Le Vietnam entend transformer son industrie de sous-traitance en véritable levier de développement économique : après des décennies d’assemblage, le pays vise désormais des productions à plus forte valeur ajoutée, en s’appuyant sur l’attractivité des investissements étrangers, les accords de libre-échange et une politique industrielle ambitieuse.


Un secteur clé qui s’impose au Vietnam
Le secteur de la sous-traitance au Vietnam connaît une forte expansion. Selon le Ministère de l’Industrie et du Commerce du Vietnam, le pays compte plus de 40.000 entreprises actives dans ce domaine, ce qui représente près de 10% du total des entreprises industrielles. La présence de groupes internationaux comme Samsung Electronics, Canon Inc., Intel Corporation ou Bosch GmbH a permis l’émergence de fournisseurs vietnamiens capables d’intégrer les chaînes mondiales de production.
Le défi de la montée en gamme
Malgré ces bons résultats, la majorité des entreprises locales reste cantonnée à des technologies de niveau moyen ou bas et se concentre encore sur des opérations d’assemblage ou de sous-traitance simples. Les investissements en recherche et développement restent faibles, et l’accès aux composants stratégiques ou aux processus de conception demeure limité, ce qui freine la compétitivité.
Accords internationaux et avantage géographique
Le Vietnam bénéficie d’atouts géographiques et structurels : une position stratégique en Asie du Sud-Est, un environnement d’investissement de plus en plus stable, et un vaste réseau d’accords de libre-échange (16 accords de “nouvelle génération”) qui lui ouvrent des marchés clés. Ces accords permettent aux entreprises vietnamiennes d’utiliser les règles d’origine pour tirer parti d’avantages tarifaires à l’export, tout en rendant le pays plus attractif aux investissements directs étrangers (IDE) de qualité.
Une stratégie nationale à l’horizon 2030-2045
La montée en gamme de la sous-traitance fait partie intégrante de la stratégie industrielle nationale. La résolution numéro 23-NQ/TW du Politburo fixe une vision jusqu’en 2045, en faisant l’industrie de sous-traitance un pilier de la modernisation du pays.
Le défi est désormais de mobiliser les acteurs vietnamiens pour qu’ils progressent réellement vers des métiers à plus forte valeur ajoutée, tout en amenant les grands groupes étrangers à faire davantage appel à des fournisseurs locaux de rang supérieur.
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