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Thousand Faces of Dunjia - fresque fantastique et Kung Fu

Thousand Faces of Dunjia - Ni Ni Thousand Faces of Dunjia - Ni Ni
Thousand Faces of Dunjia - actrice Ni Ni
Écrit par Arnaud Lanuque
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 18 février 2021

Le clan Wuyin tente de repousser une invasion de créatures extra-terrestres. Afin d’y arriver, ils sont à la recherche de leur futur meneur, seul à même de les conduire au Dunjia, un artefact surpuissant. Quand ils finissent par le trouver, ils réalisent qu’il s’agit d’une jeune fille à moitié folle se métamorphosant ponctuellement en une créature sauvage…

Avant que Yuen Woo Ping devienne célèbre pour avoir supervisé les chorégraphies de la trilogie Matrix, celui-ci s’était imposé à Hong Kong depuis deux décennies comme un réalisateur majeur de films d’action. Une de ses œuvres les plus emblématiques s’intitule Miracle Fighters. Réalisée en 1982, l’œuvre ajoutait à une formule de comédie Kung Fu alors bien fatiguée une grosse dose de fantastique pour un résultat décapant. Thousand Faces of Dunjia se veut un remake de ce film culte.

Passer ce classique à la moulinette numérique des grosses co-productions avec la Chine pouvait légitimement faire craindre le pire. Sauf qu’à la production, on trouve Tsui Hark. Or, le réalisateur génial s’est fait une spécialité de produire des remakes supérieurs aux originaux.    

 

Thousand Faces of Dunjia

 

L'influence de Tsui Hark

Qu’on ne s’y trompe pas, même si Yuen Wo Ping est le réalisateur de ce Thousand Faces of Dunjia, c’est avant tout la marque de son producteur, Tsui Hark donc, qui transparait. On retrouve toutes les caractéristiques habituelles de son œuvre dans le film : personnage féminin fort, univers Wu Xia riche, idées déjantées en pagaille, large dose de comédie… Pas étonnant quand on voit qu’il est crédité à la production mais aussi au scénario et à la musique ! Les plus connaisseurs savent que Tsui Hark a également tendance à prendre les choses en main lors des tournages de ses productions. Ils ne seront donc pas surpris d’apprendre que, les habitudes ayant la vie dure, c’est ce qui s’est à nouveau produit ici. On peut donc légitimement qualifier Yuen Woo Ping de simple exécutant, en plus d’être la caution morale du remake.

Dans ces conditions, on ne sera pas surpris que Thousand Faces of Dunjia n’entretienne scénaristiquement que très peu de rapport avec son prédécesseur. Hormis quelques attitudes chez certains personnages secondaires et une poignée de références discrètes, l’histoire racontée ici n’a rien à voir avec celle de Miracle Fighters. Blockbuster chinois oblige, l’échelle de la menace est ici bien plus grande, tout comme ses manifestations. C’est toute la terre qui est en danger et les destructions concernent des villes entières. Probablement pour camoufler son intrigue basique, la narration est parfois confuse, multipliant les personnages et les déplacements dans des lieux différents. 

Mais l’intérêt du film est de toute façon ailleurs. Il est dans les qualités récurrentes propre aux œuvres de Tsui Hark et qu’on retrouve ici avec plaisir : un rythme enlevé, une direction artistique sans fard, une inventivité constante dans les créatures et les pouvoirs des protagonistes. En plus de ces grands classiques du cinéaste, on note également un importante dose d’humour faisant parfois penser à Stephen Chow (serait-ce l’effet secondaire de leur collaboration sur Journey to the West : The Demon Strikes Back ?) et qui permet de faire passer plus aisément les quelques grosses ficelles du scénario. Si on ajoute à cela des personnages attachants (dont Libellule, une héroine Harkienne typique), ce remake sait s’attirer la sympathie des spectateurs en dépit de ces quelques menus défauts. 

 

 

 

Arnaud Lanuque
Publié le 10 janvier 2018, mis à jour le 18 février 2021

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