Édition internationale

GRECE – Des histoires de dettes

La zone euro a mis la pression sur la Grèce, qui a toujours autant de mal à respecter ses engagements. Sa dette est incontrôlable et les négociations entre les responsables politiques grecs et ses créanciers, sont au point mort

(Photo Aris Messinis/AFP)

La Grèce est toujours dans la tourmente. Alors qu'une nouvelle tranche de l'aide promise à Athènes est toujours en attente de versement, les relations entre le pays et ses créanciers sont tendues et les négociations bloquées. Ce qui a amené le chef de file des ministres des Finances de l'Union monétaire, Jean-Claude Juncker, a tapé du poing sur la table : "Nous appelons le gouvernement grec et la troïka (Fonds monétaire international, Commission européenne et Banque centrale européenne, ndlr) à se mettre d'accord dès que possible sur les principaux paramètres d'une nouveau programme d'ajustement ambitieux". Le but est de trouver un accord pour permettre à la Grèce de tenir ses engagements de réduction des déficits, malgré la dégradation économique continue du pays, empêtré dans la récession.

Des mesures insuffisantes
Malgré la création de plusieurs taxes, "le programme [budgétaire] grec a dérapé", a admis lundi Jean-Claude Juncker. Il manque encore près de 900 millions d'euros à la Grèce pour tenir ses objectifs de recettes, pour le budget de l'année 2011. Quant aux revenus, ils ont été inférieurs de 1,7% à ceux de 2010.
Mais pour le commissaire aux affaires économiques européen, Olli Rehn, il est nécessaire pour Athènes d'"accélérer la mise en place de réformes structurelles pour renforcer son économie et sa croissance". Si le dynamisme économique ne revient pas, le nouveau programme de 130 milliards de prêts européens promis l'an dernier à la Grèce, ne pourra commencer à être versé, a-t-il prévenu.

Réduire la dette du pays
Pour toutes les parties, il est admis que la Grèce ne pourra pas rembourser l'intégralité de sa dette. Le gouvernement négocie en ce moment avec ses créanciers pour trouver un accord sur sa réduction. Le but est de réduire de 100 milliards d'euros la dette détenue par les organismes privés (banques et fonds d'investissement) pour ramener la dette publique globale à 120% du PIB à l'horizon 2020. Comment ? En créant de nouveaux titres d'obligations. Mais la Grèce et ses créanciers ne parviennent pas à trouver un accord sur le montant des taux de ces nouveaux bons. Les banquiers réclameraient des taux de 3,8% à 4%, alors que les ministres des Finances européens souhaitent un taux "clairement en dessous de 4%". Pour le Fonds monétaire international, ce taux ne doit pas dépasser les 3,5%.

Si aucun accord n'est trouvé avant le 13 février, date butoir du gouvernement grec, la question de la restructuration de la dette grecque sera à nouveau posée. Avec le risque de provoquer des conséquences imprévisibles pour la zone euro.

J.B (www.lepetitjournal.com) mardi 24 janvier 2012

Voir aussi :

Le Monde - La zone euro fait pression sur Athènes

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