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Franck Dubosc à Hong Kong : "J'ai toujours voulu raconter des histoires"

Ces 30 novembre et 1er décembre, Franck Dubosc sera présent à Hong Kong pour présenter ses films « Un ours dans le Jura » et « Tout le monde debout ». A cette occasion nous avons échangé avec l’acteur et réalisateur sur sa passion pour le cinéma et les instants marquants de sa carrière.

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@Franck Dubosc
Écrit par Léane Gendraud
Publié le 29 novembre 2024

Le virus de la réalisation m’a piqué

Votre parcours a commencé en tant que comédien. Qu'est-ce qui vous a poussé à passer à la réalisation ?

Je crois que depuis le plus loin dont je me souvienne, j’ai toujours voulu être réalisateur. En tout cas raconter des histoires. Mais ma carrière d’acteur a commencé sans que j’ose me lancer dans la bataille difficile de la réalisation. Par peur sans doute de passer pour celui qui dirige les autres, et tout à coup me faire mal aimer. Puis un jour m’est venu l’idée du film « Tout le monde debout ». Et là je me suis dit celui-là, si je veux qu’il ressemble à ce que j’écris, il faut que je le réalise moi-même et je me suis lancé dans l’aventure. Depuis le virus m’a piqué. Et je n’ai eu qu’une envie c’est recommencer.

dubosc realisateur
@Franck Dubosc

Quels ont été les défis majeurs que vous avez rencontrés en tant que réalisateur par rapport à votre carrière d'acteur ?

Le plus gros défi c’est de vivre dans mes histoires 24 heures sur 24 et de ne pas oublier ma famille. Ensuite bien sûr embarquer les gens dans l’aventure. Toujours donner l’impression qu’on est sûr de là où on va.

C'est la première fois que j'écris à deux

Quel est votre processus d'écriture et de direction ?

Pour choisir un projet en tant qu’acteur ou réalisateur, le critère principal est que j’ai envie d’être spectateur de ce film.

Ensuite, je n’ai pas vraiment de procédé d’écriture. Je laisse aller le stylo et raconte l’histoire que j’ai envie de voir. Puis pendant la période d’écriture, chaque moment de ma vie est propice à une note, une idée de scène, une phrase, un mot que j’injecte dans l’histoire que je suis en train d’écrire. Je n’ai pas d’ailleurs pas de source d’inspiration définie. Tout peut m’inspirer une rencontre, un drame, un film, quel qu’il soit, un roman. Je ne sais jamais quand va venir l’inspiration. Très souvent, il m’arrive d’écrire une scène sans savoir qu’elle va être celle d’après.

Je me retrouve alors spectateur. Pour mon dernier film. « Un ours dans le jura », c’était un peu différent parce qu’il y a une histoire compliquée et beaucoup de fils à tirer. C’est d’ailleurs la première fois que j’écrivais à deux.

En fait, les étapes clés sont avant l’écriture en elle-même. Ce sont tous les moments passés à réfléchir sans forcément noter. En général, je commence à poser le film sur le papier quand je suis sûr d’aimer mon histoire. C’est ce moment-là qui est le plus difficile, être sûr de soi. Même si garder un peu de doute est toujours bénéfique.

ours

 

Proposer le rire sans l’imposer

Quels sont les éléments essentiels pour créer une comédie réussie ?

J’aurais envie de répondre simplement, qu’une comédie est bonne si elle est drôle. Mais si cela s’arrêtait là, ce serait trop simple. Ce que j’aime quand j’écris une comédie, c’est de ne pas imposer le rire, mais de le proposer. Laisse le spectateur décider s’il a envie de rire ou pas et ne surtout pas pointer du doigt là où il doit rire. Je dois lui donner l’impression que c’est lui qui décide, toujours.

Y a-t-il un moment particulier dans votre carrière qui vous a marqué ou qui vous a apporté une grande fierté ?

La première projection publique de « Tout le monde debout » au festival de l’Alpe d’Huez, (Festival de La Comédie) où j’ai entendu les gens rire tellement fort, et tellement souvent que je ne m’y attendais pas. Après la projection, certains sont venus me féliciter, mais je suis vite monté dans ma chambre d’hôtel, pour m’allonger sur mon lit et savourer seul ce plaisir. La pudeur m’a forcé à ne pas montrer mon bonheur. C’est idiot, mais c’est comme ça qu’est inscrit ce souvenir dans ma tête.

Ce qui est dur dans le handicap, c'est le regard des autres

Que souhaitez-vous transmettre aux spectateurs de "Tout le monde debout" ?

Quand ma mère s’est retrouvée dans une chaise roulante, son premier réflexe était de dire aux gens qui la regardaient : « c’est provisoire ». J’ai compris qu’elle avait honte de sa situation. Et j’ai voulu avec ce film dire qu’il fallait toujours regarder la personne avant le handicap. Le plus dur pour quelqu’un en situation de handicap, ce n’est pas toujours justement le handicap, c’est aussi le regard des autres.

Et puis surtout dans « Tout le monde debout » je pense que le plus handicapé des deux c’est Jocelyn. Empêtré dans ses a priori.

tout le monde debout

 

Il est formidable de rencontrer son public

Qu'est-ce que cela représente pour vous de participer à des festivals du film organisés par le réseau culturel Français comme au Hong Kong French Film Festival ?

C’est toujours formidable de venir rencontrer un public qu’on ne connaît pas. Ne pas rester sur ses rails. Aller chercher des « je t’aime », chez des gens qui semblaient si loin. On fait souvent ce métier pour être aimé par le plus grand nombre. Et quand on franchit les frontières c’est un plaisir énorme. La difficulté, c’est qu’on pleure souvent des mêmes choses, mais on ne rit pas des mêmes choses.

Avez-vous un message à faire passer à vos fans français de Hong Kong ?

Aimez-moi le plus longtemps possible et je vous promets de vous aimer encore plus longtemps. Chacun d’entre vous me rappelle la raison pour laquelle j’ai choisi ce métier : vous rencontrer.

 

Pour rencontrer Franck Dubosc, ou simplement pour le plaisir de voir ses films, rendez-vous le 30 novembre et le 1er décembre pour « Un Ours dans le Jura » (les détails ici), et le 1er décembre pour « Tout le monde debout » (les détails ici).

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