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Brutalité et impunité de la police à Hong Kong

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@Unsplash/Chromatograph
Écrit par Didier Pujol
Publié le 8 septembre 2020, mis à jour le 8 septembre 2020

Ce Dimanche, les images de la police de Hong Kong plaquant violemment une jeune fille de 12 ans ont choqué l’opinion, occasion de revenir sur les épisodes de brutalité policière, pour la plupart exonérées par la justice ou les rapports administratifs.

Jeune fille de 12 ans

Alors que Pamela, 12 ans, se déplaçait avec son frère ainé à Yaumatei ce dimanche pour, indique sa famille, acheter des fournitures scolaires, la résidente de Waterloo Road à Kowloon s'est retouvée prise dans une opération de police. C'est alors qu'elle a la mauvaise réaction de vouloir partir en courant. Elle est aussitôt poursuivie par les policiers qui vont devant les caméras des passants, plaquer violemment la jeune fille au sol. Les réseaux sociaux vont, dès dimanche soir, s'emparer de la vidéo qui va choquer les internautes. Revenant sur son compte Twitter sur cet épisode en début de semaine, la police assurera pourtant avoir en la matière utilisé la "force minimum" devant un comportement qualifié de suspect. Cette façon d'agir n'est pas un cas isolé depuis que la contestation s'est emparée de Hong Kong en 2019, les forces de l'ordre employant régulièrement la méthode forte sans être pour autant inquiétées.

 

L'attaque de Yuen Long

L’attaque qui a eu lieu le 21 juillet 2019 à Yuen Long par des membres de triades sur les passagers d’un métro sans qu’il y ait d’intervention de la police avant la fuite des auteurs a soulevé la colère et l’indignation, faisant porter les soupçons de collusion entre la police et les triades. Or dans les 500 pages du rapport du 15 mai 2020 de l’IPCC, l’organisme interne chargé d’enquêter sur les actions des forces de l’ordre, près de 80 pages expliquent l’absence de liens entre les actions des hommes armés en blanc et la police dont les pratiques sont au contraire jugées adaptées, bien que "susceptibles d’améliorations". Rappelons que l’attaque de Yuen Long a fait 45 blessés et que plusieurs témoins et vidéos (ci-dessous) montrent la présence sur les lieux des triades plusieurs heures avant l’attaque ainsi que des personnalités pro-Pékin telles Junius Ho félicitant les agresseurs à la sortie de la station de métro. Le dernier rebondissement de cette affaire est l'arrestation le 26 août 2020 de Lam Cheuk-ting, député pro-démocratie, blessé dans le métro ce jour là, pour "participation à une émeute" (rioting).

 

Tirs à balles réelles

Le 1er octobre 2019, à la sortie du métro de Sai Wan Ho, un policier faisait feu sur un militant impliqué dans une opération de ralentissement des transports. À 7h30 du matin circulait ce jour des vidéos prises par les passants montrant un homme se faire tirer dessus dans le bas-ventre avant de se faire immobiliser au sol par deux policiers, alors qu’il baignait dans son sang. Aucune raison apparente pour l’usage de son arme à feu par l’agent des forces de l’ordre, le manifestant étant désarmé, comme l’ont montré des extraits vidéo de l'événement. Le jeune homme de 21 ans, Chow Pak-kwan, sera finalement envoyé à l’hôpital et perdra un rein et une partie du foie. Le 30 juin 2020, un juge de Hong Kong conclura qu’il n’y a pas eu de faute de la part du policier et condamnera Chow Pak-kwan pour tentative de vol d’une arme de service. 

 

Arrestation de Jimmy Lai 

Le 10 août 2020, le déploiement massif de force pour l'arrestation du patron de presse Jimmy Lai, impliquant quelques 100 policiers, l’emmenant ainsi que trois autres personnes menottées devant le personnel médusé de la rédaction du journal pro-démocratie Apple Daily a frappé les esprits. Ce jour-là, une quinzaine de boites de documents sont saisies, censées étayer les rapports du journal avec les puissances étrangères et incriminer Jimmy Lai au titre des nouvelles lois de sécurité. Outre l’aspect spectaculaire de l’arrestation qui sonne comme un avertissement à destination des médias, la revue systématique par une poignée de policiers en dehors de tout mandat des bureaux des journalistes a surpris les observateurs. Le fait le journal enquêtait depuis le mois de mai sur les opérations immobilières illégales de Chris Tang, le chef de la police de Hong Kong est peut-être lié à cette perquisition.

 

 

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