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Sécheresse, Nancy Pelosi à Taiwan, crise immobilière... l'été agité de la Chine

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@VDLC
Écrit par Le Vent de la Chine
Publié le 29 août 2022, mis à jour le 30 août 2022

Alors que l’été touche à sa fin, le moins que l’on puisse dire est que les dernières semaines ont été particulièrement mouvementées. Crise immobilière, visite de Nancy Pelosi à Taïwan, résurgence de la Covid-19, vague de chaleur et sécheresse… Autant de menaces à la stabilité sociale qui s’enchaînent au moment même où les dirigeants font tout leur possible pour les éviter, obnubilés par les enjeux du XXème Congrès de cet automne.

Crise de confiance sur l'immobilier chinois

Après la révolte des petits épargnants ayant vu leurs économies gelées par plusieurs banques du Henan victimes de fraude, la rébellion mi-juillet de dizaines de milliers d’acheteurs de logements sur plan, refusant de payer les mensualités de leur crédit immobilier tant que le chantier de construction de leur appartement ne reprendrait pas, est venue fragiliser un marché déjà chancelant. Cette situation est la conséquence directe des mesures imposées par Pékin visant à limiter l’endettement galopant des promoteurs immobiliers, poussant bon nombre d’entre eux au défaut de paiement. Face à l’ampleur du boycott populaire, le gouvernement a ordonné aux banques de faire preuve de davantage de souplesse vis-à-vis des promoteurs, mais il y a peu de chance que cela suffise à réinstaurer un climat de confiance sur le marché.

Croissance revue à la baisse 

Il n’y a pas que les ventes immobilières qui sont à la peine. La production industrielle, les ventes de détail et l’investissement ont tous ralenti au mois de juillet. Geste inattendu, la Banque Centrale s’est résolue mi-août à abaisser deux de ses principaux taux directeurs. Or, là encore, les économistes jugent que cela ne sera pas suffisant pour enrayer la décélération économique. Après avoir échappé de justesse à la contraction au 2ème trimestre (+0,4%), l’économie chinoise peine à se redresser. Dans ces conditions, l’objectif officiel d’une croissance annuelle du PIB d’environ 5,5 % semble hors d’atteinte (3% serait plus réaliste).

150.000 touristes bloqués à Hainan

Le maintien coûte que coûte de la politique « zéro Covid » n’aide en rien. Cette fois-ci, ce sont les touristes en escapade au Tibet, au Xinjiang et sur l’île tropicale de Hainan, où la Chine entière aime se retrouver depuis la fermeture des frontières début 2020, qui en ont fait les frais. Face à une flambée des cas, les autorités locales ont alors ordonné le blocage de l’île, empêchant 150 000 touristes de rentrer chez eux. Alors que les plaintes s’accumulent sur les réseaux sociaux, le Quotidien du Peuple est venu rappeler à tous le 24 août que « les avantages de la politique sanitaire actuelle outrepassent ses inconvénients » et « qu’abandonner cette stratégie aurait un effet dévastateur sur l’économie et la société chinoise ». Mais n’est-ce pas déjà le cas ?

Sécheresse sans précédant en Chine

Comme si cela ne suffisait pas, une vague de chaleur inédite depuis 1961 ans s’est abattue sur le pays. À Chongqing (cf photo) et dans le Sichuan, les habitants suffoquent sous des températures dépassant les 40°C. En parallèle, une bonne partie des récoltes d’automne de riz et de maïs sont menacées par la sécheresse tandis que les barrages hydroélectriques tournent au ralenti par manque de précipitations (-40% par rapport à l’an passé). C’est un véritable fléau pour cette province qui dépend à 82% de l’énergie l’hydraulique pour ses besoins électriques.

La Chine touchée par les problèmes énergétiques

Ce déficit énergétique a conduit les autorités à imposer un rationnement aux usines, ce qui devrait avoir un impact non négligeable sur la production et diverses industries (chimie, automobile, panneaux solaires, aluminium, semi-conducteurs…). Le Sichuan exportant un tiers de son électricité vers les provinces voisines et la région de Shanghai, ces dernières se retrouvent à leurs tours contraintes de réduire leur consommation… Cette nouvelle pénurie électrique vient rappeler que l’hydraulique, source d’énergie renouvelable la plus stable, dépend malgré tout des caprices de mère Nature et qu’ils risquent d’être de plus en plus fréquents dans les années à venir à cause du réchauffement climatique. Un constat sans appel qui pourrait bien signer le retour en grâce momentané du charbon, comme en Europe…

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