du virus, a une bien moindre efficacité dans le cas d’Omicron, n’empêchant pas les symptômes de se développer, contrairement à la marque allemande Pfizer. En effet, selon une étude conduite par l’Université de Hong Kong, trois doses du vaccin de Sinovac aurait une protection de 8% au bout de 6 mois seulement face à Omicron, contre 77% pour trois doses de Pfizer sur la même période. À Hong Kong d’ailleurs, la totalité des décès récents de personnes vaccinées concerne des patients ayant reçu une ou plusieurs doses du Sinovac chinois. Face à ce constat, les autorités semblent avoir pris des mesures inédites en permettant l’homologation et la diffusion en Chine de la pilule anti-virale Paxlovid de Pfizer permettant de diminuer les formes graves de la maladie ainsi que les hospitalisations et le décès des personnes les plus exposées.

La politique zéro-covid en question

La stratégie chinoise qui avait jusqu’à présent montré son efficacité lors de la crise pandémique de 2020 est aujourd’hui mise à mal par le retour fulgurant du virus. En effet, les fermetures de villes entières, constructions d’hôpitaux temporaires pour soigner les malades, dépistages de masse et isolation stricte des cas grâce à des applications de suivi, semblent dérisoire face à la vitesse de propagation des nouveaux variants. Ainsi, la ville de Jilin, qui signale 500 cas, a déjà effectué 6 opérations de mass testing successifs. Or, l’accès à des vaccins ARN messager et médicaments ramenant les symptômes du covid à ceux d’un simple rhume hivernal pointe du doigt le retard pris par la Chine dans l’administration de ce type de solution qui permet au reste du monde de retrouver une vie quasi-normale par la mise en place de pass sanitaires. Un nouvel enfermement des centres urbains, alors que le pays lui-même a fermé ses frontières pourrait précipiter l’économie dans une phase de récession. Quant aux ressources médicales nécessaires à la mise en place d’un contrôle strict à l’échelle nationale, elles sont tout simplement insuffisantes dans de nombreuses régions. 

Et Hong Kong ?

La première annonce du gouvernement de mise en place d'un mass testing pour le milieu du mois de mars semble aujourd'hui de moins en moins précise, plus aucune date n'étant sur la table, alors que la ville se débat avec un taux de mortalité inédit parmi la population âgée dont une grande partie n'a pas reçu de vaccin. Les constructions précipitées de centre d'isolement "à la chinoise" pourraient bien ne pas trouver d'utilité, la Chief Executive ayant reconnu de pas envisager de les utiliser si rien ne la justifiait. Les mesures de distribution large de dispositifs d'autotest ont conduit de nombreux citoyens à s'isoler préventivement, une partie de la population craignant de se retrouver hospitalisée d'office, séparée des autres membres de la famille, voire même infectée à l'occasion des longues files d'attente devant les centres de quartier. Après avoir connu un pic aux alentours de 54000 cas, les contagions journalières sont retombées à 32 430 ce dimanche 13 mars, laissant entrevoir une fin de cet épisode vers la fin du mois d'avril.

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions