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3 femmes belges aux métiers atypiques à Hong Kong

Plus de 1 000 Belges vivent à Hong Kong, nous en avons rencontrées trois pour qu’elles nous parlent de leur vie, ici, de leur métier inspirant et de leur lien avec Hong Kong et la Belgique.

3 belges hong kong3 belges hong kong
Katerin, Marianna et Inès
Écrit par Laureen Duchesne
Publié le 27 février 2024, mis à jour le 4 mars 2024

Hong Kong, je me suis dit pourquoi pas

Qu’est-ce qui vous a amenée Hong Kong ?

Katerin :  en 2012, j’ai été diplômée en architecture d’intérieur en Belgique. J’ai décidé de partir explorer le Japon et là-bas, un ami m’a proposée de l’accompagner à Hong Kong, c’était en décembre au moment de la Business of Design Week. Et là j’ai appris que la Belgique allait être le pays partenaire pour l’année suivante, j’ai rencontré la coordinatrice en Belgique et je suis devenue son assistante !  C’est comme ça que je suis venue à Hong Kong pour préparer la Design Week pendant 4 mois puis j’ai dû rentrer. Mais j’avais rencontré celui qui allait devenir mon mari et j’avais adoré Hong Kong. De retour en Belgique, à la tombola d’une petite fête pour le Nouvel An chinois, j’ai gagné deux billets pour Hong Kong ! C’était un signe. Donc je suis revenue et le jour de mon anniversaire j’ai été engagée dans un cabinet d’architecture très créatif et intéressant.

Marianna : c’est avant tout le gout du nouveau, de l’aventure. Mon mari a décroché un post-doctorat à la CUHK donc on a pris la décision très vite, je me suis dit « pourquoi pas », et on est arrivés avec nos deux enfants de 3 et 4 ans, en septembre 2023. On a décidé de s’installer à Tai Po pour le côté plus local et nature.

Inès : j’ai toujours pensé que la Belgique était un peu trop petite car très tôt j’ai eu le virus de l’aventure et du voyage. Je suis arrivée à Hong Kong en 2000 car mon fiancé avait trouvé un boulot et que moi, j’avais cette liberté de m’installer où je voulais pour pratiquer mon métier, ostéopathe. Bien sûr, au début le but c’était de rester quelques années.

J'ai créé ma marque à Hong Kong

 

Katerin Theys, designer.
Katerin Theys, designer. 

Parlez-nous du métier que vous exercez.

Katerin : j’ai toujours été passionnée de couture, à 7 ans, j’ai reçu ma première machine à coudre. Et en tant qu’architecte d’intérieur à Hong Kong, je travaillais avec beaucoup de beaux tissus et matériaux pour les fournitures des hôtels et c’est comme ça que j’ai commencé à fabriquer des vêtements pour moi-même, et les gens me demandaient souvent où j’achetais mes tenues. Donc en 2019, j’ai créé ma marque et j’ai commencé à faire une pièce pour moi et une pièce en plus, pour voir si des gens étaient intéressés. Hong Kong et l’Asie pour ça c’est génial car je trouve beaucoup de beaux tissus et aussi j’en fabrique moi-même, chaque création a son histoire. Aujourd’hui, je suis très contente, ça fonctionne très bien. J’ai une boutique à Hong Kong dans un magasin de meubles design depuis mai 2023 et j’ai 4 boutiques en Belgique. La semaine prochaine je vais en Belgique présenter ma collection d’été.

Marianna : J’ai plusieurs casquettes, déjà je suis maman à temps plein ! Et puis je suis consultante freelance, je fais de la recherche sur l’impact de politiques sociales et culturelles. J’ai un éventail d’intervention très large. Par exemple j’ai travaillé sur la réinsertion de jeunes personnes qui vivaient dans des orphelinats à Londres ou encore sur l’impact du Covid sur différents projets culturels. Quand je suis arrivée à Hong Kong, je me suis intéressée au patrimoine culturel, avec des projets comme PMQ ou Tai Kwun, sur l’impact de telles rénovations pour les visiteurs mais d’un point de vue communautaire et architectural.

