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Avec Charles III et Liz Truss, quels changements pour la Chine ?

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@ukhouseoflords/Wikicommons
Écrit par Ayman Ragab
Publié le 20 septembre 2022, mis à jour le 21 septembre 2022

Après le remplacement de Boris Johnson par Liz Truss et le décès de la reine Elizabeth II, le Royaume-Uni se retrouve avec deux nouvelles personnalités à la tête de l’Etat. Ces changements induisent-ils une nouvelle politique de la part de la Grande Bretagne envers la Chine?

Le rôle symbolique du roi au Royaume Uni

L’arrivée de Charles III sur le trône ne devrait pas influer directement sur les relations sino-britanniques, le monarque ne détenant qu'un pouvoir exécutif limité dans le système britannique. Le monarque peut certes contribuer à développer de bonnes relations avec d’autres pays, comme ce fut le cas pour la reine Elizabeth au travers de ses nombreuses visites et réceptions d'état, mais les décisions politiques restent l'appanage du Premier Ministre et du Parlement. Le roi Charles III pourra par exemple effectuer des visites officielles en Chine comme ce fut le cas de sa mère qui ne s’est toutefois rendue qu’une seule fois à Pékin, et deux fois à Hong Kong, alors territoire britannique. Charles, alors Prince de Galles, a quant à lui visité la Chine à plusieurs reprises et a représenté la Couronne britannique lors de la Rétrocession de Hong Kong en 1997.

Le président Xi Jinping a été invité aux funérailles de la reine ce lundi, mais ne s’est y pas rendu, déléguant le vice-président Wang Qishan à sa place.

Des promesses électorales dures envers la Chine

La campagne électorale au sein du parti conservateur a vu Liz Truss l’emporter face à son concurrent Rishi Sunak. L’un des thèmes majeurs de la campagne a tourné autour de la future politique à adopter face à Chine.

Si les deux candidats étaient d’accord pour adopter une ligne dure face à Pékin, Truss tout comme Sunak ont enchéri de fermeté quant à leurs promesses vis à vis de ce pays.

Les propositions de Sunak incluaient la fermeture de tous les Instituts Confucius du pays, l'arrêt des partenariats entre universités britanniques et chinoises dans les cas où les échanges étant soupçonnés de contribuer au développement du potentiel militaire chinois.

Truss a quant à elle a appelé la Chine à "adhérer aux règles du commerce international", menaçant de mettre à mal la croissance économique chinoise. Celle-ci aurait aussi l'intention de désigner la Chine comme étant une "menace à la sécurité nationale", au même titre que la Russie, en lieu et place de la qualification de "compétiteur systémique". 

Pour les dignitaires hongkongais sanctionnés pour avoir contribué à la répression des militants pro-démocratie, la nomination de Liz Truss n’augure d'aucun changement, celle-ci risquant d'adopter une posture rigoureuse vis à vis du gouvernement pro-Pékin à Hong Kong.

Une relation sino-britannique dégradée...

Les relations bilatérales entre les deux puissances ont été particulièrement tendues ces dernières années, dues notamment dû aux inquiétudes exprimées par le Royaume-Uni concernant les entorses chinoises aux accords de rétrocession de Hong Kong, prévoyant le maintien de la liberté de la presse et l'évolution vers le pluralisme démocratique. L'autre sujet d'achoppement concerne la situation des droits de l'Homme en Chine et le soutien de la Grande Bretagne aux sanctions économiques souhaitées par les Etats Unis. 

A l'occasion des manifestations, le gouvernement britannique a étendu les conditions d’obtention d’un passeport British National Overseas pour les résidents hongkongais qui le souhaitaient, déclenchant des vagues de départs. Les détenteurs d’un tel passeport peuvent en effet prétendre à la citoyenneté britannique après une période d'adaptation leur permettant de travailler sur le sol du Royaume Uni.

...malgré une forte dépendance économique

La Chine et la Grande Bretagne restent des partenaires économiques et commerciaux de premier plan. La Chine est le cinquième partenaire économique de la nation insulaire, avec des échanges d'une valeur de 106 milliards de dollars US, importations et exportations comprises, durant les quatre derniers semestres. Le déficit commercial est cependant fortement en défaveur du Royaume-Uni, le montant total étant de 45 milliards de dollars US, un déficit qui n'a fait que de creuser ces dernières années, triplant au cours de l'année 2021. Les exportations britanniques vers la Chine ont baissé de 34% tandis que les importations de Chine ont elles augmentées de 38% sur la même année. De ce fait, de nombreux politiciens britanniques craignent une trop grande dépendance stratégique envers l'Empire du Milieu. Les appels à rééquilibrer la balance commerciale ont contribué à développer un discours plus agressif envers la Chine.

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