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HUMANITAIRE - De la décharge… à l’école, le combat de «Pour un Sourire d’Enfant»

Écrit par Lepetitjournal Hong Kong
Publié le 22 janvier 2010, mis à jour le 22 mars 2010

Pour continuer notre série d'articles rédigés par les élèves de Seconde du Lycée Français International de Hong Kong suite à leur voyage scolaire au Cambodge, nous vous proposons aujourd'hui un article sur le travail des ONG et en particulier celui de l'association «Pour un sourire d'enfant»

Photo : FD. Sages et disciplinés, les élèves de PSE savent que cette école est pour eux une chance inespérée.

Nous avons visité de nombreuses ONG au Cambodge, dans des domaines d'actions variés. L'une des plus étonnantes et actives est sûrement «Pour un sourire d'enfant». Son objectif depuis plus de 15 ans est de sortir les enfants des décharges publiques de Phnom Penh.

L'enfant qui a faim doit être nourri.
L'enfant malade doit être soigné.
L'enfant maltraité doit être protégé.
L'enfant exploité doit être secouru.
L'enfant abandonné doit être recueilli.

Tout enfant doit connaître un jour la tendresse d'un regard d'amour posé sur lui. 
(Déclaration des droits de l'enfant, 1989).

Des droits quotidiennement bafoués
Malheureusement, ces droits fondamentaux ne sont pas du tout respectés dans certaines parties du Cambodge, comme dans de nombreux autres pays. En 1995, Christian et Marie-France des Pallières, jeunes retraités, découvrent le monde des décharges de Phnom Penh, où des enfants travaillent encore jour et nuit à ramasser des ordures pour survivre. Malgré leur travail acharné, ces enfants n'ont pas souvent de quoi manger. Ils sont obligés de chercher de la nourriture pourrie ou extrêmement sale au milieu des détritus qui dégagent une odeur pestilentielle !
Ces enfants font un travail horriblement déplaisant et dangereux. Dans un film-reportage qui nous a été projeté lors de notre visite, une enfant raconte : «On ramassait des déchets avec mon amie quand un bulldozer est arrivé, mon amie s'est fait coincer, j'ai fait signe au chauffeur d'arrêter mais il ne m'écouta pas? elle est morte écrasée». Une autre enfant révèle : «On ramassait les ordures quand mon amie est tombée dans un trou enflammé?». Il est fréquent en effet, que des feux couvent sous les ordures, creusant des pièges mortels.

Des violences familiales
En plus de leur pauvreté, ces enfants subissent les agressions de leurs parents qui ont vécu la période des Khmers rouges et leur endoctrinement. De ce fait, ces adultes sont durs et violents. Des enfants ont voulu témoigner des horreurs que leur faisaient subir leurs parents : «Un jour mon père prit mon petit frère, et lui enfonça un clou dans l'oreille», balbutie une petite fille les larmes aux yeux. «Un soir, nous sommes revenus à la maison, mon père nous emmena, mes quatre s?urs et moi, chez un monsieur et?» et la tension trop insupportable l'empêche de terminer. Il y a ainsi une multitude de choses horribles qui se passent au sein des familles cambodgiennes, des atrocités trop longtemps restées dans l'ombre, réminiscences du génocide perpétré par les Khmers Rouges. Il est nécessaire d'en être conscient? et d'agir.

L'aide du couple des Pallières
En voyant la détresse de ces enfants, le couple des Pallières a décidé de les aider coûte que coûte. Après avoir éliminé les obstacles qui se présentaient, ils créèrent l'association : «Pour un sourire d'enfant» ou «PSE». Grâce à ces jeunes retraités, des enfants ont désormais une lueur d'espoir. Cette ONG a de multiples programmes : scolarisation, formation professionnelle, hygiène, nutrition, soins médicaux, protection, activités extra scolaires et aide aux familles. Aujourd'hui, 4.000 enfants ont intégré l'école publique, 1.000 enfants sont en centre de rattrapage pour ceux qui ont été scolarisés très tard (deux niveaux par an), et plus de 50 jeunes sont en université. De plus, après l'école, il est possible de faire une formation dans des domaines différents : hôtellerie et restauration, coiffure, spa, esthétique, assistante maternelle, employé de maison, secrétariat, gestion, commerce, management, programmation informatique, jardinage, maintenance automobile et métiers du bâtiment. Pour une meilleure formation, les élèves s'entraînent avec des volontaires ou dans le restaurant-école «Le Lotus Blanc». De ce fait, ils acquièrent une expérience et un savoir-faire avancés. Pour l'école, c'est près de 9.000 repas par jour qui sont servis. 20.000 enfants sont soignés par 48 assistants ou spécialistes médicaux, utilisant deux bus et deux infirmeries. Les des Pallières comptent aussi sur le parrainage, les donations ainsi que le bénévolat pour aider ces enfants à avoir une vie meilleure. Grâce au parrainage, en effet, il est possible de prendre en charge tous les frais d'un enfant scolarisé pendant un an. Cependant, un jeune en formation ou en université compte pour deux parrainages. Les enfants font tout pour réussir mais ils ont besoin d'aide, c'est pour cela que Christian et Marie-France sont là. Il reste encore beaucoup à faire et des enfants vivent encore dans les décharges avec l'espoir d'aller un jour à l'école plutôt que de vivre au milieu des déchets.

Romain Jamet, 2B (www.lepetitjournal.com/hongkong.html), vendredi 22 janvier 2010

 

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Publié le 22 janvier 2010, mis à jour le 22 mars 2010

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