Et ces dernières années, le côté artistique me manquait. Donc en 2008, avec mon mari, on a fondé le studio Cromostudio, on fait de l’exploration par la photo de concepts philosophiques. On a fait par exemple une série sur le personnage de Stavrògin de Dostoïevski, un personnage très obscur dont on ne connait pas trop les intentions, et donc ce sont des photos où on ne sait pas trop ce que c’est, avec des couleurs très saturées. Et plus récemment on a fait un projet sur les grandes villes, Die Herde, autour du concept de cosmopolitisme. Maintenant on développe un tout nouveau projet, en relation avec Hong Kong et la Chine, avec de la photo et de la calligraphie.

Inès : à mon arrivée en 2000, j’étais la première ostéopathe à Hong Kong. Ça vient du Royaume Uni et à l’époque y avait encore beaucoup d’Anglais ici donc ils étaient très heureux qu’une ostéopathe arrive dans la ville. J’ai commencé dans un cabinet. Puis, en 2015, j’ai décidé de créer ma propre clinique : une clinique de médecine douce orientée vers le bien-être des femmes et des enfants. On est plusieurs praticiens (dont cinq à parler français) à pratiquer dans divers domaines comme l’ostéopathie, l’acupuncture, le massage ou la kinésithérapie postnatale. Et on se concentre sur les femmes, la maternité, les bébés car quand je suis arrivée j’ai vu que ça manquait ici, la plupart des cliniques à Central étaient orientées vers les hommes et les problèmes liés au sport.  

À Hong Kong, tout est plus simple

peinture
Stavrògin série de Marianna, Cromostudio.

Comment trouvez-vous la vie à Hong Kong ? Qu’est-ce qui vous manque de la Belgique ?

Katerin : la vie à Hong Kong est très facile, avec un grand sentiment de sécurité et il y a toujours quelque chose à faire. C’est une culture très intéressante et les gens sont très gentils, j’adore vivre ici. Bien sûr ma famille en Belgique me manque. Mais je prends un peu le meilleur des deux. Quand je suis en Belgique je pense que ma maison est à Hong Kong et quand je suis à Hong Kong, je pense que c’est la Belgique.

Marianna : Je suis très curieuse et gourmande donc Hong Kong ça a tout de suite été une sorte de paradis culinaire pour moi (même si les pâtisseries belges me manquent). Le deuxième aspect que j’ai apprécié en arrivant, c’est la simplicité des démarches administratives par rapport à la Belgique ou l’Angleterre. Ça donne un sentiment d’être les bienvenus. Un autre aspect qui m’a marquée c’est le nombre de helpers, il y a du positif et du négatif mais c’est impressionnant quand on arrive d’Europe.

Inès : j’adore toutes les possibilités professionnelles, la liberté dans le choix des loisirs, et la facilité de tout connecter. Il y a peu de villes dans le monde où l’on peut faire du ski nautique le matin, prendre un lunch dans la ville, faire une hike dans les collines l’après-midi, et aller voir un concert le soir, c’est très divers, et pour ça Hong Kong super. Aussi, j’adore l’aspect multiculturel, on rencontre des gens très intéressants qui choisissent tous d’être ici et qui aiment leur vie ici. Et ça crée une énergie positive. Ce qui me manque de la Belgique, je dirais l’été indien, les terrasses jusque 22h, les longues plages à la côte et les longues journées de lumière en été, le printemps.

Ines ostheopathe hong kong
Inès, ostéopathe et directrice de la Round Clinic.

Quels sont vos liens avec la communauté belge (et vos bonnes adresses belges) à Hong Kong ?

Katerin : en novembre, j’ai exposé ma collection lors des Belgian Days à PMQ. Côté adresses, il faut reconnaitre qu'on est moins gâtés que les Français. 

Marianna : j’ai rencontré les premiers Belges en novembre lors des Belgian Days et puis un jour je mangeais avec ma famille à Kowloon Tong et j’ai échangé avec une Hongkongaise qui, par hasard, travaillait justement au Consulat, donc par elle, j’ai rencontré le consul qui m’a introduite à d’autres Belges « créatifs ».

Inès : Longtemps j’ai été dans le comité du Belgian Club, j’ai toujours aimé rencontrer d’autres belges, connaitre leur histoire jusqu’à Hong Kong. Côté adresses, il y a deux Belges super sympas qui ont ouvert un bar avec le plus grand choix de bières belges et quelques plats belges, c’est Belly and the Beer à Central.

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