Fruit de la collaboration entre l’Institut National du Sport (INSEP) et le Hong Kong Sports Institute, la Fédération française de judo a fait escale à Hong Kong. Parmi la délégation : Sarah-Léonie Cysique, Margaux Pinot, Romane Dicko, Gévrise Emane et Larbi Benboudaoud. Du tatami au quotidien, cinq figures du judo français ont partagé leur vision du sport et de la vie avec la communauté française de Hong Kong.


Le judo, c’est l'école de la vie
Pour Sarah-Léonie Cysique, tout commence par un changement de regard. À 25 ans, la judokate guadeloupéenne, médaillée de bronze en individuel et d’or par équipes mixtes aux Jeux de Paris 2024, mesure le chemin parcouru. « Le sport m’a fait grandir physiquement bien sûr, mais surtout mentalement et humainement. Aujourd’hui, j’approche les situations avec plus de recul, plus d’ambition. L'après-Jeux n’a pas été simple, confie-t-elle. Il y a une forme de descente émotionnelle après une telle fête. Mais grâce à l’expérience de Tokyo, j’ai su gérer. » La suite ? Une reprise en douceur et un objectif déjà en ligne de mire : « Préparer les prochaines compétitions, reprendre le parcours des sélections olympiques… vers Los Angeles 2028. » Première découverte de Hong Kong pour elle, et coup de cœur immédiat : « La ville est magnifique, entre mer, montagne et buildings. Et les Français nous ont accueillis avec une chaleur rare. »
C’est un rêve de gosse que je coche
Margaux Pinot rayonne. À 30 ans, la championne du monde 2024 dans la catégorie des -70 kg savoure enfin le sommet d’un parcours acharné. « Devenir championne du monde, c’était un objectif que je portais depuis l’enfance. C’est une satisfaction immense, un apaisement même. » Après des médailles européennes, mondiales par équipes, elle vise désormais l’ultime distinction individuelle : l’or olympique. Mais au-delà des médailles, Pinot insiste sur ce que le judo lui a appris : « La résilience, la persévérance. L’humilité aussi. Ce sport ne laisse aucune place à l’ego : les échecs te ramènent vite à la réalité. » À Hong Kong, elle découvre un monde de contrastes, de hauteurs et de densité. « C’est impressionnant. J’ai hâte d’explorer un peu plus. » Et aux jeunes, elle lance : « Même sans viser le haut niveau, pratiquer le judo, c’est s’ouvrir aux autres, se découvrir soi-même. »
Le judo fait de meilleurs citoyens
Gévrise Emane n’est plus sur les tatamis de compétition, mais elle reste au cœur du judo français. Triple championne du monde et médaillée olympique à Londres, elle incarne aujourd’hui la transmission, comme vice-présidente de la Fédération. « Mon rôle, c’est de nouer des partenariats, de porter le judo pour tous, la formation des professeurs, les échanges avec les fédérations étrangères. » À Hong Kong, cette volonté de créer des ponts prend forme. Mais la championne tient à rappeler : « On ne vient pas seulement avec des médailles. On vient partager une philosophie. Le judo enseigne des valeurs profondes : le courage, le respect, l’amitié. Ce sont des leviers puissants, dans la vie comme dans le travail. » Première visite pour elle aussi. « La ville, la communauté française, l’accueil au consulat… tout est propice à construire quelque chose de durable. Et je suis convaincue qu’on reviendra. »
Le judo m’a constuit et fait traverser le monde
Larbi Benboudaoud, lui, n’a rien oublié de son propre parcours. Champion du monde en 1999, vice-champion olympique à Sydney, il a ensuite été sélectionneur de l’équipe de France jusqu’à 2024. Pour cette visite à Hong Kong, il encadrait la délégation française. « Le judo m’a façonné. C'est grâce au judo que je suis sorti de ma banlieue pour rencontrer des amis aux quatre coins du monde. » Lors de ce déplacement, il anime un séminaire de formation pour des professeurs hongkongais. « C’est l’autre force de la France : notre savoir-faire en matière de formation. Le judo français est une référence mondiale. » Le souvenir le plus fort de sa carrière ? « Sans hésiter, le titre olympique par équipes mixtes à Tokyo. Premier de l’histoire. Dans un contexte post-Covid, sans public, mais avec une intensité inégalée. » Aujourd’hui, il prépare une nouvelle mission : représenter le judo français à l’Exposition universelle d’Osaka en septembre.
Faites du judo, mettez vos enfants au judo !
Romane Dicko, 25 ans, n’a pas fini d’écrire son histoire. Déjà championne du monde en 2022, elle a remporté deux médailles olympiques à Paris 2024 : l’or par équipes et le bronze en individuel. « C’était fou de vivre ça à domicile. J’aurais aimé deux médailles d’or, mais je suis fière de ce parcours. Et maintenant, c’est cap sur Los Angeles. » À Hong Kong, elle est venue avec une mission claire : « Partager notre amour du judo. Transmettre aux enfants, échanger avec les profs. » Arrivée en avance pour quelques jours de visite, elle a été surprise par l’environnement : « On ne s’attendait pas à tant d’espaces verts. C’est une ville qui respire. » Et elle n’a qu’un mot pour les familles : « Le judo, c’est un sport qui donne confiance, qui enseigne le respect. »
Alors, on n'attend plus que vous. Comme l'indique Larbi Benboudaoud : "Le judo s'adresse à tous. que vous soyez petit, grand, homme, femme, jeune ou vieux, valide ou en situation de handicap, il y aura toujours une place pour vous sur le tatami."
Sur le même sujet
