Le petitjournal.com a interrogé des Français de Hong Kong pour retranscrire au mieux la façon dont ils vivent les récents épisodes de la crise sanitaire liée au coronavirus à Hong Kong.
Le bracelet électronique
Julie est arrivée la semaine dernière à Hong Kong pour venir travailler: "Une fois arrivée à l'aéroport, on vous donne un bracelet et on vous demande de rentrer chez vous par le moyen de transport que vous souhaitez. Je suis restée en tout 30 minutes à l'aéroport en portant un masque et en me désinfectant les mains. Puis 30 minutes de taxi jusqu'a mon appartement".
Julie a remarqué des problèmes de fonctionnement de l’application reliée au bracelet: "L'application ne fonctionne toujours pas et cela fait presque 48h que je suis arrivée".
Pour sa part Julie respecte les consignes de confinement qui lui sont imposées pour une durée de 14 jours, mais son arrivée récente perturbe un peu sa quarantaine: "Je travaille pour l'instant de la maison et je commande tous les jours de la nourriture, que les livreurs déposent sur le pallier. Un ami va aller me faire des courses et je fais du sport comme je peux".
Gestion de crise à Hong Kong
Les avis sont partagés quant à la gestion de la crise politique et sanitaire dans le port aux parfums. Marion qui vit à Hong Kong depuis 6 ans trouvait au départ les mesures un peu drastiques mais elle a vite remarqué que ces mesures un peu coercitives étaient efficaces: "Nous nous sommes vite rendu compte que Hong Kong avait pris les meilleures décisions possibles et ici on n’a pas besoin des autorités pour faire appliquer les mesures, les gens sont disciplinés". Tout comme Christophe qui souligne les résultats encourageants de Hong Kong: "Je pense que le gouvernement a très bien réagi face à la situation et les résultats le démontrent bien".
Fabien, enseignant de langues asiatiques à Hong Kong, apporte une analyse plus nuancée dans la gestion de la crise par Hong Kong. En regard la gestion à travers le devise "un pays, deux systèmes": "Hong Kong a eu des bonnes réactions mais certaines trop tardives dictées par Beijing, comme notamment la fermeture des frontières".
Une quarantaine compliquée
Pour Marion qui a dû rentrer en France d’urgence pour l’hospitalisation de son enfant avant les mesures strictes décidées par Hong Kong, le retour dans le port aux parfums a été un peu compliqué: "Nous sommes en quarantaine à la maison depuis notre retour, ce n’est pas évident de jongler entre le télétravail, les enfants en bas âge et l’absence totale de sorties". Le plus angoissant pour Marion et sa famille concerne son enfant qui vient d’être hospitalisé: "Le plus difficile pour nous c’est de savoir que nous ne pouvons pas accéder à notre clinique ou notre bébé est suivi en cas d’urgence pendant la durée de notre quarantaine".
En revanche pour certains qui ne sont pas obligés de rester à leur domicile, comme les personnes restées à Hong Kong depuis le début, la vie quotidienne n’est pas très dérangée comme nous l’explique Christophe: "Ma vie n'a pas beaucoup changé depuis trois mois, je continue à sortir, prendre les transports publics, aller au restaurant".
Pour le télétravail, qui est maintenant préféré par le gouvernement, cela dépend de chaque situation: "Je travaille depuis un petit moment via Internet, mais l’activité professionnelle a fortement réduit. Beaucoup de gens se font licencier car la chute économique est trop forte". (Fabien), "Professionnellement je travaille pour un grand groupe et le télétravail est chose courante, cela n’est donc pas nouveau pour moi. En revanche, pour mon mari qui travaille pour une start-up, son avenir professionnel est incertain". (Marion)
Et l’après ?
Pour Fabien, la bataille géopolitique va être déterminante dans la suite des événements, le poids et l’influence de Pékin semble peser dans la balance: "Un mode de vie comme la Chine tente de s’installer", mais des facteurs extérieurs pourront avoir un impact sur le nouveau visage de la ville: "La réélection de Donald Trump sera aussi possiblement un facteur fort de la bataille géopolitique".
Marion voit avec philosophie l’après coronavirus à Hong Kong: "De toute épreuve sort du positif. Je pense que cet arrêt temporaire nous fait réaliser que nous vivons à 1000 à l’heure et qu’il est peut être temps de s’organiser différemment et modifier nos priorités".
Christophe reste positif lui aussi et espère que l’état mettra les fonds nécessaires pour relancer l’économie locale: "Je pense que d'ici quelques mois tout sera rentré dans l'ordre, le gouvernement va faire un maximum pour indemniser les gens".
Une chose est sûre, les Français, malgré la situation, relativisent, tentent de garder le moral pour affronter les difficultés quotidiennes: "Nous relativisons et positivons et sommes conscients que c’est le seul moyen de contrôler une telle épidémie. Hong Kong aura beaucoup souffert mais j’ai confiance en la force de cette ville pour se remettre debout» (Marion), "Psychologiquement je vais bien" (Julie). Même si certains sont plus inquiets quant à l’après et aux conséquences sociales de cette épidémie: "La France a un point commun avec Hong Kong : la crise sanitaire ne fait qu’amplifier une crise sociale et identitaire et cela va nourrir des extrêmes friands de ce genre de choses". (Fabien)
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